Lettre n° 3042

Par la grâce de D.ieu,
21 Mar’hechvan 5715,
Brooklyn,

Je vous bénis et vous salue,

Je fais réponse à votre lettre, dans laquelle vous me décrivez la situation de votre foyer, pour faire suite à la discussion que nous avions eue. Vous me demandez mon avis, en fonction des informations dont vous disposez actuellement.

A mon sens, il est clair que tout est fonction de la bonne volonté de l’un et de l’autre. Mais, de façon générale, l’harmonie du foyer dépend de la femme plus que de l’homme. Malgré ce que vous m’écrivez, je maintiens ma position et je suis convaincu qu’avec de la détermination, vous pourrez renforcer votre foyer, avec votre mari, grâce au réceptacle qui contient la bénédiction du Saint béni soit-Il, c’est-à-dire la paix.

Certes, nos Sages constatent que les hommes ont des opinions divergentes. Comme vous le savez, notre sainte Torah, Torah de vie, dit que chacun doit se maîtriser. Si vous vous dites que votre mari, le Rav, travaille durement afin de développer l’institution qu’il a fondée, d’élargir son action, ce qui, dans les circonstances actuelles, est un accomplissement harassant et épuisant, pour le corps comme pour l’âme, vous ne vous étonnerez pas qu’il soit parfois nerveux, qu’il lui arrive de réagir plus vivement qu’il ne le faudrait.

En pareil cas, vous adopterez, face à son comportement, une autre attitude et la paix régnera dans votre foyer. La bénédiction se révélera également pour que vous puissiez assurer votre subsistance matérielle, éduquer vos enfants à la Torah, au dais nuptial et aux bonnes actions.

Vous me dites que vous avez, tous les deux, consulté un Rav, il y a quelques temps, mais cela n’a pas eu de suite. A mon sens, il serait bon de le revoir, au plus vite, l’un et l’autre. Puisse D.ieu faire qu’en recevant de nombreux conseils, vous trouviez le moyen d’instaurer, au plus vite, la paix dans votre foyer.

Vous connaissez les termes de la bénédiction de nos Sages selon laquelle “ lorsqu’un homme et une femme en ont le mérite, la Présence divine s’installe entre eux ”, ce qui veut bien dire que cela dépend de l’un et de l’autre à la fois. Et, D.ieu a donné l’assurance que “ si vous ouvrez pour Moi comme la pointe d’une aiguille, J’ouvrirai pour vous comme le portique du Sanctuaire ”.

Il découle de tout ce qui vient d’être dit qu’une femme, dans la Langue sacrée, s’appelle Akéret Ha Baït, la maîtresse de maison. D’elle dépend, le comportement de la maison, en général et la paix qui y règne, en particulier. Et, rien ne résiste à la volonté.

Je ne veux pas dire, comme vous l’écrivez dans votre lettre, qu’il faut accepter la souffrance pour rester une femme mariée, ce qu’à D.ieu ne plaise. Vous devez, bien au contraire, vous renforcer contre les attaques du mauvais penchant et bâtir ensemble, en un moment bon et fructueux, une maison emplie de paix et de bénédiction, influencer tout votre entourage en ce sens.

J’attends de vos bonnes nouvelles. Vous me direz que vous avez décidé, avec la plus grande détermination, de forger ce réceptacle, en faisant tout ce qui est en votre pouvoir pour mettre en pratique ce qui vient d’être dit. Que D.ieu vous accorde la réussite.

Avec ma bénédiction,