Lettre n° 2786

Par la grâce de D.ieu,
4 Tamouz 5714,
Brooklyn,

Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Y. D.(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai bien reçu votre lettre du dimanche de la Parchat Kora’h, avec le fascicule étudiant les possibilités et l’opportunité d’instaurer un Erouv à Manhattan(2).

Il existe un fascicule intitulé “ Proposition pour instaurer un Erouv ”, du grand Rav Tsvi Eisenshtadt. Celui-ci est très précis et il contient des références sur ce que vous avez écrit, de même que des additifs sur ce sujet.

Je suis surpris que, dans l’analyse figurant dans le fascicule que vous m’avez adressé, vous ne mentionnez pas le fait que, d’après plusieurs Sages des premières et dernières générations, les plantations qui se trouvent dans la ville suppriment les barrières. Vous ne précisez pas non plus qu’une partie de Manhattan est une presqu’île. Et, l’on peut se demander si le tronçon qui est défini comme un fleuve est considéré comme tel par la Hala’ha, mais ce point ne sera pas discuté ici.

Vous consulterez, en particulier, le fascicule du Rav Eisenshtadt, précédemment cité, le traité Mikwaot, chapitre 5, Michna 4, le traité Makot, chapitre 4, Michna 1, les responsa Tsafnat Paanéa’h du Gaon de Ragatchov, chapitres 58 et 59, qui donnent la définition hala’hique d’un fleuve.

Comme l’explique le fascicule précédemment cité, certains endroits n’ont pas été entourés. De plus, quelques unes des barrières n’entourent pas des habitations.

Vous mentionnez la controverse qui existe entre les premiers Sages pour déterminer s’il doit y avoir six cent mille passants(3). L’Admour Hazaken tranche la Hala’ha en ce sens, dans son Choul’han Arou’h, au chapitre 345, paragraphe 11. Vous consulterez les secondes responsa Beth Av, chapitre 5, qui citent trente avis, parmi les premiers Sages, allant également en ce sens.

Vous citez le Rav A. de Butchatch selon lequel il n’y a pas de preuve que les non-Juifs ne sont pas décomptés parmi ces six cent mille personnes et vous recherchez ces preuves. Plusieurs, parmi les derniers Sages, considèrent qu’il faut, en effet, compter les non-Juifs.

On peut donner, à ce propos, l’explication suivante. Le Chabbat fut donné à Mara(4), comme le disent les Tossafot, au traité Chabbat 87b. Les enfants d’Israël étaient alors considérés comme des non-Juifs, descendants de Noa’h, selon l’avis majoritaire parmi les premiers Sages. Et, par la suite, lors du don de la Torah, il fut dit, à propos du Chabbat, “ comme cela t’a été ordonné ” à Mara.

Concernant la Mitsva d’instaurer un Erouv, vous consulterez, en plus de ce que vous citez dans votre lettre, la Chita Mekoubetset sur le traité Beïtsa 16b, les responsa du Roch, principe 21, le Tachbets, tome 2, chapitre 37, le ‘Hatam Sofer, partie Ora’h ‘Haïm, chapitre 99, les secondes responsa Beth Av, premier chapitre.

Avec ma bénédiction,

Notes

(1) Le Rav Yossef David Moskovitch. Voir, à son sujet, la lettre n°2936.
(2) Voir, à ce sujet, les lettres n°2654 et 2936.
(3) Pour qu’un domaine soit défini comme public.
(4) C’est-à-dire avant la révélation du mont Sinaï.