Lettre n° 2708

Par la grâce de D.ieu,
5 Sivan 5714,
Brooklyn,

Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav ‘Haïm(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai reçu, il y a quelques temps, votre lettre, dans laquelle vous me confirmez avoir bien reçu les livres qui vous ont été envoyés d’ici. Je suis surpris que vous ne me précisiez pas si vous vous en servez pour renforcer la diffusion du Judaïsme, de la Torah et des Mitsvot.

Vous dites que, s’il y avait un guide spirituel parmi les autochtones, il serait plus facile de les conseiller et de les diriger. Vous avez indiscutablement raison. Néanmoins, il est impossible d’attendre, car le temps perdu ne peut être retrouvé et les jeunes se développent, comme le font remarquer nos Sages, au traité Kiddouchin 34a. Vous et vos amis devez donc faire tout ce qui est en votre pouvoir. Et, rien ne résiste à la volonté.

Vous savez sans doute que les réfugiés de Russie et de Pologne, lorsqu’ils arrivèrent à Paris, se préoccupèrent d’assurer une bonne éducation aux enfants des Juifs de France, avec lesquels, dans un premier temps, ils n’avaient aucune langue commune. Il leur fallait donc communiquer par des gestes de la main et au moyen des quelques mots du ‘Houmach que ces Juifs(2) connaissaient, pour les avoir entendus à la synagogue.

Peu à peu, leur action s’est développée et elle a connu la réussite, dans des proportions particulièrement importantes. Des dizaines de jeunes gens et de jeunes filles poursuivent ces études et ont d’ores et déjà acquis une bonne compréhension. Bien plus, ils ont, en outre, influencé leurs parents et les ont rapproché du Judaïsme, de la Torah et des Mitsvot.

Si vous suiviez cette même voie dans l’endroit où vous vous trouvez actuellement, vous connaîtriez la réussite, à n’en pas douter. Nos Sages soulignent que “ celui qui sauve une âme juive est considéré comme s’il sauvait l’humanité entière ” et, bien plus, vous sauverez même de nombreuses âmes.

A l’occasion de la fête de Chavouot, temps du don et de la réception de notre Torah, qui approche, je vous exprime, par la présente, ma bénédiction, selon la formulation de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, pour que vous receviez la Torah, de manière joyeuse et profonde,

Notes

(1) Le Rav H. Herman, d’Asmara, capitale d’Erythrée.
(2) De France.