Lettre n° 2817

Par la grâce de D.ieu,
19 Tamouz 5714,
Brooklyn, New York,

A mon proche parent, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
possède une profonde compréhension, multiplie les actions
positives, a part à la connaissance, est issu d’une illustre
famille, le Rav Gad(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai bien reçu votre lettre et les deux livres que vous m’avez envoyés, le Majala(2) et le recueil des écrits d’Israël Dov Frumkin, par G. Karsel. Je vous en remercie beaucoup et je vous saurai gré de continuer à m’adresser de tels ouvrages, à l’avenir.

A l’occasion de la libération, les 12 et 13 Tamouz, de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, après son incarcération, en 5687(3), a été éditée la troisième partie de la note qu’il rédigea, à ce sujet. Vous la trouverez ci-jointe.

Que le mérite de celui dont nous célébrons la joie protège chacun d’entre nous, afin que tous diffusent autour d’eux, la clarté de la ‘Hassidout et de ses sources, jusqu’à l’extérieur.

Avec mes respects et ma bénédiction,

Il est intéressant de noter la différence fondamentale qui existe entre le système législatif et répressif de notre sainte Torah, d’une part, ceux des autres nations, d’autre part(4). En effet, la notion de prison n’existe pas, dans la Torah et même l’isolement dont il est question au traité Sanhédrin, chapitre 9, Michna 5, ne peut être défini comme un emprisonnement. La Michna elle-même précise qu’il en est bien ainsi.

Ceci permet d’établir l’importance de l’action et la valeur de la vie, proclamées par la Torah. Le verset constate que “ des jours ont été créés ”, que chaque instant de la vie est compté. Or, d’après la Torah, la punition n’est pas une vengeance, mais bien une réparation. Il ne faut donc pas ôter à l’homme la capacité d’agir, même pour le bien public. C’est précisément ce que fait une prison.

Une exception existe, néanmoins, celle de l’homme qui est absolument incapable d’assumer la mission qui lui est confiée. Celui-là est condamné à mort.

On peut déduire de tout cela trois idées essentielles:

A) Chaque instant de l’existence d’un homme a une valeur capitale.

B) L’importance de chaque individu est immense.

C) Un homme conserve sa qualité, même s’il commet une faute. Il n’en a pas moins une mission qui lui est confiée par le Créateur du monde.

Tout cela ne sera pas développé ici.

Notes

(1) Le Rav G. Frumkin. Voir, à son sujet, la lettre n°2393.
(2) Qui est un recueil des lois civiles ottomanes, traduites par Gad Frumkin.
(3) 1927.
(4) Voir, le Likouteï Si’hot, tome 25, page 215, note 17.