Lettre n° 3143
Par la grâce de D.ieu,
26 Kislev 5715,
Brooklyn,
Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
Meïr Matityahou Hacohen(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du dimanche de la Parchat Vayétsé, que j’ai reçue avec retard. Vous évoquez le projet de transcrire le langage courant(2) en caractères hébraïques et vous faites sûrement allusion à l’alphabet Achourit(3). Vous citez, comme référence, la manière dont on écrivait l’arabe, à l’époque de Rabbi Saadya Gaon ou du Rambam, c’est-à-dire, précisément, avec cet alphabet Achourit.
En fait, cela n’est pas exact. Ils n’écrivaient pas avec l’alphabet Achourit. Bien plus, le Michné Torah(3) fut rédigé en Hébreu, mais non en alphabet Achourit. Il en fut ainsi à dessein, afin de ne pas se servir de l’alphabet Achourit(5), chaque fois que cela n’est pas indispensable. Combien plus ne souhaitait-on pas en faire un usage profane. C’est pour cela qu’ont été conçus les alphabets de Rachi ou de Mechitta. Et, c’est seulement en notre génération que l’usage s’est répandu d’utiliser à tous propos l’alphabet carré.
En conséquence, je ne suis pas favorable à votre proposition. En plus de ce qui vient d’être dit, il est nécessaire, à notre époque, de consacrer chaque instant possible à insuffler la crainte de D.ieu et la pratique des Mitsvot, dans son entourage. Il faut donc faciliter la possibilité de recevoir cet enseignement, dans toute la mesure du possible et, bien entendu, ne pas la compliquer. Or, il sera plus facile de lire un texte rédigé avec des caractères anglais qu’avec les lettres carrées de l’alphabet Achourit. Il n’y a donc pas lieu de perdre du temps à apprendre un nouvel alphabet. Il vaut mieux s’en servir pour acquérir des connaissances nouvelles de la Torah et des Mitsvot.
Heureux seront tous ceux qui agiront en ce sens, avec l’empressement qui convient.
Vous connaissez sûrement les trois études qui concernent chacun et qui ont été instaurées par mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera. Elles portent sur les Tehilim, selon leur répartition mensuelle, chaque jour après la prière du matin, le ‘Houmach avec le commentaire de Rachi, le dimanche du début de la Sidra de la semaine au Cheni, le lundi du Cheni au Chelichi et ainsi de suite, le Tanya, que l’on étudie chaque jour selon sa répartition annuelle. Sans doute avez-vous adopté ces trois études. Que D.ieu vous accorde la réussite.
Avec ma bénédiction,
Notes
(1) M. M. Cohen, de Londres.
(2) En l’occurrence l’anglais.
(3) Celui des lettres carrées, qui est couramment utilisé. Voir, à ce sujet, la lettre n°2398.
(4) Du Rambam.
(5) Du fait de sa sainteté.
26 Kislev 5715,
Brooklyn,
Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
Meïr Matityahou Hacohen(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du dimanche de la Parchat Vayétsé, que j’ai reçue avec retard. Vous évoquez le projet de transcrire le langage courant(2) en caractères hébraïques et vous faites sûrement allusion à l’alphabet Achourit(3). Vous citez, comme référence, la manière dont on écrivait l’arabe, à l’époque de Rabbi Saadya Gaon ou du Rambam, c’est-à-dire, précisément, avec cet alphabet Achourit.
En fait, cela n’est pas exact. Ils n’écrivaient pas avec l’alphabet Achourit. Bien plus, le Michné Torah(3) fut rédigé en Hébreu, mais non en alphabet Achourit. Il en fut ainsi à dessein, afin de ne pas se servir de l’alphabet Achourit(5), chaque fois que cela n’est pas indispensable. Combien plus ne souhaitait-on pas en faire un usage profane. C’est pour cela qu’ont été conçus les alphabets de Rachi ou de Mechitta. Et, c’est seulement en notre génération que l’usage s’est répandu d’utiliser à tous propos l’alphabet carré.
En conséquence, je ne suis pas favorable à votre proposition. En plus de ce qui vient d’être dit, il est nécessaire, à notre époque, de consacrer chaque instant possible à insuffler la crainte de D.ieu et la pratique des Mitsvot, dans son entourage. Il faut donc faciliter la possibilité de recevoir cet enseignement, dans toute la mesure du possible et, bien entendu, ne pas la compliquer. Or, il sera plus facile de lire un texte rédigé avec des caractères anglais qu’avec les lettres carrées de l’alphabet Achourit. Il n’y a donc pas lieu de perdre du temps à apprendre un nouvel alphabet. Il vaut mieux s’en servir pour acquérir des connaissances nouvelles de la Torah et des Mitsvot.
Heureux seront tous ceux qui agiront en ce sens, avec l’empressement qui convient.
Vous connaissez sûrement les trois études qui concernent chacun et qui ont été instaurées par mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera. Elles portent sur les Tehilim, selon leur répartition mensuelle, chaque jour après la prière du matin, le ‘Houmach avec le commentaire de Rachi, le dimanche du début de la Sidra de la semaine au Cheni, le lundi du Cheni au Chelichi et ainsi de suite, le Tanya, que l’on étudie chaque jour selon sa répartition annuelle. Sans doute avez-vous adopté ces trois études. Que D.ieu vous accorde la réussite.
Avec ma bénédiction,
Notes
(1) M. M. Cohen, de Londres.
(2) En l’occurrence l’anglais.
(3) Celui des lettres carrées, qui est couramment utilisé. Voir, à ce sujet, la lettre n°2398.
(4) Du Rambam.
(5) Du fait de sa sainteté.