Lettre n° 453
Par la grâce de D.ieu,
22 Chevat 5709,
Au grand Rav, ‘Hassid érudit qui craint D.ieu,
le Rav A.(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre, qui m’est parvenue avec un peu de retard:
A) Concernant les livres du Tséma’h Tsédek que j’ai fait éditer aux Etats Unis, j’ai déjà précisé, dans les additifs aux responsa Ora’h ‘Haïm, que les responsa Ora’h ‘Haïm, Yoré Déa, Even Haézer et les commentaires du Talmud sont une reproduction de la première édition, celle de Vilna, à l’exception de quelques ajouts, qui se trouvent à la fin des responsa Ora’h ‘Haïm et de commentaires.
Les responsa ‘Hochen Michpat et les trois tomes du Chaar Hamilouïm sont une édition nouvelle, dont la plus large partie est publiée pour la première fois, à partir de manuscrits reproduisant les propos du Tséma’h Tsédek ou même de ses propres manuscrits. Chaque référence est précisée, dans mes notes, à la fin du Chaar Hamilouïm. Je suis surpris que vous ne l’ayez pas vu.
B) Ce qui est indiqué dans les additifs aux responsa Ora’h ‘Haïm, à la note 11, est connu sous le nom de Pisskeï Dinim du Tséma’h Tsédek, bien que le texte de la page de garde, reproduit dans les additifs, est: "Tséma’h Tsédek, édition comprenant les Pisskeï Dinim".
Cet ouvrage et celui qui est indiqué à la note 10, sont actuellement sous presse, par reproduction de la première édition. J’y ai ajouté, à la fin, des notes du Tséma’h Tsédek, que j’ai reproduite d’un manuscrit du Rabbi(2), en précisant le recueil dans lequel j’avais trouvé chaque explication et chaque réponse donnée par les Pisskeï Dinim, sous la même forme que mes notes, à la fin du Chaar Hamilouïm.
C) Je vous remercie de m’avoir signalé la faute d’imprimerie que vous avez découverte. Vous exprimez votre étonnement devant ces erreurs, dès lors qu’il est possible de comparer le texte avec celui du manuscrit. Mais, vous savez sans doute que l’on n’imprime pas un livre directement à partir du manuscrit. C’est seulement une copie qui est donnée à celui qui fait la composition, puis au correcteur. Pensez que plusieurs centaines de pages ont été composées ainsi, à partir de différents manuscrits. Bien plus, l’imprimeur voulait accélérer la cadence, afin d’achever son travail. Si vous aviez pu voir le nombre d’erreurs qui, malgré tout cela, ont pu être rectifiées, vous vous demanderiez comment l’on a pu, au bout du compte, éditer six tomes du Tséma’h Tsédek!
Je voudrais faire une remarque, pour laquelle vous voudrez bien m’excuser. Celle-ci n’a pas pour but de me justifier, mais uniquement de décrire la situation telle qu’elle est. Je ne possède pas l’encyclopédie talmudique, à laquelle vous faites référence dans votre lettre, mais, d’après ce que j’ai pu constater, les livres actuellement imprimés comportent plusieurs fautes d’imprimerie, même si, à en juger par les publicités qui ont été faites, les moyens financiers n’ont pas manqué, pour la publication de cet ouvrage.
Sachez donc quel travail a été nécessaire pour éditer le Tséma’h Tsédek. Il a fallu rechercher les recueils de manuscrits, les étudier. Si vous êtes habitué à travailler sur des manuscrits, comme vous me l’écrivez, vous devez pouvoir mesurer, en consultant mes notes, à la fin du Chaar Hamilouïm, l’immense travail qui a été nécessaire. Il fallait ensuite comparer le texte avec ce qui est déjà imprimé, rédiger les additifs qui sont à la fin du Ora’h ‘Haïm, l’index du ‘Hochen Michpat, de l’explication de la Michna et du Chaar Hamilouïm. Puis, viennent les négociations avec les imprimeurs.
Pour différentes raisons, tout cela m’est personnellement confié et nul ne me vient en aide, à l’exception de deux Rabbanim, qui en ont fait la relecture. Et, tout cela s’ajoute au travail courant du Merkaz Leïnyaneï ‘Hinou’h et de Ma’hané Israël.
D) Pour reprendre ma conclusion, au paragraphe précédent et parce que vous m’écrivez que vous êtes le petit-fils du Rav A. de Jembin(3), je voudrais vous exprimer mes doléances, après que vous m’ayez fait connaître les vôtres.
Ce livre a été publié il y a plus de deux ans, après que les ouvrages du Tséma’h Tsédek aient été introuvables pendant des dizaines d’années. Nous avons, en outre, ajouté à cette édition plusieurs explications et réponses inédites du Tséma’h Tsédek. Or, quelqu’un a-t-il dit qu’il se réjouissait de cela? Savez-vous combien d’exemplaires du Tséma’h Tsédek ont été diffusés en Terre Sainte, pendant toute cette période?
En Terre Sainte, on écrit, pratiquement chaque jour, des articles sur les livres qui paraissent, qu’ils soient grands ou petits. Y a-t-il eu un seul article écrit sur le Tséma’h Tsédek, en dehors de celui d’un réfugié(4), qui vient de s’installer en Terre Sainte et n’y est pas encore totalement intégré?
Ces dernières années, les éditions Otsar Ha’hassidim ont édité plus de quarante livres et brochures. Lesquels ont-ils été mentionnés dans les journaux de Terre Sainte? Si vous êtes actif dans ce domaine, pourquoi n’en avez-vous pas souligné l’intérêt à la population religieuse de Terre Sainte, en écrivant vous-même un tel article ou bien en chargeant de le faire quelqu’un qui en est capable? Or, vous êtes le petit-fils du Rav A. de Jembin et tout cela vous concerne donc personnellement. Pourquoi l’avez-vous négligé?
Je ne souhaite pas évoquer ce sujet plus longtemps, car je ne sais pas par quelles difficultés vous êtes passé depuis que vous avez quitté notre pays d’origine(5). Je ne suis donc pas certain que vous soyez réellement concerné par mes reproches. Mais, en tout état de cause, l’attitude des ‘Hassidim de Terre Sainte et de leurs descendants devant la littérature de la ‘Hassidout ‘Habad est pour le moins étrange.
Cela fait d’autant plus de peine que dernièrement ceux qui sont "éloignés" expriment leur intérêt, des chercheurs s’intéressent et désirent élargir leurs connaissances, alors que ceux qui sont "proches" se consacrent à différents centres d’intérêt, à l’exception de la ‘Hassidout.
Je conclus en vous souhaitant tout le bien,
M. Schneerson,
Directeur du comité exécutif(6),
Notes
(1) Le Rav Alter Hilevitch. Voir également les lettres n°495, 516 et 563.
(2) Rachab.
(3) Le Rav Avraham Landau de Jembin. Voir, à son propos, la lettre n°516.
(4) Le Rav Barou’h Chimeon Schneersohn. Voir la lettre précédente.
(5) La Russie.
(6) Du Merkaz Leïnyaneï ‘Hinou’h.
22 Chevat 5709,
Au grand Rav, ‘Hassid érudit qui craint D.ieu,
le Rav A.(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre, qui m’est parvenue avec un peu de retard:
A) Concernant les livres du Tséma’h Tsédek que j’ai fait éditer aux Etats Unis, j’ai déjà précisé, dans les additifs aux responsa Ora’h ‘Haïm, que les responsa Ora’h ‘Haïm, Yoré Déa, Even Haézer et les commentaires du Talmud sont une reproduction de la première édition, celle de Vilna, à l’exception de quelques ajouts, qui se trouvent à la fin des responsa Ora’h ‘Haïm et de commentaires.
Les responsa ‘Hochen Michpat et les trois tomes du Chaar Hamilouïm sont une édition nouvelle, dont la plus large partie est publiée pour la première fois, à partir de manuscrits reproduisant les propos du Tséma’h Tsédek ou même de ses propres manuscrits. Chaque référence est précisée, dans mes notes, à la fin du Chaar Hamilouïm. Je suis surpris que vous ne l’ayez pas vu.
B) Ce qui est indiqué dans les additifs aux responsa Ora’h ‘Haïm, à la note 11, est connu sous le nom de Pisskeï Dinim du Tséma’h Tsédek, bien que le texte de la page de garde, reproduit dans les additifs, est: "Tséma’h Tsédek, édition comprenant les Pisskeï Dinim".
Cet ouvrage et celui qui est indiqué à la note 10, sont actuellement sous presse, par reproduction de la première édition. J’y ai ajouté, à la fin, des notes du Tséma’h Tsédek, que j’ai reproduite d’un manuscrit du Rabbi(2), en précisant le recueil dans lequel j’avais trouvé chaque explication et chaque réponse donnée par les Pisskeï Dinim, sous la même forme que mes notes, à la fin du Chaar Hamilouïm.
C) Je vous remercie de m’avoir signalé la faute d’imprimerie que vous avez découverte. Vous exprimez votre étonnement devant ces erreurs, dès lors qu’il est possible de comparer le texte avec celui du manuscrit. Mais, vous savez sans doute que l’on n’imprime pas un livre directement à partir du manuscrit. C’est seulement une copie qui est donnée à celui qui fait la composition, puis au correcteur. Pensez que plusieurs centaines de pages ont été composées ainsi, à partir de différents manuscrits. Bien plus, l’imprimeur voulait accélérer la cadence, afin d’achever son travail. Si vous aviez pu voir le nombre d’erreurs qui, malgré tout cela, ont pu être rectifiées, vous vous demanderiez comment l’on a pu, au bout du compte, éditer six tomes du Tséma’h Tsédek!
Je voudrais faire une remarque, pour laquelle vous voudrez bien m’excuser. Celle-ci n’a pas pour but de me justifier, mais uniquement de décrire la situation telle qu’elle est. Je ne possède pas l’encyclopédie talmudique, à laquelle vous faites référence dans votre lettre, mais, d’après ce que j’ai pu constater, les livres actuellement imprimés comportent plusieurs fautes d’imprimerie, même si, à en juger par les publicités qui ont été faites, les moyens financiers n’ont pas manqué, pour la publication de cet ouvrage.
Sachez donc quel travail a été nécessaire pour éditer le Tséma’h Tsédek. Il a fallu rechercher les recueils de manuscrits, les étudier. Si vous êtes habitué à travailler sur des manuscrits, comme vous me l’écrivez, vous devez pouvoir mesurer, en consultant mes notes, à la fin du Chaar Hamilouïm, l’immense travail qui a été nécessaire. Il fallait ensuite comparer le texte avec ce qui est déjà imprimé, rédiger les additifs qui sont à la fin du Ora’h ‘Haïm, l’index du ‘Hochen Michpat, de l’explication de la Michna et du Chaar Hamilouïm. Puis, viennent les négociations avec les imprimeurs.
Pour différentes raisons, tout cela m’est personnellement confié et nul ne me vient en aide, à l’exception de deux Rabbanim, qui en ont fait la relecture. Et, tout cela s’ajoute au travail courant du Merkaz Leïnyaneï ‘Hinou’h et de Ma’hané Israël.
D) Pour reprendre ma conclusion, au paragraphe précédent et parce que vous m’écrivez que vous êtes le petit-fils du Rav A. de Jembin(3), je voudrais vous exprimer mes doléances, après que vous m’ayez fait connaître les vôtres.
Ce livre a été publié il y a plus de deux ans, après que les ouvrages du Tséma’h Tsédek aient été introuvables pendant des dizaines d’années. Nous avons, en outre, ajouté à cette édition plusieurs explications et réponses inédites du Tséma’h Tsédek. Or, quelqu’un a-t-il dit qu’il se réjouissait de cela? Savez-vous combien d’exemplaires du Tséma’h Tsédek ont été diffusés en Terre Sainte, pendant toute cette période?
En Terre Sainte, on écrit, pratiquement chaque jour, des articles sur les livres qui paraissent, qu’ils soient grands ou petits. Y a-t-il eu un seul article écrit sur le Tséma’h Tsédek, en dehors de celui d’un réfugié(4), qui vient de s’installer en Terre Sainte et n’y est pas encore totalement intégré?
Ces dernières années, les éditions Otsar Ha’hassidim ont édité plus de quarante livres et brochures. Lesquels ont-ils été mentionnés dans les journaux de Terre Sainte? Si vous êtes actif dans ce domaine, pourquoi n’en avez-vous pas souligné l’intérêt à la population religieuse de Terre Sainte, en écrivant vous-même un tel article ou bien en chargeant de le faire quelqu’un qui en est capable? Or, vous êtes le petit-fils du Rav A. de Jembin et tout cela vous concerne donc personnellement. Pourquoi l’avez-vous négligé?
Je ne souhaite pas évoquer ce sujet plus longtemps, car je ne sais pas par quelles difficultés vous êtes passé depuis que vous avez quitté notre pays d’origine(5). Je ne suis donc pas certain que vous soyez réellement concerné par mes reproches. Mais, en tout état de cause, l’attitude des ‘Hassidim de Terre Sainte et de leurs descendants devant la littérature de la ‘Hassidout ‘Habad est pour le moins étrange.
Cela fait d’autant plus de peine que dernièrement ceux qui sont "éloignés" expriment leur intérêt, des chercheurs s’intéressent et désirent élargir leurs connaissances, alors que ceux qui sont "proches" se consacrent à différents centres d’intérêt, à l’exception de la ‘Hassidout.
Je conclus en vous souhaitant tout le bien,
M. Schneerson,
Directeur du comité exécutif(6),
Notes
(1) Le Rav Alter Hilevitch. Voir également les lettres n°495, 516 et 563.
(2) Rachab.
(3) Le Rav Avraham Landau de Jembin. Voir, à son propos, la lettre n°516.
(4) Le Rav Barou’h Chimeon Schneersohn. Voir la lettre précédente.
(5) La Russie.
(6) Du Merkaz Leïnyaneï ‘Hinou’h.