Lettre n° 2826

Par la grâce de D.ieu,
24 Tamouz 5714,
Brooklyn,

Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav B. E. G.(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai bien reçu votre lettre du “ quatrième jeûne ”(2), qui se transformera bientôt en joie et en allégresse, de même que la lettre suivante. J’ai également reçu le télégramme relatif à votre voyage à Tunis. Vous faisiez sans doute allusion également à l’île de Djerba.

J’ai été très satisfait d’apprendre que vous aviez trouvé une personne susceptible de traduire les “ Conversations avec les jeunes ”, du Yiddish en français. Vous concluez en me disant que vous enverrez tous les numéros à paraître pendant l’année prochaine. Vous savez sans doute qu’ici, ils paraissent au début du mois et ils sont donc achevés quelques jours avant cela. De ce fait, la version française ne sera jamais éditée à temps. Un moment sera nécessaire pour la traduire et, si elle est prête pour la fin du mois suivant, ce sera encore tout ce que l’on pourra espérer. En conséquence, il faut traduire les parutions des années précédentes. En dehors de la Paracha ou de la Haftara, leur contenu est valable pour toutes les années.

Concernant les livres(3), si leur vente est confiée à une personne extérieure, on peut craindre que celle-ci refuse d’en importer de nouveaux avant d’avoir écoulé son stock. Elle prétextera que le faible niveau des ventes fait la preuve qu’il n’y a pas de demande. Pour cela et pour d’autres raisons encore, cette diffusion ne sera pas confiée à une personne extérieure.

Parmi les ‘Hassidim, je ne connais personne d’autre que le Rav Y. Shmotkin(4) à qui l’on puisse confier officiellement cette tâche. Mais, concrètement, il aurait fallu qu’elle soit assumée par des jeunes, c’est-à-dire par ceux qui sont pleins d’énergie, qui pourront vendre et diffuser de la manière la plus large.

Si celui qui accepte ce travail demande un salaire, il faudra voir de quelle manière cela est possible, car que deviendront ces livres? Peut-être serait-il bon que ce salaire soit un pourcentage des ventes et non un fixe, afin d’accroître la motivation.

Lequel, parmi les jeunes, conviendra-t-il à ce travail? Vous pourrez sans doute le déterminer en étant sur place. En tout état de cause, les différentes institutions ‘Habad doivent participer à cette diffusion, conformément à leur mission générale, celle de diffuser les sources à l’extérieur. Et, les jeunes de l’association ‘Habad ont un rôle prépondérant en la matière, puisqu’ils se déplacent, visitent les villages et les implantations. Ils connaissent donc les personnes du terrain.

Depuis quelques temps, des discussions sont menées dans le but d’éditer les Conversations avec les jeunes, en Hébreu(5), en Terre Sainte. Le Rav Chalom ‘Haskind en a pris la responsabilité. Bien évidemment, comme pour tout ce qui concerne ‘Habad, se pose une question de moyens. Pour l’heure, rien n’a donc abouti. J’avais prévu cette difficulté et j’en ai donc parlé à monsieur Chazar. J’ai évoqué devant lui l’idée d’éditer un périodique en Hébreu, en Terre Sainte.

Je lui ai également demandé si l’on pouvait trouver des crédits pour financer le voyage en Terre Sainte, pour quelques mois, d’un groupe d’élèves de la Yechiva Loubavitch qui se trouve ici et qui, là-bas, se rendra également dans une Yechiva Loubavitch. Certes, ce groupe visitera également le pays, mais il devra le faire sous le contrôle de cette Yechiva et non sous celui de l’Agence juive.

Vous connaissez sûrement le Mossad Ha Rav Kook, qui édite des livres et qui participe également à la parution du périodique Sinaï, consacré à la Hala’ha et au Midrach. L’an dernier, lorsque monsieur Mindel(6) a visité la Terre Sainte, je lui ai demandé de contacter la direction de cet institut et de lui demander qu’il adresse à ma bibliothèque tout ce qu’il édite et surtout tout ce qu’il a déjà publié.

La bibliothèque qui se trouve ici a une dimension publique et il n’existe aucun fonds permettant l’achat de ces livres(7). Bien évidemment, on leur adressera les parutions des éditions Kehot, s’ils le désirent et pour les titres qu’ils désirent.

Malheureusement, Mindel n’a pas pu convaincre le responsable de la direction qu’il a rencontré. Celui-ci lui a dit qu’une telle manière de procéder était inhabituelle, que l’on ne pouvait pas se procurer ces livres autrement qu’en les achetant.

Il serait bon que vous puissiez rencontrer, pendant votre séjour en Terre Sainte, celui qui a vraiment autorité en la matière et obtenir son accord, en lui fournissant les explications qui conviennent. Les frais d’envoi de ce qu’ils ont déjà publié feront sans doute une somme non négligeable. Bien entendu, ils seront pris en charge par l’association des ‘Hassidim ‘Habad.

La même proposition sera faite aux autres éditeurs de Terre Sainte, en particulier aux éditions Tarbits, spécialisées dans le domaine scientifique, de même qu’aux éditions de l’université.

Lorsque vous étiez ici, il me semble vous avoir relaté la discussion que nous avons eue avec monsieur Chazar, à propos de la possibilité de fonder un second Kfar ‘Habad, en Terre Sainte et des améliorations qui doivent encore être apportées au premier. Il serait bon, après avoir mené à bien ce qui a été dit plus haut, de vérifier quelles sont ses intentions, en la matière.

Le Rav M. Lipsker(8) me fait part de la proposition de créer une Yechiva près de la tombe de Rabbi Amram(9), que l’on visite deux fois par an et qui se trouve entre Fès et Meknès. J’attends votre avis, sur cette question.

Avec ma bénédiction de réussite dans votre mission sacrée, en tout ce qui vient d’être dit et pour donner de bonnes nouvelles,

Notes

(1) Le Rav Binyamin Elyahou Gorodetski, directeur du bureau européen d’aide aux réfugiés, à Paris. Voir, à son sujet, la lettre n°2427.
(2) Le 17 Tamouz.
(3) La vente, en Erets Israël, des livres parus aux éditions Kehot. Voir, à ce sujet, les lettres n°2647, 2672 et 2777.
(4) Le Rav Yehouda Shmotkin. Voir, à son sujet, les lettres n°2841 et 2890.
(5) Voir, à ce sujet, la lettre n°2834.
(6) Le Rav Nissan Mindel, attaché au secrétariat du Rabbi. Voir, à son sujet, les lettres n°2701, 2880 et 2900.
(7) Il doit donc s’agir d’un don.
(8) Le Rav Mi’haël Lipsker, de Meknès, au Maroc. Voir, à son sujet, les lettres n°2755, 2879 et 2945*.
(9) Rabbi Amram Ben Diwan.