Lettre n° 555

Par la grâce de D.ieu,
14 Tévet 5710,

Au distingué ‘Hassid, qui craint D.ieu,
le Rav M.(1),

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre abordant le problème de l’éducation des enfants de ceux qui émigrent actuellement en Terre sainte. Cette question est examinée depuis plusieurs mois(2). Des réunions ont été tenues en présence de mon beau-père, le Rabbi Chlita, pour déterminer ce que doit être l’intervention de l’association des ‘Hassidim ‘Habad, en la matière.

A mon humble avis, pour répondre à votre question, voici la liste de nos besoins, dans ce domaine, des bâtiments, des éducateurs, des directeurs et surtout une personne qui prendrait la responsabilité de cette activité et des fonds pour couvrir les dépenses.

Si l’on désire que cette entreprise soit durable, elle doit, au début, garder des dimensions modestes, c'est-à-dire se limiter à quelques dizaines d’enfants. Par la suite, on verra de quelle manière développer et élargir.

Néanmoins, les besoins précédemment définis sont nécessaires depuis le début et la question qui se pose est donc la suivante. Y a-t-il, chez vous, quelqu’un qui puisse assumer cette tâche et désire en prendre la responsabilité? Bien entendu, il recevra un salaire, d’un montant moyen. Avez-vous de bons éducateurs? Disposez-vous d’un édifice prêt pour cela ou ne demandant que des travaux limités?

Si c’est le cas, nous trouverons ici les fonds nécessaires pour les premières semaines et je précise bien les premières, car, d’après les discussions que nous avons pu avoir avec des responsables communautaires de Terre Sainte, il est clair que le département pour la Alya des jeunes pourra accorder une subvention forfaitaire par enfant, si une école est dirigée par quelqu’un de compétent. En outre, il est pratiquement certain que ce département prendra également en charge les frais d’entretien des locaux.

Bien évidemment, il faudra commencer par les enfants, se trouvant dans les camps de transit, qui ont un âge en rapport avec les programmes du département pour l’Alya des jeunes.

Il est, bien sûr, inutile de décrire la grande importance d’une telle action et l’immense prestige qui peut en résulter pour l’association des ‘Hassidim ‘Habad. Il est tout aussi clair qu’une telle activité peut connaître un très large développement et présenter des avantages que l’on n’imagine même pas.

Il faut, pour cela, qu’elle soit prise en charge par un homme compétent et plein d’empressement.

Vous proposez qu’un appel soit lancé, pour cela, en Terre Sainte, que le grand Rabbinat vous donne des lettres de recommandation. Mais, une telle manière de procéder risque d’être particulièrement longue. De plus, les moyens nécessaires pour lancer un appel sont chaque jour plus difficiles. Même ceux qui sont instaurés de longue date sont maintenant beaucoup moins fructueux. Et le fait d’en introduire de nouveaux pourraient supprimer la possibilité d’obtenir des subventions pour ces institutions.

Autre point, qui est essentiel, qui, parmi les ‘Hassidim, possède les qualités et l’expérience pour collecter des fonds?

Je conclus en saluant tous les vôtres et j’attends votre réponse sur tous ces points,

Rav Mena’hem Schneerson,

Notes

(1) Le Rav Moché Gour Aryé, de Tel Aviv. Voir la lettre n°418.
(2) A la demande du précédent Rabbi. Voir la lettre n°559 pour ce qui concerne l’Afrique du Nord.