Lettre n° 2977

Par la grâce de D.ieu,
Quatrième jour de
‘Hol Hamoed Soukkot 5715,
Brooklyn,

Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
grand érudit, aux multiples connaissances,
le Rav Pin’has(1),

Je vous salue et vous bénis,

Par erreur, les feuillets ci-joints ne vous ont pas été adressés avec la lettre du Rabbi Chlita. Vous voudrez bien m’en excuser.

Avec ma bénédiction pour une joyeuse fête,

Le secrétaire,

N. B. : A cette occasion, j’accuse réception de votre cadeau, le premier tome du Min’hat Solet(2) et je vous en remercie beaucoup. En signe de reconnaissance et d’amitié, j’ai rédigé quelques remarques. Néanmoins, le temps dont je dispose m’a contraint à le faire rapidement.

Concernant la première Mitsva :

A la fin du premier paragraphe : Il est dit que le cas de l’homme qui a été assassiné est particulier, car celui-ci doit se réincarner.

On peut s’interroger sur une telle affirmation. D’après la partie révélée de la Torah, cette réincarnation n’est pas nécessaire. De ce fait, nos Sages affirment, au traité ‘Haguiga 5a, qu’il y a eu un transfert(3). Et, d’après la Kabbala, cela ne dépend pas de la manière de mourir, mais résulte du fait que la mission impartie à l’homme, pendant cette vie, a été menée à bien ou non ou encore à d’autres raisons.

Vous consulterez le début de la “ Porte des réincarnations ” du Ari Zal, en particulier sa huitième introduction, le chapitre 39 du Tanya, le début du chapitre 29 d’Iguéret Hakodech.

Dans le cas évoqué par le traité ‘Haguiga, il faut dire que cette femme n’avait pas encore achevé la mission qui lui était confiée ici-bas. Malgré cela, on transféra ses années à quelqu’un d’autre. En effet, la “ Porte des réincarnations ” explique, dans la neuvième introduction, que, de façon générale, les femmes ne se réincarnent pas.

A la même référence : Le texte dit : “ D’après l’avis des Sages de la Kabbala et celui du Maharcha ”.

A mon humble avis, cette question est surprenante. Comment modifier la Hala’ha, à cause de cela ?

A ce sujet, les responsa Noda Bihouda, première édition, Ora’h ‘Haïm, chapitre 35, disent que la Techouva ne dispense pas des punitions prononcées par le tribunal des hommes. Vous consulterez également le Tséma’h Tsédek sur Mikwaot, chapitre 1, fin de la Michna 6, page 172a, selon lequel une telle interprétation n’est pas envisageable.

A la même référence, au second paragraphe : Le Yerouchalmi et les Tossafot, parmi les premiers Sages, considèrent que l’on s’acquitte de son obligation par deux mâles.

Ceci permet de comprendre simplement le Zohar, tome 3, page 148a.

A la même référence, au troisième paragraphe : Je suis surpris que l’on ne cite pas et que l’on n’éclaire pas le Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, lois de l’étude de la Torah, début du chapitre 3, que vous consulterez.

A la même référence, à la page 139d : Au paragraphe qui traite du Rachach.

Il faut consulter le traité Kiddouchin 21b et le commentaire du Rachba, de même que les responsa Bneï Tsion.

Si l’on considère ce que dit le Midrach Me’hilta, on peut s’étonner sur le verset, d’après l’explication du Rachba.

Le Tsafnat Paanéa’h, du Gaon de Ragatchov, dont je ne dispose pas actuellement, développe une lumineuse explication, à ce sujet, permettant de rétablir le Midrach Me’hilta(4). Il dit que les nations encerclèrent Erets Israël et , dès lors, les Juifs transgressèrent le Chabbat.

Pourquoi tout ce développement sur un cas aussi peu fréquent ? En fait, c’est précisément dans ce domaine que le verset est nécessaire, car le Chabbat a, alors, été entièrement supprimé.

A la même référence, page 142d, au cinquième paragraphe : On trouve, dans le Likouteï Torah du Ari Zal, Parchat Vayéra et dans son Séfer Hamitsvot, au début de la Parchat Yethro, le même avis que le Tiféret Israël. Ainsi, Acher, le plus jeune des fils, est bien soumis à tous ceux qui le précèdent.

A la fin, page 157c : Concernant l’amour envers l’impie, voir le Tanya, au chapitre 32 et l’ouvrage cité par le Tséma’h Tsédek, dans ses notes et résumés sur le Tanya, à la page 36.

Notes

(1) Le Rav P. Hirschprung, grand Rabbin de Montréal, Canada.
(2) Commentaire du ‘Hinou’h, par le Rav David Tsvi Zehman, paru à Bilgurya, en 5694-1934.
(3) Que les années de Miriam, une femme, vivant dans la période talmudique, qui éduquait des enfants et mourut avant son temps, furent transférées à un sage qui étudiait la Torah.
(4) Voir, à ce sujet, la lettre n°176.