Lettre n° 4512

Par la grâce de D.ieu,
8 Tamouz 5716,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai reçu votre lettre du 4 Tamouz et la demande de bénédiction qu’elle contenait avec un immense étonnement. Celle-ci indique que, pendant tout ce temps, vous n’étiez pas à la Yechiva de Lod. Vous écrivez qu’il en est ainsi “ pour différentes raisons ” mais j’imagine que la raison essentielle en est l’événement de Kfar ‘Habad(1). Toutes les autres raisons sont liées à celle-ci et en découlent.

Cet étonnement est également mêlé de peine, car il est dit : “ Vos frères se rendront-ils à la guerre, alors que vous, vous resterez ici ? ”. Ainsi, en un moment de calme, vous restez avec vos amis et, dès lors qu’un problème surgit, malheureusement, vous fuyez le combat.

Je suis sûr que vous vous affaiblissez vous-même et je ne fais pas allusion uniquement à votre âme divine, mais aussi à votre âme intellectuelle(2). En outre, cet affaiblissement a sans doute renforcé votre âme animale. Mais, bien plus encore, la suite du verset dit : “ Pourquoi découragez-vous le cœur des enfants d’Israël de se rendre dans le pays que D.ieu leur a donné ? ”.

En effet, la terre que D.ieu a donné est, à proprement parler, celle des quatre coudées de la prière et de la Torah, tout ce que D.ieu possède depuis la destruction du Temple. Or, ceci ne peut être trouvé dans aucun autre endroit que la Yechiva. Vous l’avez pourtant quittée et vous vous imaginez que l’endroit où vous vous trouvez est plus sûr, ce qui heurte la logique d’un Juif.

A ce sujet, vous consulterez également la Hala’ha tranchée par le Choul’han Arou’h, Yoré Déa, chapitre 242, paragraphe 25. Il est inutile d’en dire plus, tant cela est évident. Bien plus, je pense que vous aviez déjà conscience de cela avant même de recevoir ma lettre. Toutefois, vous avez décidé de rester là où vous vous trouvez maintenant. La soumission au domaine de la sainteté n’a donc pas été le critère que vous avez retenu.

Vous évoquez votre anniversaire. Vous adopterez sans doute ce qui est dernièrement devenu la coutume des ‘Hassidim, en ce jour.

Puisse D.ieu faire que s’accomplisse en vous la requête que nous formulons, au début de chaque jour, “ Ne nous confronte pas à l’épreuve ” et, s’il est réellement impossible de faire autrement(3), vous la surmonterez, à l’inverse de ce qui est dit plus haut.

Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de tout cela,

Notes

(1) L’attentat qui a y a été perpétré. Voir, à ce sujet, la lettre n°4281 et l’avant-propos.
(2) Capable de raisonner pour déterminer ce qui est bien pour l’homme.
(3) Si l’épreuve est incontournable.