Lettre n° 2729

Par la grâce de D.ieu,
12 Sivan 5714,
Brooklyn,

Aux Rabbanim, distingués ‘Hassidim qui craignent D.ieu
et se consacrent aux besoins communautaires,
le Rav Avraham Dreizin,
le Rav Ephraïm Wolf(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai bien reçu vos trois lettres des 14, 17 et 29 Iyar, concernant l’école professionnelle(2).

1) Vous comprendrez que je ne puisse modifier les conceptions de Loubavitch et, de fait, telle n’est nullement mon intention, même si le ministère du travail et le Joint(3) l’exigent. Je l’ai clairement dit au Rav Jung(4), lorsque nous avons commencé à évoquer cette école professionnelle. J’ai dit que celle-ci devait être dirigée dans l’esprit de Loubavitch. J’ai précisé que, si ce n’était pas le cas, je préférais me retirer de ce projet et ne pas même lui apporter un commencement. Et, lui-même était surpris que l’on puisse tenter d’intervenir dans ce domaine.

Bien évidemment, ma position n’a pas changé, depuis lors. En conséquence, il est indispensable que les études sacrées prennent plus de temps que les études profanes. Il ne saurait en être autrement. Il serait bon que la prière et l’étude de la Torah représentent les deux tiers du temps, le dernier tiers étant consacré à l’étude d’un métier.

B) Les études sacrées(5) doivent précéder les études professionnelles. Puis, après celles-ci, il y aura encore une autre étude de la Torah, la nuit.

C) Il est également nécessaire d’étudier la ‘Hassidout à la fois le matin et le soir.

D) Il doit être bien clair, au sein de cette école professionnelle, que l’étude d’un métier est accessoire par rapport à celle de la Torah et non l’inverse, ce qu’à D.ieu ne plaise.

E) Il semble que vous ayez envoyé cet hiver, aux Etats Unis et peut-être même dans d’autres endroits, des courriers sollicitant une aide pour cette école professionnelle. J’aimerais savoir si la collecte a été supérieure à la dépense et, le cas échéant, de combien.

F) Un point concerne plus la Yechiva Loubavitch de Lod que l’école professionnelle. Néanmoins, il s’applique également à cette dernière et j’évoquerai donc le sujet dans la présente lettre.

Les courriers qui parviennent ici(6) semblent indiquer une tendance à quitter la Yechiva Loubavitch de Lod pour rejoindre l’école professionnelle. Or, disent nos Sages, “ le trou est à l’origine du vol, et non la souris ”(7). Il faut donc lutter contre cette tendance pendant qu’il est encore temps et de la manière qui convient. On doit instaurer des barrières et des règles, définir qui est apte à rejoindre l’école professionnelle.

Il serait bon de fixer que, pour être accepté à l’école professionnelle, il soit nécessaire, dans un premier temps, de fréquenter une Yechiva ‘Habad de Terre Sainte, durant une certaine période. C’est uniquement par la suite que l’on intégrera l’école professionnelle.

G) Il est bon, pour l’heure, jusqu’à ce que l’on ait adopté une organisation définitive, de ne pas accepter plus d’élèves que ceux qui sont déjà inscrits.

Il est judicieux également que l’on connaisse, par ailleurs, les élèves de l’école professionnelle et que ceux-ci aient déjà fréquenté, pendant quelques temps, d’autres institutions ‘Habad.

H) Concernant le coût de cette école, il était question qu’après l’édification du bâtiment, le Joint prenne en charge les besoins des professeurs et des élèves. Bien évidemment, avant d’en arriver à ce stade, on ne pouvait traiter de cette question en détail. Je suis surpris que vous ne m’écriviez pas si des éléments vous ont été transmis, à ce sujet.

En tout état de cause, la relation que vous faites entre l’école professionnelle et le comité n’a pas lieu d’être, comme cela a été dit lorsque l’on a commencé à envisager la création de cette école. Le comité n’a rien à voir avec tout cela.

I) J’évoquerai les autres points à une seconde occasion, car je ne souhaite pas retarder la présente lettre, afin de fixer d’emblée les grands principes de cette école professionnelle. Le point le plus fondamental est donc le suivant. Il s’agit d’une école assurant la formation des élèves dans l’esprit de la Tradition juive. Néanmoins, on y enseigne également un métier et ceci justifie plusieurs dispositions exposées ci-dessus.

Avec ma bénédiction,

M. Schneerson,

Notes

(1) Voir, à son sujet, la lettre n°1336.
(2) De Kfar ‘Habad.
(3) Organisation juive américaine de bienfaisance.
(4) Voir également la lettre n°2810.
(5) Voir, à ce sujet, les lettres n°2376 et 2810.
(6) Voir, à ce sujet, les lettres n°2660 et 2677.
(7) Il ne s’agit pas de faire disparaître cette tendance, mais de lui retirer les moyens d’être satisfaite.