Lettre n° 2675
Par la grâce de D.ieu,
21 Iyar 5714,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre de mercredi. Je vous adresse mes remarques. Bien évidemment, il ne s’agit pas d’une approbation de votre livre, car je n’ai pas l’habitude d’en donner.
De plus, si l’on ne supprime pas du texte ce qui, à mon sens, peut induire le plus grand nombre en erreur, je ne vous autorise pas à mentionner le fait que j’en ai lu le manuscrit, afin que nul ne puisse penser que je m’associe à une telle entreprise.
Avec ma bénédiction,
Remarques
Un point préalable sera précisé :
A) Les livres rédigés dans la langue courante(1) sont également destinés aux personnes du commun. Il faut donc faire disparaître tout ce qui pourrait les conduire, en fonction de leur perception des choses, à dénigrer la Torah et les Mitsvot.
B) Il faut également mettre de côté tout ce qui demande une explication longue ou profonde, qu’il est impossible de donner, dans le cadre d’un tel ouvrage.
C) On ne peut pas publier ce qui conduit le lecteur courant à penser qu’il existe deux ou plusieurs Torah, au sein du peuple juif, c’est-à-dire tout ce qui est l’expression d’une controverse.
D) Il faut séparer le grain de l’ivraie, c’est-à-dire ne pas faire intervenir des idées totalement extérieures, car le lecteur les compare à ce qui est expliqué, par ailleurs, dans ce livre.
E) On doit écarter tout ce qui est lié à un parti, c’est-à-dire tous les sujets dont traitent les partis, en Israël et pour lesquels ils ont des opinions divergentes.
En fonction de tout cela, je reprendrai maintenant les pages, dans l’ordre :
Page 2 :
Il faut supprimer le passage expliquant qu’une coutume suspend l’application de la Loi. Les personnes ordinaires, en Amérique, négligeront, de ce fait, des dizaines de principes établis par le Choul’han Arou’h, du fait des coutumes qu’ils ont adopté. Bien évidemment, ils ne consulteront pas les livres expliquant pourquoi il en est ainsi et quelles sont les coutumes pour lesquelles il est dit que Minhag, la coutume, est l’anagramme de Guéhénom, l’enfer, comme l’explique le Sdeï ‘Hémed, dans ses principes, à l’article Minhag.
Page 4 et la suivante :
Lorsque vous écrivez le Nom de D.ieu, en Yiddish ou en anglais, il faut noter G.t ou G.d et non le Nom en entier. D’après plusieurs avis, parmi les derniers Sages, ce Nom, quand il est écrit intégralement, est ensuite considéré comme sacré.
Page 7 :
Vous parlez de trois étoiles(2). Il est établi que l’on ne sait pas distinguer les grosses des petites. Il est donc préférable d’écrire, par exemple : “ Quand la nuit tombe ”.
Page 8 :
Le Kiddouch récité sur du lait, même si l’on peut trouver une référence justifiant cet usage, reste une pratique particulièrement surprenante. Le Birkeï Yossef et le Chaareï Techouva, cités par la Michna Beroura, au chapitre 272, établissent clairement que l’on ne peut pas réciter le Kiddouch et la Havdala sur du lait.
Page 10 :
Vous consulterez le chapitre 285, selon lequel la Mitsva de lire deux fois chaque verset de la Sidra et une fois le Targoum s’applique à la veille du Chabbat. C’est uniquement en cas de force majeure qu’elle peut être repoussée au Chabbat.
Même page :
A la fin de l’été, il arrive que deux chapitres(3) soient lus le même Chabbat.
Page 11 :
Il faut supprimer le passage évoquant la Havdala qui serait récitée sur du lait. Il faut préciser également que celle-ci est introduite par le verset : “ Voici, D.ieu de mon salut ”.
Page 13 :
Il est interdit de porter(4) non seulement dans le domaine public, mais aussi dans le Karmelit(5). Vous devez supprimer également ce que vous dites à propos de la confection du Erouv(6), car les lois, à ce sujet, sont très compliquées. Un lecteur prenant connaissance de ce que vous avez écrit ne les comprendra pas. Il en est de même pour celui qui entoure de grands espaces. Ces lois n’ont pas réellement leur place dans ce livre et il est donc préférable de les omettre. En effet, il s’agit d’adjoindre à la ville les maisons qui se trouvent à l’extérieur de celle-ci, ce qui suppose plusieurs conditions.
Page 14 :
Vous identifiez Chamaï l’ancien à Beth Chamaï. Cela est difficile à comprendre, puisque qu’il s’agit de Hillel et Chamaï eux-mêmes, mais non de leurs disciples.
Page 15 :
Vous dites que le Chabbat s’adresse à tous les hommes. C’est le contraire de la Hala’ha, selon laquelle un non Juif qui respecte le Chabbat est passible de mort. Il faut donc supprimer cette mention, de même que celle qui compare le Chabbat à une épice, car le lecteur simple ne comprendra pas ce que cela veut dire.
Page 16, 17, 18 :
Il ne faut pas parler du Sambatyon(7). En effet, il existe une grande controverse pour déterminer où il se trouve, alors que vous écrivez, comme s’il s’agissait d’une évidence, qu’il est dans le sud de l’Ethiopie. De plus, nombreux sont ceux qui contestent les récits des voyages de Rabbi Guerchon(8), d’autant qu’il conclut son ouvrage en citant le verset “ vous n’allumerez pas du feu(9) ” et en donne la même interprétation(10) que les Caraïtes.
Page 20 :
Il convient de supprimer le mot “ précis ” car la nouvelle lune(11), telle que nous la calculons est une approximation, mais non son temps réel. Le Maftir(12) du Chabbat Roch ‘Hodech commence par “ Et au jour du Chabbat ” et non par “ Et en votre Roch ‘Hodech ”. De même, il ne faut pas parler de “ ceux qui sont pratiquants ” puisqu’il s’agit d’une coutume mentionnée dans le Choul’han Arou’h.
Page 21 :
On ne peut pas présenter la bénédiction de la lune comme une simple coutume. De même, il ne faut pas l’associer à la Boraïta selon laquelle on prononce une bénédiction pour le soleil, la lune et les étoiles. Pour la plupart des commentateurs, il ne s’agit pas là de la bénédiction de la lune qui est prononcée chaque mois. A la fin de cette page, vous dites qu’un mois supplémentaire est ajouté une fois tous les trois ans. Ce n’est pas exact. C’est le cas pour les troisième, sixième, huitième, onzième, quatorzième, dix septième et dix neuvième années(13).
Page 22/1 :
Vous dites que la bénédiction de la lune est récitée lorsque celle-ci regagne sa place originelle, de laquelle elle tire sa lumière et sa chaleur. Ce n’est pas exact. Vous dites encore que l’équinoxe de printemps est dans la quatrième nuit du mois de Nissan. Cela n’est pas vrai non plus. Il s’agit du mercredi, quatrième jour de la semaine et non du quatrième jour du mois. Et ce n’est pas de là que le soleil tire sa lumière, comme l’expliquent, en particulier, les lois de la sanctification du nouveau mois, du Rambam.
Page 22/2 :
Vous définissez le mois de Boul(14) comme celui au cours duquel l’herbe est sèche et comme celui des fortes pluies. Il est clair que ces deux affirmations se contredisent.
Page 22/3 :
Il faut supprimer tout ce paragraphe, car il y a une grande controverse sur la manière dont il faut l’interpréter.
Page 24 :
L’explication des travaux qui sont interdits pendant les fêtes requiert un long développement, afin d’en définir chaque catégorie. Ainsi, les commentateurs du Talmud et du Rambam précisent pourquoi certains travaux sont permis, alors que d’autres sont interdits. Cet ouvrage n’a pas pour but d’exposer toutes ces explications.
Page 25 :
Vous dites qu’en Erets Israël, le second jour de fête, rajouté en exil, n’est pas célébré. Il peut en résulter une confusion pour le lecteur ordinaire, qui en viendra à négliger ce second jour. Nos Sages précisent eux-mêmes qu’un tel risque existe. Il ne faut donc pas du tout en parler dans un livre en Yiddish ou en anglais. Cela ne concerne pas ces pays(15). Il n’y a donc pas lieu d’évoquer les coutumes d’Erets Israël, en la matière.
Page 26 :
Vous dites que le Erouv permettant la cuisson(16) est instauré par les Gaonim. J’en suis particulièrement surpris, car la Michna en parle déjà. Pour les mêmes raisons, il faut supprimer ce qui est dit des différentes manières de mettre les Tefillin pendant ‘Hol Hamoed.
Page 27 :
Vous dites qu’à Issrou ‘Hag, on ne dit pas le Psaume Lamenatséa’h Bineguinot. Cela est très surprenant. Vous voulez sans doute dire Lamenatséa’h Yeane’ha.
Page 28 :
Vous définissez le ‘Hamets comme contenant un acide. Tout d’abord, cela est faux. De plus, il peut en résulter des erreurs et des confusions. Il en est de même pour ce que vous dites du jus de fruit(17) et du vin fait avec des raisins secs(18).
Page 30 :
Vous concluez en disant que le compte de l’Omer fut donné pour les enfants d’Israël résidant en Terre Sainte. Cela est étonnant, surtout pour les Décisionnaires qui considèrent cette Mitsva, encore à l’heure actuelle, comme étant instaurée par la Torah, y compris en dehors d’Erets Israël.
Page 31 :
Vous dites que, pendant le Chabbat ‘Hol Hamoed, six personnes sont appelées à la lecture du premier Séfer Torah. Cela est surprenant(19).
Page 32 :
Vous liez Lag Baomer à la révolte de Bar Ko’hba. C’est le contraire de ce que dit le Talmud, bien qu’une telle affirmation apparaisse dans les ouvrages de la Haskala.
Page 35 :
Il faut supprimer le récit de Rav ‘Haïm de Brisk et celui de Rabbi Lévi Its’hak, qui est à la page 36, pour les raisons précédemment citées.
Page 39 :
Pour la même raison, il faut supprimer les différentes pratiques qui existent, concernant les arbres(20), à Chavouot.
Page 41 :
Il me semble que toutes les communautés ont d’ores et déjà supprimé, pendant la Haftara, la mention selon laquelle “ cette affirmation est exacte ”.
Page 42 :
Concernant David, il faut supprimer la distinction qui est faite entre Moavi et Moavit(21).
Page 45 :
Il faut supprimer ce passage, car ce livre n’a pas pour objet d’affaiblir la pratique consistant à lire le Tikoun, pendant la nuit de Chavouot.
Page 50 :
Vous citez des ouvrages précédents, selon lesquels Rabbi Amnon décida lui-même quelle serait sa propre punition. Il faut se demander s’il en fut réellement ainsi. En effet, il est interdit de se causer du tort à soi-même. Et, l’on sait que divers éléments, transmis par tradition, sont sujets à caution et ne correspondent pas à la réalité. Différentes sources permettent de l’établir.
Pages 51 et 52 :
Vous dites que Guedalya a été assassiné(22) par des membres de la famille de Tsidkyahou le Cohen. Vous dites aussi que Rachi, dans son commentaire du traité Chabbat, évoque la coutume de “ frapper ” les Kaparot(23). Tout cela est surprenant. Pour les raisons invoquées dans l’introduction, il faut supprimer, à la page 52, l’avis selon lequel la coutume des Kaparot est un usage du peuple d’Emor.
Page 53 :
Vous envisagez que la prière de Min’ha soit dite juste après midi. Selon certains, une telle prière serait inutile. Elle doit être fixée au moins une demi heure après cela(24). Il faut également supprimer de cette page l’avis de ceux qui s’opposent à la lecture du Kol Nidreï. En effet, cet usage est actuellement accepté par toutes les communautés ashkénazes. De même, vous dites que l’on doit se souhaiter une bonne année, le soir de Yom Kippour. Cela est très étonnant.
Page 55 :
Il faut supprimer le récit de Rabbi David de Lelov. En effet, dans tous les Etats Unis, il est d’usage de se rendre à la synagogue, à Yom Kippour. Il ne faut donc pas rapporter des histoires qui justifieraient de ne pas le faire. Pour la même raison, il faut supprimer également le récit précédent.
Page 59 :
Les mouvements(25) sont également vers le haut et vers le bas, non uniquement dans les quatre points cardinaux.
Page 61 :
Il faut supprimer le commentaire de Rachi qui parle d’une fête indépendante(26), pendant laquelle on ne mange pas dans la Soukka, car il concerne essentiellement Erets Israël, où il n’y a pas de doute sur la fixation des fêtes(27).
Page 64 :
Vous dites que ‘Hanouka est toujours célébré jusqu’au 2 Tévet. Cela n’est pas exact, car Kislev a tantôt vingt neuf et tantôt trente jours.
Page 66 :
Il ne faut pas mêler le commentaire donné par les livres des Grands de notre peuple, des précédentes générations, à propos de la phrase “ Un grand miracle se produisit là-bas ”(28) avec la signification de ses initiales en Yiddish ou en anglais.
Page 70 :
Il ne faut pas mêler l’usage de planter un arbre à Tou Bichevat et les pratiques définies par le Choul’han Arou’h. Il faut donc faire disparaître cette mention du livre, afin qu’il s’adresse effectivement à tous.
Page 73 :
A priori, il faut s’efforcer de donner le demi Shekel pendant le jeûne d’Esther et non à Pourim. De même, il faut faire disparaître de cette page la citation de nos Sages selon laquelle on doit être ivre, à Pourim.
Page 74 :
Chouchan Pourim est respecté, encore à l’heure actuelle, en plusieurs endroits d’Erets Israël et non uniquement à Jérusalem.
N. B. : Pour que vous puissiez plus aisément localiser mes remarques, j’ai fait des annotations au crayon sur votre manuscrit. Bien évidemment, celles-ci s’effaceront sans peine.
Notes
(1) En Yiddish ou en anglais.
(2) Qui permettent d’établir la fin du Chabbat.
(3) Des Pirkeï Avot.
(4) Pendant le Chabbat.
(5) Domaine public qui est moins passant et dans lequel l’interdiction de porter un objet est signifiée par les Sages.
(6) Qui permet de porter des objets, pendant le Chabbat, dans un endroit non privé, mais clos.
(7) Nom d’un fleuve infranchissable, au delà duquel se sont retranchées les dix tribus perdues.
(8) Qui situe le Sambatyon en Ethiopie.
(9) Dans toutes vos demeures, pendant le jour du Chabbat.
(10) Hérétique.
(11) Qui correspond au Roch ‘Hodech.
(12) La lecture de la Torah pour celui qui est appelé à lire la Haftara.
(13) D’un cycle de dix neuf ans.
(14) Celui de Mar’hechvan.
(15) Dans lesquels on parle ces langues.
(16) Pendant les jours de fête des plats du Chabbat.
(17) Pour confectionner les Matsot.
(18) Pour être utilisé pendant le Séder de Pessa’h.
(19) Concrètement, sept personnes sont alors appelées.
(20) Que certains ont coutume de placer à la synagogue.
(21) Entre le masculin et le féminin, précision qui n’est pas nécessaire dans le cadre de cet ouvrage. Le verset dit, en effet, qu’un homme issu de Moav ne peut se convertir au Judaïsme. Une femme issue de Moav, en revanche, le peut. Tel fut précisément le cas de Ruth, ancêtre de David. Voir, à ce sujet, la Rechima n°148, dans le onzième tome de la traduction française des Rechimot, les carnets du Rabbi.
(22) C’est la raison pour laquelle on jeûne, au lendemain de Roch Hachana.
(23) A la veille de Yom Kippour.
(24) C’est-à-dire une demi heure après le milieu de la journée.
(25) Que l’on fait avec les quatre espèces de la fête de Soukkot.
(26) A propos de Chemini Atséret et Sim’hat Torah.
(27) C’est la raison pour laquelle on n’y célèbre qu’un seul jour.
(28) Les quatre lettres qui sont les initiales de cette phrase, Noun, Guimel, Hé, Chin, figurent sur les quatre faces de la toupie de ‘Hanouka.
21 Iyar 5714,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre de mercredi. Je vous adresse mes remarques. Bien évidemment, il ne s’agit pas d’une approbation de votre livre, car je n’ai pas l’habitude d’en donner.
De plus, si l’on ne supprime pas du texte ce qui, à mon sens, peut induire le plus grand nombre en erreur, je ne vous autorise pas à mentionner le fait que j’en ai lu le manuscrit, afin que nul ne puisse penser que je m’associe à une telle entreprise.
Avec ma bénédiction,
Remarques
Un point préalable sera précisé :
A) Les livres rédigés dans la langue courante(1) sont également destinés aux personnes du commun. Il faut donc faire disparaître tout ce qui pourrait les conduire, en fonction de leur perception des choses, à dénigrer la Torah et les Mitsvot.
B) Il faut également mettre de côté tout ce qui demande une explication longue ou profonde, qu’il est impossible de donner, dans le cadre d’un tel ouvrage.
C) On ne peut pas publier ce qui conduit le lecteur courant à penser qu’il existe deux ou plusieurs Torah, au sein du peuple juif, c’est-à-dire tout ce qui est l’expression d’une controverse.
D) Il faut séparer le grain de l’ivraie, c’est-à-dire ne pas faire intervenir des idées totalement extérieures, car le lecteur les compare à ce qui est expliqué, par ailleurs, dans ce livre.
E) On doit écarter tout ce qui est lié à un parti, c’est-à-dire tous les sujets dont traitent les partis, en Israël et pour lesquels ils ont des opinions divergentes.
En fonction de tout cela, je reprendrai maintenant les pages, dans l’ordre :
Page 2 :
Il faut supprimer le passage expliquant qu’une coutume suspend l’application de la Loi. Les personnes ordinaires, en Amérique, négligeront, de ce fait, des dizaines de principes établis par le Choul’han Arou’h, du fait des coutumes qu’ils ont adopté. Bien évidemment, ils ne consulteront pas les livres expliquant pourquoi il en est ainsi et quelles sont les coutumes pour lesquelles il est dit que Minhag, la coutume, est l’anagramme de Guéhénom, l’enfer, comme l’explique le Sdeï ‘Hémed, dans ses principes, à l’article Minhag.
Page 4 et la suivante :
Lorsque vous écrivez le Nom de D.ieu, en Yiddish ou en anglais, il faut noter G.t ou G.d et non le Nom en entier. D’après plusieurs avis, parmi les derniers Sages, ce Nom, quand il est écrit intégralement, est ensuite considéré comme sacré.
Page 7 :
Vous parlez de trois étoiles(2). Il est établi que l’on ne sait pas distinguer les grosses des petites. Il est donc préférable d’écrire, par exemple : “ Quand la nuit tombe ”.
Page 8 :
Le Kiddouch récité sur du lait, même si l’on peut trouver une référence justifiant cet usage, reste une pratique particulièrement surprenante. Le Birkeï Yossef et le Chaareï Techouva, cités par la Michna Beroura, au chapitre 272, établissent clairement que l’on ne peut pas réciter le Kiddouch et la Havdala sur du lait.
Page 10 :
Vous consulterez le chapitre 285, selon lequel la Mitsva de lire deux fois chaque verset de la Sidra et une fois le Targoum s’applique à la veille du Chabbat. C’est uniquement en cas de force majeure qu’elle peut être repoussée au Chabbat.
Même page :
A la fin de l’été, il arrive que deux chapitres(3) soient lus le même Chabbat.
Page 11 :
Il faut supprimer le passage évoquant la Havdala qui serait récitée sur du lait. Il faut préciser également que celle-ci est introduite par le verset : “ Voici, D.ieu de mon salut ”.
Page 13 :
Il est interdit de porter(4) non seulement dans le domaine public, mais aussi dans le Karmelit(5). Vous devez supprimer également ce que vous dites à propos de la confection du Erouv(6), car les lois, à ce sujet, sont très compliquées. Un lecteur prenant connaissance de ce que vous avez écrit ne les comprendra pas. Il en est de même pour celui qui entoure de grands espaces. Ces lois n’ont pas réellement leur place dans ce livre et il est donc préférable de les omettre. En effet, il s’agit d’adjoindre à la ville les maisons qui se trouvent à l’extérieur de celle-ci, ce qui suppose plusieurs conditions.
Page 14 :
Vous identifiez Chamaï l’ancien à Beth Chamaï. Cela est difficile à comprendre, puisque qu’il s’agit de Hillel et Chamaï eux-mêmes, mais non de leurs disciples.
Page 15 :
Vous dites que le Chabbat s’adresse à tous les hommes. C’est le contraire de la Hala’ha, selon laquelle un non Juif qui respecte le Chabbat est passible de mort. Il faut donc supprimer cette mention, de même que celle qui compare le Chabbat à une épice, car le lecteur simple ne comprendra pas ce que cela veut dire.
Page 16, 17, 18 :
Il ne faut pas parler du Sambatyon(7). En effet, il existe une grande controverse pour déterminer où il se trouve, alors que vous écrivez, comme s’il s’agissait d’une évidence, qu’il est dans le sud de l’Ethiopie. De plus, nombreux sont ceux qui contestent les récits des voyages de Rabbi Guerchon(8), d’autant qu’il conclut son ouvrage en citant le verset “ vous n’allumerez pas du feu(9) ” et en donne la même interprétation(10) que les Caraïtes.
Page 20 :
Il convient de supprimer le mot “ précis ” car la nouvelle lune(11), telle que nous la calculons est une approximation, mais non son temps réel. Le Maftir(12) du Chabbat Roch ‘Hodech commence par “ Et au jour du Chabbat ” et non par “ Et en votre Roch ‘Hodech ”. De même, il ne faut pas parler de “ ceux qui sont pratiquants ” puisqu’il s’agit d’une coutume mentionnée dans le Choul’han Arou’h.
Page 21 :
On ne peut pas présenter la bénédiction de la lune comme une simple coutume. De même, il ne faut pas l’associer à la Boraïta selon laquelle on prononce une bénédiction pour le soleil, la lune et les étoiles. Pour la plupart des commentateurs, il ne s’agit pas là de la bénédiction de la lune qui est prononcée chaque mois. A la fin de cette page, vous dites qu’un mois supplémentaire est ajouté une fois tous les trois ans. Ce n’est pas exact. C’est le cas pour les troisième, sixième, huitième, onzième, quatorzième, dix septième et dix neuvième années(13).
Page 22/1 :
Vous dites que la bénédiction de la lune est récitée lorsque celle-ci regagne sa place originelle, de laquelle elle tire sa lumière et sa chaleur. Ce n’est pas exact. Vous dites encore que l’équinoxe de printemps est dans la quatrième nuit du mois de Nissan. Cela n’est pas vrai non plus. Il s’agit du mercredi, quatrième jour de la semaine et non du quatrième jour du mois. Et ce n’est pas de là que le soleil tire sa lumière, comme l’expliquent, en particulier, les lois de la sanctification du nouveau mois, du Rambam.
Page 22/2 :
Vous définissez le mois de Boul(14) comme celui au cours duquel l’herbe est sèche et comme celui des fortes pluies. Il est clair que ces deux affirmations se contredisent.
Page 22/3 :
Il faut supprimer tout ce paragraphe, car il y a une grande controverse sur la manière dont il faut l’interpréter.
Page 24 :
L’explication des travaux qui sont interdits pendant les fêtes requiert un long développement, afin d’en définir chaque catégorie. Ainsi, les commentateurs du Talmud et du Rambam précisent pourquoi certains travaux sont permis, alors que d’autres sont interdits. Cet ouvrage n’a pas pour but d’exposer toutes ces explications.
Page 25 :
Vous dites qu’en Erets Israël, le second jour de fête, rajouté en exil, n’est pas célébré. Il peut en résulter une confusion pour le lecteur ordinaire, qui en viendra à négliger ce second jour. Nos Sages précisent eux-mêmes qu’un tel risque existe. Il ne faut donc pas du tout en parler dans un livre en Yiddish ou en anglais. Cela ne concerne pas ces pays(15). Il n’y a donc pas lieu d’évoquer les coutumes d’Erets Israël, en la matière.
Page 26 :
Vous dites que le Erouv permettant la cuisson(16) est instauré par les Gaonim. J’en suis particulièrement surpris, car la Michna en parle déjà. Pour les mêmes raisons, il faut supprimer ce qui est dit des différentes manières de mettre les Tefillin pendant ‘Hol Hamoed.
Page 27 :
Vous dites qu’à Issrou ‘Hag, on ne dit pas le Psaume Lamenatséa’h Bineguinot. Cela est très surprenant. Vous voulez sans doute dire Lamenatséa’h Yeane’ha.
Page 28 :
Vous définissez le ‘Hamets comme contenant un acide. Tout d’abord, cela est faux. De plus, il peut en résulter des erreurs et des confusions. Il en est de même pour ce que vous dites du jus de fruit(17) et du vin fait avec des raisins secs(18).
Page 30 :
Vous concluez en disant que le compte de l’Omer fut donné pour les enfants d’Israël résidant en Terre Sainte. Cela est étonnant, surtout pour les Décisionnaires qui considèrent cette Mitsva, encore à l’heure actuelle, comme étant instaurée par la Torah, y compris en dehors d’Erets Israël.
Page 31 :
Vous dites que, pendant le Chabbat ‘Hol Hamoed, six personnes sont appelées à la lecture du premier Séfer Torah. Cela est surprenant(19).
Page 32 :
Vous liez Lag Baomer à la révolte de Bar Ko’hba. C’est le contraire de ce que dit le Talmud, bien qu’une telle affirmation apparaisse dans les ouvrages de la Haskala.
Page 35 :
Il faut supprimer le récit de Rav ‘Haïm de Brisk et celui de Rabbi Lévi Its’hak, qui est à la page 36, pour les raisons précédemment citées.
Page 39 :
Pour la même raison, il faut supprimer les différentes pratiques qui existent, concernant les arbres(20), à Chavouot.
Page 41 :
Il me semble que toutes les communautés ont d’ores et déjà supprimé, pendant la Haftara, la mention selon laquelle “ cette affirmation est exacte ”.
Page 42 :
Concernant David, il faut supprimer la distinction qui est faite entre Moavi et Moavit(21).
Page 45 :
Il faut supprimer ce passage, car ce livre n’a pas pour objet d’affaiblir la pratique consistant à lire le Tikoun, pendant la nuit de Chavouot.
Page 50 :
Vous citez des ouvrages précédents, selon lesquels Rabbi Amnon décida lui-même quelle serait sa propre punition. Il faut se demander s’il en fut réellement ainsi. En effet, il est interdit de se causer du tort à soi-même. Et, l’on sait que divers éléments, transmis par tradition, sont sujets à caution et ne correspondent pas à la réalité. Différentes sources permettent de l’établir.
Pages 51 et 52 :
Vous dites que Guedalya a été assassiné(22) par des membres de la famille de Tsidkyahou le Cohen. Vous dites aussi que Rachi, dans son commentaire du traité Chabbat, évoque la coutume de “ frapper ” les Kaparot(23). Tout cela est surprenant. Pour les raisons invoquées dans l’introduction, il faut supprimer, à la page 52, l’avis selon lequel la coutume des Kaparot est un usage du peuple d’Emor.
Page 53 :
Vous envisagez que la prière de Min’ha soit dite juste après midi. Selon certains, une telle prière serait inutile. Elle doit être fixée au moins une demi heure après cela(24). Il faut également supprimer de cette page l’avis de ceux qui s’opposent à la lecture du Kol Nidreï. En effet, cet usage est actuellement accepté par toutes les communautés ashkénazes. De même, vous dites que l’on doit se souhaiter une bonne année, le soir de Yom Kippour. Cela est très étonnant.
Page 55 :
Il faut supprimer le récit de Rabbi David de Lelov. En effet, dans tous les Etats Unis, il est d’usage de se rendre à la synagogue, à Yom Kippour. Il ne faut donc pas rapporter des histoires qui justifieraient de ne pas le faire. Pour la même raison, il faut supprimer également le récit précédent.
Page 59 :
Les mouvements(25) sont également vers le haut et vers le bas, non uniquement dans les quatre points cardinaux.
Page 61 :
Il faut supprimer le commentaire de Rachi qui parle d’une fête indépendante(26), pendant laquelle on ne mange pas dans la Soukka, car il concerne essentiellement Erets Israël, où il n’y a pas de doute sur la fixation des fêtes(27).
Page 64 :
Vous dites que ‘Hanouka est toujours célébré jusqu’au 2 Tévet. Cela n’est pas exact, car Kislev a tantôt vingt neuf et tantôt trente jours.
Page 66 :
Il ne faut pas mêler le commentaire donné par les livres des Grands de notre peuple, des précédentes générations, à propos de la phrase “ Un grand miracle se produisit là-bas ”(28) avec la signification de ses initiales en Yiddish ou en anglais.
Page 70 :
Il ne faut pas mêler l’usage de planter un arbre à Tou Bichevat et les pratiques définies par le Choul’han Arou’h. Il faut donc faire disparaître cette mention du livre, afin qu’il s’adresse effectivement à tous.
Page 73 :
A priori, il faut s’efforcer de donner le demi Shekel pendant le jeûne d’Esther et non à Pourim. De même, il faut faire disparaître de cette page la citation de nos Sages selon laquelle on doit être ivre, à Pourim.
Page 74 :
Chouchan Pourim est respecté, encore à l’heure actuelle, en plusieurs endroits d’Erets Israël et non uniquement à Jérusalem.
N. B. : Pour que vous puissiez plus aisément localiser mes remarques, j’ai fait des annotations au crayon sur votre manuscrit. Bien évidemment, celles-ci s’effaceront sans peine.
Notes
(1) En Yiddish ou en anglais.
(2) Qui permettent d’établir la fin du Chabbat.
(3) Des Pirkeï Avot.
(4) Pendant le Chabbat.
(5) Domaine public qui est moins passant et dans lequel l’interdiction de porter un objet est signifiée par les Sages.
(6) Qui permet de porter des objets, pendant le Chabbat, dans un endroit non privé, mais clos.
(7) Nom d’un fleuve infranchissable, au delà duquel se sont retranchées les dix tribus perdues.
(8) Qui situe le Sambatyon en Ethiopie.
(9) Dans toutes vos demeures, pendant le jour du Chabbat.
(10) Hérétique.
(11) Qui correspond au Roch ‘Hodech.
(12) La lecture de la Torah pour celui qui est appelé à lire la Haftara.
(13) D’un cycle de dix neuf ans.
(14) Celui de Mar’hechvan.
(15) Dans lesquels on parle ces langues.
(16) Pendant les jours de fête des plats du Chabbat.
(17) Pour confectionner les Matsot.
(18) Pour être utilisé pendant le Séder de Pessa’h.
(19) Concrètement, sept personnes sont alors appelées.
(20) Que certains ont coutume de placer à la synagogue.
(21) Entre le masculin et le féminin, précision qui n’est pas nécessaire dans le cadre de cet ouvrage. Le verset dit, en effet, qu’un homme issu de Moav ne peut se convertir au Judaïsme. Une femme issue de Moav, en revanche, le peut. Tel fut précisément le cas de Ruth, ancêtre de David. Voir, à ce sujet, la Rechima n°148, dans le onzième tome de la traduction française des Rechimot, les carnets du Rabbi.
(22) C’est la raison pour laquelle on jeûne, au lendemain de Roch Hachana.
(23) A la veille de Yom Kippour.
(24) C’est-à-dire une demi heure après le milieu de la journée.
(25) Que l’on fait avec les quatre espèces de la fête de Soukkot.
(26) A propos de Chemini Atséret et Sim’hat Torah.
(27) C’est la raison pour laquelle on n’y célèbre qu’un seul jour.
(28) Les quatre lettres qui sont les initiales de cette phrase, Noun, Guimel, Hé, Chin, figurent sur les quatre faces de la toupie de ‘Hanouka.