Lettre n° 5513

Par la grâce de D.ieu,
14 Sivan 5717,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du 28 Iyar, dans laquelle vous me faites part du parti que l’on propose à votre fils.

Il est bien évident que la perruque est une condition sine qua non(1). Il est clair que l’on ne peut pas comparer les vieilles femmes ou bien celles qui viennent du pays où l’on était auparavant(2) à un jeune couple, bâtissant maintenant un foyer juif à Kfar ‘Habad, un village fondé et dirigé par mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera. Et, il n’y a pas là uniquement une préoccupation personnelle, mais bien un acte public(3), concernant le plus grand nombre et lui conférant un mérite.

A l’opposé, je ne dis pas qu’il faille évoquer le sujet avec fougue et colère, sous forme d’ordre et d’exigence. Seule importe l’action concrète et il faut donc qu’une assurance(4) soit donnée avant le mariage. De la manière dont vous décrivez la nature de cette jeune fille et son acceptation de la discipline de l’école Beth Yaakov, il semble qu’elle s’en remette pleinement à l’avis de son directeur et celui-ci pourra donc vous aider à la convaincre. Je suis certain que vous arriverez à intervenir auprès de lui.

Bien plus, comme je l’ai dit, il y a réellement là une affaire publique. Même si une telle dit que, pour ce qui la concerne, peu importe de quelle manière elle se couvrira la tête, dès lors qu’en tout état de cause elle sera bien couverte, il est clair qu’elle ne pourra donner la même assurance concernant les autres(5). C’est une évidence. Si ce problème est réglé, pour le bien véritable de l’un, de l’autre et des familles, cette proposition(6) sera effectivement judicieuse. Elle interviendra en un moment bon et fructueux.

Quelqu’un pourrait objecter que les mères d’Israël(7) ne portaient pas de perruque, mais une réponse à cette question a déjà été donnée. En effet, la ‘Hassidout explique, dans le Likouteï Torah, à la Parchat Be’houkotaï, que le contraire de la bénédiction, quand il est énoncé dans la Torah, est bien, en réalité, une bénédiction. Et, en l’occurrence, il s’agit effectivement d’une des bénédictions de la période du talon du Machia’h(8) : “ La fille se dressera contre sa mère ”, afin de renforcer sa pratique de la Torah et des Mitsvot. C’est une évidence.

Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de tout cela, de même que de votre état de santé et de la manière dont vous gagnez votre vie,

M. Schneerson,

Notes

(1) Pour que cette proposition soit envisagée. Voir, à ce sujet, la lettre n°5333.
(2) En Russie, où les femmes portaient un foulard et non une perruque.
(3) Du fait de l’exemple qui est donné ainsi.
(4) De porter la perruque
(5) Un foulard pouvant être ôté plus facilement qu’une perruque.
(6) D’épouser cette jeune fille.
(7) Sarah, Rivka, Ra’hel et Léa.
(8) A proximité immédiate de sa venue.