Lettre n° 3632

Par la grâce de D.ieu,
14 Tamouz 5715,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Nous venons de vivre les jours de la libération, les 12 et 13 Tamouz. Il est donc sans doute inutile de vous préciser que l'enthousiasme inhérent à ces dates doit être conservé, tout au long de l'année. Et, il est tout aussi superflu de dire ce qui doit en découler. En effet, il s'agit, en l'occurrence, de la libération de mon beau-père, le Rabbi. L'émotion et l'effet qu'elle exerce doivent donc être conformes à sa volonté et à ses enseignements.

Ceci permet d'apporter une réponse à l'objection que vous soulevez, dans votre lettre du 12 Iyar. Vous avez adopté un principe selon lequel "pour mon nom, D.ieu sera honoré"(1). Et, pour qu'il n'y ait aucun doute sur vos intentions, vous soulignez, d'un trait, l'un de ces mots(2).

Une telle attitude n'est pas conforme à ce qui a été dit auparavant. En conséquence, après le 13 Tamouz de cette année, vous changerez de position. En effet, une telle médication est indispensable aux 'Hassidim. Si ce n'était pas le cas et si vous observiez Qui prononce les mots du verset: "Pour Mon Nom, D.ieu sera honoré"(3), vous n'auriez pas eu la même attitude, même sans cette médication.

En réalité, de quoi s'agit-il et qui est ici concerné? Mi'haël, l'ange le plus grand, celui qui consigne, par écrit, les mérites d'Israël et qui souhaite que l'on agisse de manière désintéressée et non "pour mon nom". En pareil cas, il peut inscrire un mérite beaucoup plus important, non seulement quantitativement, mais aussi qualitativement.

En revanche, lorsque j'écris aux 'Hassidim de Terre Sainte, ou bien dans mes lettres adressées à tous, je fais allusion à des actions et non à des personnes. Bien évidemment, celles-ci doivent être concrètement réalisées et si telle personne fait intervenir, en la matière, un intérêt personnel, la recherche d'une récompense dans ce monde, dans l'autre monde, ou bien les deux à la fois, il est clair que je ne m'en offusquerai pas.

Néanmoins, si l'on m'interroge, afin d'obtenir une réponse et d'agir en conséquence, je me demanderai alors s'il y a lieu de préférer celui qui agit "pour mon nom" ou bien celui qui le fait pour le nom de Loubavitch, en général, ce qui peut, du reste, prendre différentes formes. Ainsi, on peut, par exemple, agir pour le bien des 'Hassidim.

Notes

(1) Le destinataire de cette lettre considère qu'il est tenu de mettre en pratique un enseignement du Rabbi, uniquement lorsque celui-ci lui est personnellement adressé.
(2) Vraisemblablement "mon nom".
(3) D.ieu Lui-même prononce ces mots. Dès lors, comment appliquer les termes de ce verset à sa propre personne?