Lettre n° 552

Par la grâce de D.ieu,
21 Kislev 5710,

Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav Y.(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai bien reçu votre lettre du 15 Mar’Hechvan, exposant les instructions que vous a données le Rabbi(2) à propos du Mikwé et je vous en remercie(3). Dès réception, j’en ai adressé une copie à celui qui m’interrogeait, bien évidemment en mentionnant votre nom. Vous trouverez ci-joint un autre exemplaire de cette copie.

A priori, les questions suivantes se posent:

A) Si les deux bassins sont construits l’un à côté de l’autre, il y a, en permanence, la possibilité de vérifier que celui qui contient l’eau de pluie possède bien la quantité nécessaire. En effet, le sol absorbe, chaque jour, une quantité indéterminée d’eau ou encore la terre se dépose au fond du bassin.

Il n’en est pas de même lorsque les deux bassins se trouvent l’un au dessus de l’autre. Et, très souvent, on ajoute, de toute façon, de l’eau, chaude ou froide, dans le bassin supérieur. Il peut donc s’écouler un certain temps avant que l’on s’aperçoive qu’il manque de l’eau.

B) Au paragraphe 4: L’eau s’élève sur le sol(4). On peut peut-être expliquer qu’il s’agit d’éviter que se rassemblent trois Log d’eau distribuée par le service public dans la partie basse du bassin supérieur, avant le passage de l’eau de pluie.

En tout état de cause, que doit-on faire lorsque l’on entretient le bassin supérieur sans toucher au bassin inférieur?

C) Au paragraphe 6: Il est, semble-t-il, difficile de se tremper en allongeant l’ensemble de son corps, car l’eau porte vers le haut et il faut donc se tenir quelque part.

C’est ce que dit le Tikoun Hamikwé de l’Admour Hazaken: "On se tiendra de la main". Il en résulte que le corps aura des plis et la précaution prise de cette façon aboutit donc à une situation moins scrupuleuse.

D) Au paragraphe 9: Vous dites: "Sur la terre de la cour, avec l’intention de le faire".

Je ne sais pas de quelle intention il s’agit ici(5).

E) Au paragraphe 14: Vous dites que le Mikwé doit contenir 726 litres d’eau et j’en suis un peu surpris. Ayant adopté les avis les plus rigoristes dans tous les domaines précédemment évoqués, pourquoi ne le faites-vous pas en la matière, en demandant 757,5 ou même 762 litres? C’est ce que dit le Tel Talpyot, édition de 5666(6), au paragraphe 8. Ses propos sont reproduits dans le Kitsour Choul’han Arou’h du Rav Feldman. Il faut consulter également le Darkeï Techouva, chapitre 19, paragraphe 27, dont je ne dispose pas.

Je vous remercie d’avance pour vos explications et vos éclaircissements, avec un Alef(7), concernant tous ces points.

Vous avez sûrement déjà reçu l’index(8) et je vous remercie de me communiquer vos remarques et vos compléments, à ce propos.

Je conclus en vous souhaitant tout le bien et en saluant les membres de votre famille,

M. Schneerson,

Je viens de me procurer le Darkeï Techouva précédemment cité et, selon l’interprétation du ‘Hatam Sofer, 779 litres sont nécessaires. Ce point est discuté au premier paragraphe du Chiyoureï Torah, qui adopte une position très peu rigoriste, en la matière, par le Arougat Habossem et par le Netivim Bemeï Hayam, tome 3, chapitre 23, qui vient d’être imprimé en Terre Sainte.

Notes

(1) Le Rav Yaakov Landa. Voir la lettre n°417.
(2) Rachab.
(3) Voir, à ce propos, la lettre n°439.
(4) Du bassin dans lequel on se trempe. Voir, à ce propos, la lettre n°585.
(5) Dans la version imprimée de la lettre du Rav Landa, l’expression "avec l’intention de le faire" fut supprimée.
(6) 1906.
(7) Eara avec un Aïn signifie remarque et, avec un Alef, éclaircissement.
(8) Des discours ‘hassidiques du Rabbi Rachab.