Lettre n° 2652

Par la grâce de D.ieu,
14 Iyar 5714,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du 11 Iyar, dans laquelle vous me faites part de vos difficultés à comprendre la partie révélée de la Torah. Vous en imputez la raison au fait que votre professeur ne maîtrise pas parfaitement la Langue Sacrée. Or, comme vous le savez, nos Sages disent que : “ celui qui te dit ne pas avoir fait d’effort et avoir, néanmoins, connu le succès, ne le crois pas. Celui qui te dit avoir fait des efforts, mais ne pas avoir connu le succès, ne le crois pas ”.

A mon avis, ceci s’applique également à votre cas. Lorsqu’un Juif est animé du désir d’étudier la Torah, bien plus, de le faire en se pénétrant de crainte de D.ieu, le mauvais penchant se dresse contre son initiative, par des moyens divers et variés. Bien évidemment, il tente d’abord d’expliquer à l’homme que cela ne dépend en aucune façon de lui, mais uniquement d’une autre personne. Il n’y a donc rien à faire et l’on a soi-même d’ores et déjà réalisé tout ce qui était concevable.

Puis, si ce subterfuge fonctionne, ce qu’à D.ieu ne plaise, une conséquence profondément négative peut en être attendue, non seulement pour l’étude de la Torah, mais aussi pour la pratique des Mitsvot, y compris dans l’action concrète. En effet, le mauvais penchant, comme je le disais, démontre, de différentes manières, que tout ceci s’applique également à la pratique des Commandements.

Lorsqu’une guerre éclate, il est plus facile de vaincre au début que par la suite, quand l’ennemi s’est déjà renforcé. Le saint Zohar, tome 3, page 87b, commentant le verset “ tu te lèveras devant l’homme âgé ”, souligne que le mauvais penchant “ vieillit ” dans la personnalité de l’homme. Le conseil de la Torah est donc le suivant. Devant un tel “ vieillard ”, il convient de se lever et il en est bien ainsi, dans votre cas.

Vous devez, au plus vite, supprimer et faire disparaître ces arguments, émanant de votre mauvais penchant. Le saint Tanya indique de quelle façon on peut y parvenir, lorsqu’il commente l’affirmation de nos Sages selon laquelle “ il faut toujours exciter le bon penchant contre le mauvais ”. De la sorte, vous connaîtrez la réussite dans votre étude de la Torah et dans votre pratique des Mitsvot, grâce à la crainte de D.ieu que vous possédez.

Il est possible que quelques problèmes de communication puissent intervenir dans la relation entre le recteur de la Yechiva et les élèves. Néanmoins, tout cela est parfaitement négligeable, comparé au grand bonheur qu’un Juif peut concevoir en étudiant notre sainte Torah, qui est la Sagesse et la Volonté du Saint béni soit-Il. Et, le résultat est à la mesure de l’effort.

Peut-être certains de vos amis considèrent-ils également que la raison invoquée fait obstacle à leur étude de la Torah et à l’ardeur qui convient pour l’entreprendre. Vous voudrez bien leur transmettre le contenu de la présente. Vous trouverez sûrement les mots pour le faire.

Avec ma bénédiction,

Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,