Lettre n° 3339

[12 Adar 5715]

Vous m’interrogez sur le fait d’emprunter les Tefillin de son ami pour prier et sur l’explication qui vous a été rapportée au nom du Avneï Nézer.

Les responsa Avneï Nézer, partie Ora’h ‘Haïm, fin du chapitre 183, disent : “ Celui qui porte les Tefillin de la tête de quelqu’un d’autre n’agit pas bien, car, par la suite, leur propriétaire défera le nœud de sa lanière, pour le remettre à sa taille. Il en résulte qu’un tel nœud n’est pas définitif et le premier ne s’est donc pas acquitté de son obligation. Il est bon de diffuser tout cela ”.

Pour autant, l’habitude a été prise de ne pas adopter cette position et l’on peut solidement justifier une telle attitude, en fonction de l’affirmation du Ora’h ‘Haïm, chapitre 14, paragraphe 4, reproduite dans le Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, au paragraphe 12, selon laquelle il est permis d’emprunter les Tefillin de son ami.

Nombreux sont ceux, parmi les derniers Sages, qui reproduisent cette affirmation et aucun ne précise qu’il en est ainsi seulement s’il n’est pas nécessaire de changer l’emplacement du nœud. Et, de fait, cela est rarement nécessaire.

De plus, beaucoup s’interrogent sur la position du Avneï Nézer, comme le rapportent les paragraphes 184 et 185. Et, le Kéli ‘Hémda, dans son commentaire de la Torah, à la Parchat Vayéle’h, justifie l’usage courant de deux manières. D’une part, un nœud fixe n’est pas nécessaire pour les Tefillin, comme le précise le Ramban. D’autre part, un nœud constitué pour tout le temps pendant lequel la Mitsva est accomplie peut effectivement être considéré comme fixe.

Vous consulterez ce texte, qui explique également d’autres références pouvant prêter à une autre interprétation.