Lettre n° 2809

Par la grâce de D.ieu,
14 Tamouz 5714,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du 27 Sivan. Je suis surpris du contenu de ce courrier relativement long. Au fur et à mesure de ma lecture, page après page, mon étonnement est allé croissant.

En effet, vous croyez en D.ieu et vous savez donc que la Torah et les Mitsvot sont les canaux et les réceptacles permettant de recevoir Sa bénédiction, qui satisfait tous les besoins de l’homme et des membres de sa famille.

En l’occurrence, le Créateur du monde vous a accordé la réussite et Il vous a confié une bonne part, de sorte que vous assurez votre subsistance en vous consacrant à l’éducation des enfants juifs. Pour cela, vous devriez remercier D.ieu chaque jour. Or, vous avez le sentiment de rendre un service, alors que vous devriez considérer qu’il s’agit de votre affaire personnelle, que les élèves sont vos enfants, confiés à votre responsabilité.

Si c’est effectivement le cas, qu’importe si votre salaire ne vous est pas remis en tant et en heure ? Et, je ne veux pas savoir comment et pourquoi il en est ainsi, car cela ne change rien. Sera-ce uniquement alors que vous voudrez bien consentir à enseigner la Torah à vos élèves ?

Vous parlez de disputes entre les membres de la direction. Que celles-ci soient réelles ou non, cela ne doit rien modifier. Il reste de votre mérite et de votre succès de rapprocher, matériellement et spirituellement, le cœur de vos élèves de notre Père Qui se trouve dans les cieux. La réussite des membres de votre famille en dépend également. De fait, s’il n’était pas nécessaire de gagner sa vie, on peut même se demander qui devrait payer l’autre.

De fait, peut-être devriez-vous, vous-même, payer la direction, pour la possibilité qu’elle vous accorde de participer à une institution portant le nom de mon beau-père, le Rabbi, chef d’Israël, frayant la route à notre juste Machia’h en intensifiant la lumière dans le monde, par le souffle de ces enfants qui se consacrent à l’étude. Ou peut-être est-ce effectivement la direction qui doit vous payer.

Il semble, néanmoins, que vous auriez opté pour une autre activité, si vous ne deviez pas gagner votre vie. Mais, D.ieu a fait que vous y consacriez votre temps et votre ardeur, que vous révéliez, de cette façon, que D.ieu nourrit chacun, y compris vous et les membres de votre famille. Et, je ne sais pas si vous trouverez un moyen plus efficace, plus empli de crainte de D.ieu, plus conforme à Sa Parole, pour y parvenir.

Vous connaissez le commentaire que donne le Rabbi Maharach du verset “ la délivrance et le salut viendront, pour les Juifs, d’un autre endroit ”. Il souligne qu’il en sera ainsi, en tout état de cause. En revanche, “ toi et la maison de ton père, vous serez perdus ” et le mérite de cette Mitsva le sera également.

Il en est de même pour ce qui fait l’objet de notre propos. Je suis certain que les institutions de mon beau-père, le Rabbi, connaîtront la réussite, qu’elles se développeront, que les enfants continueront à recevoir une bonne éducation.

La seule question qui se pose est donc la suivante. Ce mérite se révélera-t-il par votre intermédiaire ou bien vous sera-t-il retiré, auquel cas D.ieu trouvera, à votre place, un homme, qui sera bon à Ses yeux et à qui Il confiera la mission de sauver des âmes juives, de les attacher à l’arbre de vie, ainsi qu’il est dit : “ Vous êtes attachés à l’Eternel votre D.ieu, tous vivants aujourd’hui ” ?

Avec ma bénédiction,

Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,