Lettre n° 3661
Par la grâce de D.ieu,
22 Tamouz 5715,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du 4 Tamouz, dans laquelle vous me dites que vous avez beaucoup entendu parler de la 'Hassidout 'Habad et de ce qui la concerne. Vous aimeriez obtenir différentes précisions, à ce sujet.
Vous comprendrez qu'il est difficile d'expliquer une conception profonde dans un cadre épistolaire et, encore plus, de présenter les nombreux aspects d'un système aussi large que celui-ci. Vous pourrez sûrement vous procurer les fascicules et les causeries qui sont actuellement disponibles en Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie. Vous y trouverez une explication satisfaisante sur tout cela. Vous consulterez, en particulier, le Kountrass Torat Ha 'Hassidout et le Kountrass Limoud Ha 'Hassidout.
Néanmoins, la lecture d'un livre n'est pas toujours suffisante et vous vous efforcerez donc de rencontrer les guides spirituels, enseignant la 'Hassidout, qui se trouvent dans la ville sainte de Jérusalem, à la Yechiva Tom'heï Temimim de Lod, à Kfar 'Habad. A n'en pas douter, ceux-ci apporteront des réponses à nombre de vos questions.
Vous me demandez si un homme doit rechercher et trouver quelqu'un qui l'écoutera. Vous voulez dire qu'il l'écoutera avec soumission. En effet, s'il obtient des explications logiques, on ne peut pas dire qu'il se soumet à lui, dès lors qu'il comprend personnellement pourquoi il doit en être ainsi.
La réponse à cette question est bien évidente. Elle est énoncée par la Michna: "Fais-toi un Rav"(1). Certains commettent l'erreur de penser qu'il s'agit là uniquement d'étude et de compréhension de la Torah. Or, ceci est partie intégrante de la Mitsva d'étudier la Torah et l'on ne peut pas réellement employer, à ce sujet, le verbe "Fais", évoquant la contrainte et la soumission. Profondément, on met bien ce Précepte en pratique de la manière que vous avez décrite(2).
Conformément aux principes établis de l'enseignement, une action concrète(3) est plus forte qu'une loi tranchée. Or, dans la pratique, on peut observer que tous ceux qui adoptent cette règle appliquent scrupuleusement la Torah et les Mitsvot, avec crainte de D.ieu. Ils ne s'en remettent pas uniquement à leur entendement, ne se fient pas à leur compréhension, en dernière instance. De fait, à eux également s'applique l'affirmation selon laquelle "la corruption aveugle les yeux des sages". Combien plus…(4).
Cette règle ne signifie pas qu'en pareil cas, on comprend logiquement que l'autre a raison, mais l'on agit contre sa propre perception. En fait, la corruption altère l'intellect et, même en commettant une erreur, on est convaincu d'avoir raison.
Or, il s'agit ici d'un bien limité qui est accordé à un homme(5). Pour autant, le verdict s'en trouve modifié. Combien plus est-ce le cas quand il s'agit du corps et de l'âme animale, laquelle inclut en elle le mauvais penchant. Il est dit, en effet, que "l'amour (propre) recouvre toutes les fautes".
De plus, comme je l'ai dit, il y a déjà une référence concrète, en la matière. Ceux qui ont raisonné de la sorte n'ont pas été capables de surmonter l'épreuve, lorsque celle-ci durait un certain temps. Il n'en a pas été de même pour ceux qui ont adopté le principe: "Nous ferons et (ensuite) nous comprendrons", non seulement à Chavouot(6), mais aussi tout au long de l'année.
Bien évidemment, j'ai été très surpris de lire, dans votre lettre, l'objection selon laquelle des centaines de Juifs rejettent la soumission. Car, c'est là le discours de ceux qui veulent détourner et écarter d'autres personnes du service de D.ieu. C'est cette même objection qui fut soulevée devant le premier Hébreu, notre père Avraham. En effet, le Midrach dit qu'il fut appelé Avraham l'Hébreu(7), parce qu'il se tenait d'un côté, alors que le monde entier se trouvait de l'autre côté.
Certes, Adam, le premier homme, 'Hano'h, Mathusalem étaient également des Justes parfaits, mais ils possédaient plusieurs disciples. Il n'en fut pas de même, en revanche, à l'époque d'Avraham(8). Et, il est dit que "Avraham était unique. Il hérita de la terre". Et, quiconque étudie, même superficiellement, la Boraïta qui est citée à la fin du traité Sotta y reconnaîtra la situation qui prévaut, à l'heure actuelle, jusque dans le moindre détail.
Vous connaissez la règle énoncée par nos Sages, à ce sujet et en pareil cas. L'homme n'a que ce qu'il voit de ses yeux, alors que D.ieu sonde les cœurs. Chacun doit considérer que lui-même et le monde entier se trouvent sur une balance en équilibre. Par chaque action, y compris celle qui semble être la plus insignifiante, on peut donc les faire pencher du côté du bien.
Dès lors, les Juifs seront immédiatement libérés. "L'honneur de D.ieu se révélera et toute chair ensemble verra…(9)". Toutes les questions que l'on peut se poser, en la matière, émanent de l'habileté du mauvais penchant, qui soulève une interrogation, lui donne une formulation logique, lui fait même porter un voile de sainteté. Et, si on l'écoute, ce qu'à D.ieu ne plaise, "aujourd'hui, il dit: fais cela…et(10) enfin, il dit: Va servir les idoles".
Que D.ieu vous accorde la réussite afin que vous puissiez fixer, au plus vite, une étude de la partie profonde de la Torah, dont vous appliquerez les termes à votre propre personne. La condition, pour pouvoir intégrer notre sainte Torah, est l'acceptation de la règle selon laquelle "nous ferons et (ensuite) nous comprendrons". C'est alors que vous serez heureux, non seulement moralement, mais aussi physiquement.
Avec ma bénédiction,
Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,
Notes
(1) Voir, à ce sujet, la lettre n°3394.
(2) C'est-à-dire en se soumettant à ce Rav.
(3) De la part du maître.
(4) Est-ce le cas pour ceux qui ne sont pas encore des Sages.
(5) Pour le corrompre.
(6) Lorsque la Torah fut donnée parce que les enfants d'Israël firent cette proclamation.
(7) Ivri, Hébreu, signifie également "celui qui traverse" pour aller de l'autre côté.
(8) Qui était seul.
(9) Que la bouche de D.ieu parle.
(10) Progressivement.
22 Tamouz 5715,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du 4 Tamouz, dans laquelle vous me dites que vous avez beaucoup entendu parler de la 'Hassidout 'Habad et de ce qui la concerne. Vous aimeriez obtenir différentes précisions, à ce sujet.
Vous comprendrez qu'il est difficile d'expliquer une conception profonde dans un cadre épistolaire et, encore plus, de présenter les nombreux aspects d'un système aussi large que celui-ci. Vous pourrez sûrement vous procurer les fascicules et les causeries qui sont actuellement disponibles en Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie. Vous y trouverez une explication satisfaisante sur tout cela. Vous consulterez, en particulier, le Kountrass Torat Ha 'Hassidout et le Kountrass Limoud Ha 'Hassidout.
Néanmoins, la lecture d'un livre n'est pas toujours suffisante et vous vous efforcerez donc de rencontrer les guides spirituels, enseignant la 'Hassidout, qui se trouvent dans la ville sainte de Jérusalem, à la Yechiva Tom'heï Temimim de Lod, à Kfar 'Habad. A n'en pas douter, ceux-ci apporteront des réponses à nombre de vos questions.
Vous me demandez si un homme doit rechercher et trouver quelqu'un qui l'écoutera. Vous voulez dire qu'il l'écoutera avec soumission. En effet, s'il obtient des explications logiques, on ne peut pas dire qu'il se soumet à lui, dès lors qu'il comprend personnellement pourquoi il doit en être ainsi.
La réponse à cette question est bien évidente. Elle est énoncée par la Michna: "Fais-toi un Rav"(1). Certains commettent l'erreur de penser qu'il s'agit là uniquement d'étude et de compréhension de la Torah. Or, ceci est partie intégrante de la Mitsva d'étudier la Torah et l'on ne peut pas réellement employer, à ce sujet, le verbe "Fais", évoquant la contrainte et la soumission. Profondément, on met bien ce Précepte en pratique de la manière que vous avez décrite(2).
Conformément aux principes établis de l'enseignement, une action concrète(3) est plus forte qu'une loi tranchée. Or, dans la pratique, on peut observer que tous ceux qui adoptent cette règle appliquent scrupuleusement la Torah et les Mitsvot, avec crainte de D.ieu. Ils ne s'en remettent pas uniquement à leur entendement, ne se fient pas à leur compréhension, en dernière instance. De fait, à eux également s'applique l'affirmation selon laquelle "la corruption aveugle les yeux des sages". Combien plus…(4).
Cette règle ne signifie pas qu'en pareil cas, on comprend logiquement que l'autre a raison, mais l'on agit contre sa propre perception. En fait, la corruption altère l'intellect et, même en commettant une erreur, on est convaincu d'avoir raison.
Or, il s'agit ici d'un bien limité qui est accordé à un homme(5). Pour autant, le verdict s'en trouve modifié. Combien plus est-ce le cas quand il s'agit du corps et de l'âme animale, laquelle inclut en elle le mauvais penchant. Il est dit, en effet, que "l'amour (propre) recouvre toutes les fautes".
De plus, comme je l'ai dit, il y a déjà une référence concrète, en la matière. Ceux qui ont raisonné de la sorte n'ont pas été capables de surmonter l'épreuve, lorsque celle-ci durait un certain temps. Il n'en a pas été de même pour ceux qui ont adopté le principe: "Nous ferons et (ensuite) nous comprendrons", non seulement à Chavouot(6), mais aussi tout au long de l'année.
Bien évidemment, j'ai été très surpris de lire, dans votre lettre, l'objection selon laquelle des centaines de Juifs rejettent la soumission. Car, c'est là le discours de ceux qui veulent détourner et écarter d'autres personnes du service de D.ieu. C'est cette même objection qui fut soulevée devant le premier Hébreu, notre père Avraham. En effet, le Midrach dit qu'il fut appelé Avraham l'Hébreu(7), parce qu'il se tenait d'un côté, alors que le monde entier se trouvait de l'autre côté.
Certes, Adam, le premier homme, 'Hano'h, Mathusalem étaient également des Justes parfaits, mais ils possédaient plusieurs disciples. Il n'en fut pas de même, en revanche, à l'époque d'Avraham(8). Et, il est dit que "Avraham était unique. Il hérita de la terre". Et, quiconque étudie, même superficiellement, la Boraïta qui est citée à la fin du traité Sotta y reconnaîtra la situation qui prévaut, à l'heure actuelle, jusque dans le moindre détail.
Vous connaissez la règle énoncée par nos Sages, à ce sujet et en pareil cas. L'homme n'a que ce qu'il voit de ses yeux, alors que D.ieu sonde les cœurs. Chacun doit considérer que lui-même et le monde entier se trouvent sur une balance en équilibre. Par chaque action, y compris celle qui semble être la plus insignifiante, on peut donc les faire pencher du côté du bien.
Dès lors, les Juifs seront immédiatement libérés. "L'honneur de D.ieu se révélera et toute chair ensemble verra…(9)". Toutes les questions que l'on peut se poser, en la matière, émanent de l'habileté du mauvais penchant, qui soulève une interrogation, lui donne une formulation logique, lui fait même porter un voile de sainteté. Et, si on l'écoute, ce qu'à D.ieu ne plaise, "aujourd'hui, il dit: fais cela…et(10) enfin, il dit: Va servir les idoles".
Que D.ieu vous accorde la réussite afin que vous puissiez fixer, au plus vite, une étude de la partie profonde de la Torah, dont vous appliquerez les termes à votre propre personne. La condition, pour pouvoir intégrer notre sainte Torah, est l'acceptation de la règle selon laquelle "nous ferons et (ensuite) nous comprendrons". C'est alors que vous serez heureux, non seulement moralement, mais aussi physiquement.
Avec ma bénédiction,
Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,
Notes
(1) Voir, à ce sujet, la lettre n°3394.
(2) C'est-à-dire en se soumettant à ce Rav.
(3) De la part du maître.
(4) Est-ce le cas pour ceux qui ne sont pas encore des Sages.
(5) Pour le corrompre.
(6) Lorsque la Torah fut donnée parce que les enfants d'Israël firent cette proclamation.
(7) Ivri, Hébreu, signifie également "celui qui traverse" pour aller de l'autre côté.
(8) Qui était seul.
(9) Que la bouche de D.ieu parle.
(10) Progressivement.