Lettre n° 2772
Par la grâce de D.ieu,
29 Sivan 5714,
Brooklyn,
Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Yochoua Chnéor Zalman(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre du 10 Sivan. Entre temps, vous avez sûrement reçu la mienne(2), dans laquelle vos trouverez des réponses à plusieurs des questions que vous m’avez posées.
J’introduirai la présente par un point général. D’ordinaire, vos lettres sont emplies d’informations me soulignant à quel point il est difficile et pratiquement impossible de fonder une Yechiva, dans l’endroit où vous vous trouvez. C’est, en particulier, ce que vous me disiez dans votre précédent courrier.
Or, vous avez observé des miracles évidents. En tout ce qui n’était pas livré au libre arbitre des Juifs, vous avez obtenu une réussite considérable. Et, les difficultés ne sont survenues qu’en ce qui faisait intervenir les Juifs, en général et les ‘Hassidim, en particulier, c’est-à-dire ceux qui possèdent le libre arbitre, étant à l’image du Créateur.
En effet, seul le Créateur possède réellement le libre arbitre, comme l’explique le Likouteï Torah, à la Parchat Emor, page 38b, commentant le verset “ L’homme sera comme nous ”. En conséquence, c’est précisément la où se trouvent des Juifs qu’il y a des voiles et des obstacles.
Vous me demandez si vous devez créer un Talmud Torah pour les enfants, ou bien vous contenter de l’école(3). Il est bien évident qu’il faut fonder également un Talmud Torah, d’autant qu’il n’est pas certain que la Yechiva compte suffisamment d’élèves, si on ne les recrute pas, dans un premier temps, dans le cadre d’un Talmud Torah ou d’un ‘Héder.
Concernant la collaboration avec des jeunes gens issus d’une autre Yechiva ou des personnes d’autres milieux, vous me dites que votre attitude, jusqu’à ce jour, a été celle du va-et-vient.
Comme vous le savez, il convient, dans la mesure du possible, d’accueillir toute personne avec bienveillance et de se servir des forces de chacun, y compris de ceux qui n’appartiennent pas à ‘Habad, afin d’investir ces forces dans le domaine de ‘Habad.
Néanmoins, s’il s’agit d’une collaboration, dans le cadre de laquelle chaque partenaire a un avis à donner, lequel peut même, parfois, être déterminant, il convient d’être prudent, en particulier dans votre pays. Car, il s’agit bien, en l’occurrence, de grandir le nom de Loubavitch.
Bien évidemment, ceci est indépendant du fait d’accueillir des élèves provenant de ces milieux(4). La question se pose uniquement à partir du moment où quelqu’un a un mot à dire.
Il est clair qu’il ne doit pas y avoir, dans l’enceinte de la Yechiva, une activité liée à un groupe, quel qu’il soit. Pour autant, il ne vous appartient pas de vérifier si les personnes qui viennent prier ou étudier la Torah chez vous appartiennent, ou non, à ce groupe. Mais, il est bien clair que le bâtiment et tout ce qui lui est lié n’est pas à la disposition d’un groupe spécifique.
Il en est de même pour le rite. Il est certain qu’au sein de la Yechiva portant le nom de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, la prière doit être conduite selon son propre rite. Il n’y a là un manque de respect envers personne. Tous comprennent le sens du verset : “ S’agit-il de conquérir la reine, en ma présence, dans ma maison? ”(5). La Yechiva et l’édifice portent le nom de mon beau-père, le Rabbi et doivent donc lui correspondre.
Pour autant, il n’est pas nécessaire de vérifier le rite de chacun. Et, en conséquence, s’il arrive que quelqu’un conduise l’office selon son propre rite, il n’y a pas lieu d’en faire une guerre.
Je répète encore une fois ce que je disais auparavant. Il faut accueillir des élèves à la Yechiva, même s’il y a à craindre que ceux-ci n’y restent que peu de temps. D’une part, si l’on sait les guider comme il convient, peut-être y resteront-ils définitivement, au moins pour la plupart d’entre eux. De plus, il est judicieux de leur transmettre une crainte de D.ieu pure, même pour un temps limité.
Vous concluez votre lettre en me disant que les ‘Hassidim souffrent réellement de constater que la réussite est possible, mais qu’elle est empêchée par l’absence des personnes qui conviennent. Or, la divine Providence vous a conduit, vous et nul autre, en Australie. Elle vous a montré d’immenses miracles. Il est donc certain que les ‘Hassidim se trouvant dans ce pays peuvent accomplir tout ce qui est nécessaire.
Puisse D.ieu faire que l’on se serve des forces dont on dispose, au plus vite et aisément.
Avec ma bénédiction de réussite, dans l’attente de vos bonnes nouvelles et en saluant tous vos proches,
Notes
(1) Le Rav Y. C. Z. Serebrianski, de Melbourne, en Australie. Voir, à son sujet, la lettre n°2681.
(2) Il s’agit de la lettre n°2727.
(3) Dans le texte : “ day school ”.
(4) Qui ne pose aucun problème.
(5) Expression d’A’hachvéroch, rapportée par la Meguila, lorsqu’il pensa que Haman voulait conquérir Esther. En l’occurrence, il est normal, dans sa propre institution, d’adopter son rite.
29 Sivan 5714,
Brooklyn,
Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Yochoua Chnéor Zalman(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre du 10 Sivan. Entre temps, vous avez sûrement reçu la mienne(2), dans laquelle vos trouverez des réponses à plusieurs des questions que vous m’avez posées.
J’introduirai la présente par un point général. D’ordinaire, vos lettres sont emplies d’informations me soulignant à quel point il est difficile et pratiquement impossible de fonder une Yechiva, dans l’endroit où vous vous trouvez. C’est, en particulier, ce que vous me disiez dans votre précédent courrier.
Or, vous avez observé des miracles évidents. En tout ce qui n’était pas livré au libre arbitre des Juifs, vous avez obtenu une réussite considérable. Et, les difficultés ne sont survenues qu’en ce qui faisait intervenir les Juifs, en général et les ‘Hassidim, en particulier, c’est-à-dire ceux qui possèdent le libre arbitre, étant à l’image du Créateur.
En effet, seul le Créateur possède réellement le libre arbitre, comme l’explique le Likouteï Torah, à la Parchat Emor, page 38b, commentant le verset “ L’homme sera comme nous ”. En conséquence, c’est précisément la où se trouvent des Juifs qu’il y a des voiles et des obstacles.
Vous me demandez si vous devez créer un Talmud Torah pour les enfants, ou bien vous contenter de l’école(3). Il est bien évident qu’il faut fonder également un Talmud Torah, d’autant qu’il n’est pas certain que la Yechiva compte suffisamment d’élèves, si on ne les recrute pas, dans un premier temps, dans le cadre d’un Talmud Torah ou d’un ‘Héder.
Concernant la collaboration avec des jeunes gens issus d’une autre Yechiva ou des personnes d’autres milieux, vous me dites que votre attitude, jusqu’à ce jour, a été celle du va-et-vient.
Comme vous le savez, il convient, dans la mesure du possible, d’accueillir toute personne avec bienveillance et de se servir des forces de chacun, y compris de ceux qui n’appartiennent pas à ‘Habad, afin d’investir ces forces dans le domaine de ‘Habad.
Néanmoins, s’il s’agit d’une collaboration, dans le cadre de laquelle chaque partenaire a un avis à donner, lequel peut même, parfois, être déterminant, il convient d’être prudent, en particulier dans votre pays. Car, il s’agit bien, en l’occurrence, de grandir le nom de Loubavitch.
Bien évidemment, ceci est indépendant du fait d’accueillir des élèves provenant de ces milieux(4). La question se pose uniquement à partir du moment où quelqu’un a un mot à dire.
Il est clair qu’il ne doit pas y avoir, dans l’enceinte de la Yechiva, une activité liée à un groupe, quel qu’il soit. Pour autant, il ne vous appartient pas de vérifier si les personnes qui viennent prier ou étudier la Torah chez vous appartiennent, ou non, à ce groupe. Mais, il est bien clair que le bâtiment et tout ce qui lui est lié n’est pas à la disposition d’un groupe spécifique.
Il en est de même pour le rite. Il est certain qu’au sein de la Yechiva portant le nom de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, la prière doit être conduite selon son propre rite. Il n’y a là un manque de respect envers personne. Tous comprennent le sens du verset : “ S’agit-il de conquérir la reine, en ma présence, dans ma maison? ”(5). La Yechiva et l’édifice portent le nom de mon beau-père, le Rabbi et doivent donc lui correspondre.
Pour autant, il n’est pas nécessaire de vérifier le rite de chacun. Et, en conséquence, s’il arrive que quelqu’un conduise l’office selon son propre rite, il n’y a pas lieu d’en faire une guerre.
Je répète encore une fois ce que je disais auparavant. Il faut accueillir des élèves à la Yechiva, même s’il y a à craindre que ceux-ci n’y restent que peu de temps. D’une part, si l’on sait les guider comme il convient, peut-être y resteront-ils définitivement, au moins pour la plupart d’entre eux. De plus, il est judicieux de leur transmettre une crainte de D.ieu pure, même pour un temps limité.
Vous concluez votre lettre en me disant que les ‘Hassidim souffrent réellement de constater que la réussite est possible, mais qu’elle est empêchée par l’absence des personnes qui conviennent. Or, la divine Providence vous a conduit, vous et nul autre, en Australie. Elle vous a montré d’immenses miracles. Il est donc certain que les ‘Hassidim se trouvant dans ce pays peuvent accomplir tout ce qui est nécessaire.
Puisse D.ieu faire que l’on se serve des forces dont on dispose, au plus vite et aisément.
Avec ma bénédiction de réussite, dans l’attente de vos bonnes nouvelles et en saluant tous vos proches,
Notes
(1) Le Rav Y. C. Z. Serebrianski, de Melbourne, en Australie. Voir, à son sujet, la lettre n°2681.
(2) Il s’agit de la lettre n°2727.
(3) Dans le texte : “ day school ”.
(4) Qui ne pose aucun problème.
(5) Expression d’A’hachvéroch, rapportée par la Meguila, lorsqu’il pensa que Haman voulait conquérir Esther. En l’occurrence, il est normal, dans sa propre institution, d’adopter son rite.