Lettre n° 2814

Par la grâce de D.ieu,
18 Tamouz 5714,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre de la fin du mois de Sivan. J’y ai pris connaissance, avec effroi, des projets surprenant que vous avez conçu, pour votre avenir, à cause des “ différends ” que vous avez eus avec la direction de la Yechiva Loubavitch.

Je suis très surpris par tout cela. Le rôle d’un dirigeant d’une Yechiva est de faire en sorte que celle-ci fonctionne au mieux, dans toute la mesure de ses moyens, avec ardeur et enthousiasme. Celui d’un élève de la Yechiva est d’étudier la Torah, dans toute la mesure de ses moyens également, avec ardeur et enthousiasme. Et, les efforts conjugués de l’un et de l’autre permettent de bâtir la Yechiva.

Votre lettre semble indiquer que vous et vos amis intervenaient dans des domaines qui relèvent de la direction de la Yechiva. D’une part, une sentence bien connue de nos maîtres dit que “ la destruction des anciens est une construction ”. De plus, il est impossible qu’une telle intervention, de votre part, ne vous écarte pas de l’étude. Il est donc à peu près certain que celle-ci, pour ce qui vous concerne, vous est suggérée par le mauvais penchant qui souhaite interrompre votre étude, et peut-être même la ferveur de votre prière, dans toute la mesure du possible.

De fait, comme l’indique votre lettre, vous avez pu vous-mêmes vérifier qu’il en était bien ainsi, puisque vous concluez en disant que vous avez quitté la Yechiva et que vous êtes rentré chez vous. Il est donc pratiquement certain que votre étude de la Torah a été interrompue. Dès lors, l’origine de tout cela est bien claire.

Si vous voulez vous en remettre à mon avis, retournez immédiatement à la Yechiva. Consacrez-vous, par tous vos moyens, à l’étude de la partie révélée de la Torah et à la ‘Hassidout. Comprenez que tous vos arguments, l’absence d’un compagnon d’étude, le manque d’ardeur et d’intérêt, ne sont que des prétextes, qui ne correspondent pas à la réalité, mais émanent du mauvais penchant, lui-même qui, jusqu’à maintenant, est parvenu à vous convaincre.

Malgré cela, chaque Juif a l’assurance qu’en un seul instant, il peut modifier sa situation, d’une extrême à l’autre. Bien plus, vous avez le mérite d’être un étudiant de longue date de la Yechiva de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera. Celui-ci a investi, dans cette institution, toutes les forces de son âme, qui sont éternelles et qui exercent donc leur effet sur ceux qui ont étudié la Torah au sein de la Yechiva.

D.ieu fasse qu’il en soit ainsi pour vous, au plus vite, que vous reveniez à l’étude, ce qui, au moins partiellement, réparera ce qui s’est passé, dans la mesure où il est possible de le faire, quand il s’agit d’étude de la Torah, à laquelle on est astreint à chaque instant.

Dans l’attente de vos bonnes nouvelles,

Pour le Rabbi Chlita,