Lettre n° 3118

Par la grâce de D.ieu,
18 Kislev 5715,
Brooklyn,

Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Hillel(1),

Je vous salue et vous bénis,

En ces jours propices du mois de Kislev, celui de la délivrance, le troisième depuis Tichri, lorsque le monde fut créé, je vous adresse le recueil du 19 Kislev, dont vous mettrez sûrement le contenu à la disposition du plus grand nombre.

En fait, celui-ci est d’actualité tout au long de l’année. Il en est ainsi pour l’affirmation de nos Sages selon laquelle “ Je dors en exil, mais mon cœur est en éveil pour le Saint béni soit-Il, Sa Torah et Ses Mitsvot ”. Combien plus est-ce le cas en cette période favorable, lorsqu’un Juif, pour peu qu’il ouvre comme la pointe d’une aiguille, avec l’effort qui convient, obtient que D.ieu lui ouvre comme le portique du Sanctuaire.

La ‘Hassidout explique ce que cela veut dire. Le Sanctuaire n’avait pas de portes. Il était toujours ouvert(2) et il suffisait donc d’entrer dans l’esplanade du Temple. Bien plus, aucune barrière ne séparait l’esplanade d’Israël de celle des Cohanim. Il suffisait de gravir des marches. Vous comprendrez ce que cela veut dire.

Avec ma bénédiction à l’occasion de la fête de la libération,

N. B. : Dans votre dernière lettre, vous écrivez, à mon secrétariat, que le Mikwé, dans votre endroit, possède un seul bassin d’eau de pluie. Vous savez sans doute que l’usage s’est répandu, ces dernières années, de faire deux bassins(3), en plus de celui dans lequel on se trempe. Comme vous le savez, on s’efforce, dans la construction d’un Mikwé, de réunir le plus grand nombre d’avis émis(4).

Il en est de même pour ‘Hanoukka, qui approche. Plusieurs des derniers Sages(5) soulignent que l’on aurait pu allumer le Chandelier avec les autres huiles du Sanctuaire(6). En effet, la notion d’impureté est écartée pour tout ce qui est public. Néanmoins, le Saint béni soit-Il voulut faire la preuve de son amour pour les enfants d’Israël, qui accomplissent les Mitsvot de la meilleure façon.

On peut voir en cela la raison pour laquelle, précisément pour les lumières de ‘Hanoukka, l’usage veut qu’on les allume de la meilleure façon possible. Et, il en est de même pour la purification(7), que l’on doit aussi rechercher selon les standards les plus élevés.

Telle est l’allusion à la pureté et à l’impureté que le Rambam mentionne, à la fin des lois du Mikwé. Ceci peut être comparé aux idées erronées et aux bonnes idées. Là, encore, il faut adopter la meilleure attitude possible et, pour cela, on doit étudier la partie révélée de la Torah, ses secrets et les secrets de ses secrets.

Différents textes de ‘Hassidout définissent la Torah comme l’obligation du mari envers son épouse, c’est-à-dire du Saint béni soit-Il envers Israël. Cette obligation est triple, nourriture, vêtements et relations conjugales. La nourriture est la partie révélée de la Torah, que la compréhension permet d’intérioriser, ainsi qu’il est dit : “ Ta Torah se trouve dans mes entrailles ”. Vous consulterez, à ce sujet, le chapitre 4 du Tanya. Les vêtements font allusion aux secrets, que l’on ne perçoit pas pleinement, bien plus, qui dépassent l’intellect. Enfin la relation conjugale symbolise les secrets des secrets, comme le soulignent nos Sages, lorsqu’ils définissent ce que l’on enseigne uniquement en tête à tête(8). Tout cela ne sera pas développé ici.

Notes

(1) Le Rav H. Medalye. Voir, à son sujet, les lettres n°2329 et 2391.
(2) Voir, à ce propos, les lettres n°2863 et 2934. Cet extrait figure dans plusieurs lettres écrites par le Rabbi à cette période.
(3) Voir, à ce sujet, la lettre n°3140.
(4) Le Rabbi note, en bas de page : “ Tachbets, tome 1, chapitre 17, cité par le Beth Yossef ”.
(5) Voir, à ce propos, la lettre n°1716.
(6) Qui étaient impures.
(7) Le Mikwé.
(8) Et, non à une large audience.