Lettre n° 505
Par la grâce de D.ieu,
20 Tamouz 5709,
Au distingué ‘Hassid, qui craint D.ieu,
le Rav ...,
Je vous salue et vous bénis,
Je viens de recevoir votre lettre du 3 Sivan, expédiée par courrier ordinaire et j’y fais réponse. Vous ne dites pas lesquelles de nos publications vous désirez recevoir. Vous voudrez donc bien vous adresser à notre représentant, le Rav Avraham Pariz, qui dispose de plusieurs livres et fascicules que nous avons édités. Vous consulterez, chez lui, notre catalogue, vous nous ferez savoir ce qui ne se trouve pas chez lui et nous vous l’enverrons.
Puisque vous m’avez écrit une lettre, je voudrais saisir cette occasion pour le faire à mon tour.
Vous avez sûrement consulté le texte de causeries définissant la ‘Hassidout. Or, chaque événement qui survient dans le monde doit délivrer un enseignement pour le service de D.ieu qui comprend deux aspects, les devoirs envers Lui et ceux envers les hommes.
De fait, la foi pure établit qu’il doit en être ainsi, mais la ‘Hassidout souligne particulièrement cette idée. Ainsi, l’homme croit que:
1. D.ieu est le Créateur et le seul Dirigeant du monde,
2. D.ieu est la perfection du bien et ne connaît pas le manque,
3. une action sans intention est la manifestation d’une inconscience, ce qui est, bien évidemment, inconcevable pour D.ieu,
4. aucune distinction ne peut, bien sûr, être faite, à ce stade, entre l’action proprement dite et ses conditions, c'est-à-dire son temps, son lieu.
Il découle de tout cela que l’homme, doué du libre arbitre, qui voit un événement, en entend parler ou en a connaissance, est directement concerné par lui. Il peut en faire usage pour connaître l’élévation, s’approcher ainsi du Maître du monde, ce qui est le seul progrès véritable. Lorsque tel est effectivement le cas, il est parvenu à décrypter le message divin.
S’il n’en est pas ainsi, non seulement il gaspille les forces qui lui sont accordées, mais, bien plus, il est à l’origine d’une déficience, dans la création, car une force qui y a été introduite est restée, par sa faute, inutilisée.
S’il en est ainsi pour un événement particulier, combien plus est-ce le cas pour la mission principale confiée à l’homme, dans laquelle il investit ses forces, son énergie et son temps.
On peut tirer différents enseignements pour le service de D.ieu du fait d’être pharmacien. J’en développerai deux ici:
A) Dès que l’on entre chez un bon pharmacien, on peut voir un grand nombre de médicaments et de produits qui fortifient et guérissent différentes affections, y compris parmi les plus graves. Quiconque voit cela et comprend de quoi il s’agit est, à juste titre, impressionné.
Mais, le pharmacien lui expliquera et surtout s’expliquera à lui-même qu’il n’y a là qu’une préparation, qu’une phase préalable à la guérison du malade. Pour l’obtenir, il faut réunir deux conditions essentielles:
1. Un spécialiste doit prescrire un traitement spécifique, susceptible de traiter la maladie. Mais, cela n’est pas encore suffisant:
2. Le patient doit suivre le traitement.
Qu’en tirer pour le service de D.ieu?
Chaque Juif est un émissaire du Roi, Roi des rois, le Saint béni soit-Il et une part du monde lui est confiée, qu’il doit transformer et "guérir". Les éléments et les "médicaments" nécessaires sont mis à sa disposition, mais tout cela n’est qu’une préparation. Il doit encore consulter un spécialiste pour savoir quels éléments utiliser afin de transformer la part qui lui est confiée, puis sa propre personne, aujourd’hui, demain et par la suite. Si ce n’est pas le cas, il peut provoquer un danger au lieu de transformer, détruire au lieu de bâtir.
Certains disent: "Tous les membres de l’assemblée sont saints et je suis moi-même l’un de ceux-là. Je consulterai donc personnellement le Choul’han Arou’h et je saurai ce qu’il y a lieu de faire, pour moi-même comme pour ce qui concerne la mission qui m’est confiée dans le monde.
Une image permettra de comprendre ce qui découle d’une telle conception. Un homme qui a appris à lire achète des ouvrages de médecine, des instruments médicaux et il commence à guérir les malades.
L’essentiel, c'est-à-dire l’action concrète, vient ensuite. Car, même l’érudit, respectant le médecin spécialiste, disposant des médicaments qu’il peut utiliser conformément à ses prescriptions, ne guérira jamais s’il ne prend pas effectivement ces médicaments.
Certes, il pourra se justifier de différentes manières, dire que le moment ne s’y prête pas, que le lieu n’est pas adapté, qu’il n’a pas suffisamment d’influence. Mais, tout cela concerne uniquement la récompense ou la punition, permet d’établir s’il a agi en conscience, par inadvertance ou s’il ne pouvait faire autrement, auquel cas on ne pourra rien lui reprocher. Mais, en tout état de cause, la maladie gardera toute sa force.
Or, sans l’ombre d’un doute, le but final est d’obtenir sa guérison. Il faut en conclure que son argumentation l’induit en erreur et qu’il est victime de son mauvais penchant.
B) En entrant dans le magasin, on peut apercevoir un rayon dans lequel se trouvent des produits mortels, un panonceau conseillant la prudence. Or, que font des produits mortels dans un espace de guérison et de médication? Quiconque a connaissance de tout cela sait que ce qui peut être mortel pour un homme en bonne santé, dans des conditions ordinaires, avec une quantité ordinaire, peut aussi devenir le seul moyen de sauver un malade, dans des conditions exceptionnelles, à très petite quantité.
Qu’en tirer pour le service de D.ieu?
Citons un exemple dans les rapports sociaux. La Torah est une Torah de bonté, toutes ses voies sont agréables et pacifiques. La Mitsva, en tout état de cause, existe. Si l’on est invité chez un ami dont la Cacherout est douteuse, on ne peut manger chez lui, bien qu’il puisse en résulter, pour ce qui le concerne, un affront public. Si cet homme fume le Chabbat et qu’il existe une possibilité de l’en empêcher, en lui parlant à plusieurs reprises, en le menaçant, on est obligé de le faire.
Si l’on voit un groupe d’éducateurs qui élèvent les enfants qui leur sont confiés, en particulier dans le domaine pédagogique, sans faire référence à la foi en D.ieu, à Sa Torah et à Ses Mitsvot, on a l’obligation d’empêcher une telle situation, par tous les moyens, de leur faire savoir que, même s’ils protègent momentanément le corps de leurs élèves, ils ne les conduisent pas moins en enfer. Or, en cas de danger, il est une Mitsva de leur retirer des enfants, y compris de manière énergique.
Par son intellect, on peut s’en étonner. Je suis un homme bien éduqué et la Hala’ha elle-même précise que la bienséance précède la Torah. Comment pourrais-je adopter un tel comportement? Comment pourrais-je détourner des enfants en contrevenant aux lois de ce pays? Comme pourrais-je manifester contre les transgressions du Chabbat de telle personne et lui infliger un affront public?
La réponse est la suivante. Ce qui est un poison mortel pour des hommes en bonne santé peut devenir le seul moyen de sauver la vie d’un malade qui se trouve en danger.
On peut trouver une fine application de cela également dans les relations avec D.ieu. Certains se plaignent des ‘Hassidim qui, pendant un long moment, étudient la ‘Hassidout avant de prier, puis méditent et retardent ainsi le moment de réciter le Chema Israël et de dire la prière.
La réponse à cette objection est la suivante. Une telle attitude serait dangereuse pour un homme en bonne santé. Elle est la seule que l’on puisse adopter, en revanche, dans les autres cas. Sans agir de la sorte, un homme prie machinalement, sans investir son coeur. Sa prière sera donc inutile et impropre, comme le disent le Rambam, dans ses lois de la prière 4, 15, le Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken Ora’h ‘Haïm, chapitre 98 et le Kountrass A’haron du Tanya.
Mais, comme dans cette image, il convient d’être particulièrement prudent. Il ne faut, bien évidemment, pas dépasser la dose prescrite par un médecin spécialiste.
Ma lettre a été plus longue que prévue et je la conclus en vous souhaitant tout le bien.
Si une idée venant d’être développée ne reçoit pas votre assentiment, je vous remercie de m’écrire et d’argumenter.
20 Tamouz 5709,
Au distingué ‘Hassid, qui craint D.ieu,
le Rav ...,
Je vous salue et vous bénis,
Je viens de recevoir votre lettre du 3 Sivan, expédiée par courrier ordinaire et j’y fais réponse. Vous ne dites pas lesquelles de nos publications vous désirez recevoir. Vous voudrez donc bien vous adresser à notre représentant, le Rav Avraham Pariz, qui dispose de plusieurs livres et fascicules que nous avons édités. Vous consulterez, chez lui, notre catalogue, vous nous ferez savoir ce qui ne se trouve pas chez lui et nous vous l’enverrons.
Puisque vous m’avez écrit une lettre, je voudrais saisir cette occasion pour le faire à mon tour.
Vous avez sûrement consulté le texte de causeries définissant la ‘Hassidout. Or, chaque événement qui survient dans le monde doit délivrer un enseignement pour le service de D.ieu qui comprend deux aspects, les devoirs envers Lui et ceux envers les hommes.
De fait, la foi pure établit qu’il doit en être ainsi, mais la ‘Hassidout souligne particulièrement cette idée. Ainsi, l’homme croit que:
1. D.ieu est le Créateur et le seul Dirigeant du monde,
2. D.ieu est la perfection du bien et ne connaît pas le manque,
3. une action sans intention est la manifestation d’une inconscience, ce qui est, bien évidemment, inconcevable pour D.ieu,
4. aucune distinction ne peut, bien sûr, être faite, à ce stade, entre l’action proprement dite et ses conditions, c'est-à-dire son temps, son lieu.
Il découle de tout cela que l’homme, doué du libre arbitre, qui voit un événement, en entend parler ou en a connaissance, est directement concerné par lui. Il peut en faire usage pour connaître l’élévation, s’approcher ainsi du Maître du monde, ce qui est le seul progrès véritable. Lorsque tel est effectivement le cas, il est parvenu à décrypter le message divin.
S’il n’en est pas ainsi, non seulement il gaspille les forces qui lui sont accordées, mais, bien plus, il est à l’origine d’une déficience, dans la création, car une force qui y a été introduite est restée, par sa faute, inutilisée.
S’il en est ainsi pour un événement particulier, combien plus est-ce le cas pour la mission principale confiée à l’homme, dans laquelle il investit ses forces, son énergie et son temps.
On peut tirer différents enseignements pour le service de D.ieu du fait d’être pharmacien. J’en développerai deux ici:
A) Dès que l’on entre chez un bon pharmacien, on peut voir un grand nombre de médicaments et de produits qui fortifient et guérissent différentes affections, y compris parmi les plus graves. Quiconque voit cela et comprend de quoi il s’agit est, à juste titre, impressionné.
Mais, le pharmacien lui expliquera et surtout s’expliquera à lui-même qu’il n’y a là qu’une préparation, qu’une phase préalable à la guérison du malade. Pour l’obtenir, il faut réunir deux conditions essentielles:
1. Un spécialiste doit prescrire un traitement spécifique, susceptible de traiter la maladie. Mais, cela n’est pas encore suffisant:
2. Le patient doit suivre le traitement.
Qu’en tirer pour le service de D.ieu?
Chaque Juif est un émissaire du Roi, Roi des rois, le Saint béni soit-Il et une part du monde lui est confiée, qu’il doit transformer et "guérir". Les éléments et les "médicaments" nécessaires sont mis à sa disposition, mais tout cela n’est qu’une préparation. Il doit encore consulter un spécialiste pour savoir quels éléments utiliser afin de transformer la part qui lui est confiée, puis sa propre personne, aujourd’hui, demain et par la suite. Si ce n’est pas le cas, il peut provoquer un danger au lieu de transformer, détruire au lieu de bâtir.
Certains disent: "Tous les membres de l’assemblée sont saints et je suis moi-même l’un de ceux-là. Je consulterai donc personnellement le Choul’han Arou’h et je saurai ce qu’il y a lieu de faire, pour moi-même comme pour ce qui concerne la mission qui m’est confiée dans le monde.
Une image permettra de comprendre ce qui découle d’une telle conception. Un homme qui a appris à lire achète des ouvrages de médecine, des instruments médicaux et il commence à guérir les malades.
L’essentiel, c'est-à-dire l’action concrète, vient ensuite. Car, même l’érudit, respectant le médecin spécialiste, disposant des médicaments qu’il peut utiliser conformément à ses prescriptions, ne guérira jamais s’il ne prend pas effectivement ces médicaments.
Certes, il pourra se justifier de différentes manières, dire que le moment ne s’y prête pas, que le lieu n’est pas adapté, qu’il n’a pas suffisamment d’influence. Mais, tout cela concerne uniquement la récompense ou la punition, permet d’établir s’il a agi en conscience, par inadvertance ou s’il ne pouvait faire autrement, auquel cas on ne pourra rien lui reprocher. Mais, en tout état de cause, la maladie gardera toute sa force.
Or, sans l’ombre d’un doute, le but final est d’obtenir sa guérison. Il faut en conclure que son argumentation l’induit en erreur et qu’il est victime de son mauvais penchant.
B) En entrant dans le magasin, on peut apercevoir un rayon dans lequel se trouvent des produits mortels, un panonceau conseillant la prudence. Or, que font des produits mortels dans un espace de guérison et de médication? Quiconque a connaissance de tout cela sait que ce qui peut être mortel pour un homme en bonne santé, dans des conditions ordinaires, avec une quantité ordinaire, peut aussi devenir le seul moyen de sauver un malade, dans des conditions exceptionnelles, à très petite quantité.
Qu’en tirer pour le service de D.ieu?
Citons un exemple dans les rapports sociaux. La Torah est une Torah de bonté, toutes ses voies sont agréables et pacifiques. La Mitsva, en tout état de cause, existe. Si l’on est invité chez un ami dont la Cacherout est douteuse, on ne peut manger chez lui, bien qu’il puisse en résulter, pour ce qui le concerne, un affront public. Si cet homme fume le Chabbat et qu’il existe une possibilité de l’en empêcher, en lui parlant à plusieurs reprises, en le menaçant, on est obligé de le faire.
Si l’on voit un groupe d’éducateurs qui élèvent les enfants qui leur sont confiés, en particulier dans le domaine pédagogique, sans faire référence à la foi en D.ieu, à Sa Torah et à Ses Mitsvot, on a l’obligation d’empêcher une telle situation, par tous les moyens, de leur faire savoir que, même s’ils protègent momentanément le corps de leurs élèves, ils ne les conduisent pas moins en enfer. Or, en cas de danger, il est une Mitsva de leur retirer des enfants, y compris de manière énergique.
Par son intellect, on peut s’en étonner. Je suis un homme bien éduqué et la Hala’ha elle-même précise que la bienséance précède la Torah. Comment pourrais-je adopter un tel comportement? Comment pourrais-je détourner des enfants en contrevenant aux lois de ce pays? Comme pourrais-je manifester contre les transgressions du Chabbat de telle personne et lui infliger un affront public?
La réponse est la suivante. Ce qui est un poison mortel pour des hommes en bonne santé peut devenir le seul moyen de sauver la vie d’un malade qui se trouve en danger.
On peut trouver une fine application de cela également dans les relations avec D.ieu. Certains se plaignent des ‘Hassidim qui, pendant un long moment, étudient la ‘Hassidout avant de prier, puis méditent et retardent ainsi le moment de réciter le Chema Israël et de dire la prière.
La réponse à cette objection est la suivante. Une telle attitude serait dangereuse pour un homme en bonne santé. Elle est la seule que l’on puisse adopter, en revanche, dans les autres cas. Sans agir de la sorte, un homme prie machinalement, sans investir son coeur. Sa prière sera donc inutile et impropre, comme le disent le Rambam, dans ses lois de la prière 4, 15, le Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken Ora’h ‘Haïm, chapitre 98 et le Kountrass A’haron du Tanya.
Mais, comme dans cette image, il convient d’être particulièrement prudent. Il ne faut, bien évidemment, pas dépasser la dose prescrite par un médecin spécialiste.
Ma lettre a été plus longue que prévue et je la conclus en vous souhaitant tout le bien.
Si une idée venant d’être développée ne reçoit pas votre assentiment, je vous remercie de m’écrire et d’argumenter.