Lettre n° 5567
Par la grâce de D.ieu,
dimanche de la Parchat “ Ce peuple
réside seul ” 5717(1),
Brooklyn, New York,
A tous les participants à la réunion annuelle
de l’union des Rabbanim,
que D.ieu vous accorde longue vie,
Je vous salue et vous bénis,
Vous m’avez fait savoir que votre réunion annuelle se tiendrait cette semaine, du lundi au mercredi et voici ma réponse. Avec l’aide de D.ieu, puisse cette réunion être consacrée à Son Nom, produire des fruits, des résultats concrets, afin de renforcer le Judaïsme traditionnel et de le diffuser dans les saintes communautés et institutions, au sein desquelles les membres de l’union exercent leur mission sacrée, de même qu’en tout endroit où s’étend leur influence.
Le Judaïsme traditionnel doit être diffusé au point d’être décisif et déterminant dans la vie de la communauté et ce qui la concerne comme dans la vie de l’individu et ce qui le touche. En effet, le rôle et la responsabilité des Rabbanim, de nos jours, n’est pas comparable à la fonction qui était la leur au préalable. Dans l’obscurité et le voile qui caractérisent notre période, alors que les esprits se trouvent dans une confusion effroyable, le Rav doit proclamer et proclamer encore que “ cette Torah émane du Créateur, de D.ieu, béni soit-Il et de nul autre. Et, l’on ne peut rien ajouter, rien retrancher à la Loi Ecrite et à la Loi Orale ”. Au sein de cette dernière, les juges d’Israël, “ piliers de l’enseignement ”, jouent un rôle essentiel, par “ les décisions, les décrets et les usages qu’ils enseignent publiquement ”(2). C’est là un des principes de notre foi.
Ce que la Torah interdisait auparavant reste donc exclu, encore maintenant, y compris aux Etats-Unis. Et, même si quelqu’un découvre cent cinquante raisons pour purifier le…(3), selon l’expression du traité Erouvin 13b, que vous consulterez, son interdiction n’en restera pas moins en vigueur. En ces dernières années, il est encore plus important et nécessaire d’assumer cette mission. D.ieu a pris en pitié Son peuple, Israël et les cœurs ont été fortement inspirés. Nombreux sont ceux, dans la jeune génération, qui recherchent la vérité intégrale.
Certains ont déjà pris conscience de la vérité, de notre Torah, Torah de vérité et ils ont changé concrètement leur mode de vie, au quotidien. D’autres s’engagent dans cette direction, mais ils ne sont pas encore parvenus au but final. D’autres encore ressentent à quel point leur existence est vide, mais, à défaut d’appui sur lequel ils peuvent baser fermement leur vie, ils sont dans l’attente et souhaitent que quelqu’un vienne leur expliquer ce qui leur arrive, les placer dans un rayon de lumière.
Le point commun à toutes ces catégories est le suivant. Tous lèvent les yeux vers le Rav, leur dirigeant, pour leur indiquer et leur enseigner la vérité telle qu’elle est, une Torah intègre et probe, sans compromis, lesquels sont toujours basés sur le mensonge(4), car leur nature même est la fausseté. Cette motivation et cette attente décuplent d’autant la responsabilité et le devoir du Rav, surtout s’il est jeune et a grandi dans l’environnement où ont évolués ceux qui recherchent la vérité. Celui-ci a donc l’obligation et le mérite de leur faire connaître un Judaïsme intégral et vrai, sans compromis, sans s’affecter devant les moqueurs, comme le dit le début du Choul’han Arou’h, sans craindre l’argument bien connu(5), selon lequel “ toute la communauté est sainte ”, de sorte qu’il ne faut pas faire de différence, dresser de barrières entre les différents courants, même si l’un modifie la Torah, même si la Hala’ha lui dénie la qualité de courant religieux, même si, bien au contraire, celui-ci lutte contre la foi de Moché et d’Israël, répandant l’hérésie dans le peuple juif.
Ce moment est propice pour renforcer les fondements de la Torah et des Mitsvot, sur la base des valeurs sacrées. Telle est le besoin de cette époque. La Techouva, la motivation qui se fait jour actuellement dans le peuple juif, ont un grand pouvoir. Que D.ieu nous garde d’ignorer ceux qui reviennent, de les condamner à des allers et retours incessants, demain, après-demain, plus tard, de les décevoir par des compromis. Chaque journée, chaque semaine qui s’écoule, non seulement ne peut plus être rattrapée, mais, bien plus, elle provoque la destruction et la désolation. En effet, les membres de la communauté et les chefs de famille, observant le comportement du Rav, en déduisent la valeur et l’importance de la Torah et des Mitsvot, dont ce Rav est l’emblème. En la matière, peu importe pour quelle raison le Rav se tait, par peur de perdre sa place, son honneur ou le nombre de personnes qui viennent le consulter. En tout état de cause, son silence est perçu comme une approbation du camp adverse et de sa conception, de la perte de la sainteté de la Torah pour l’adapter aux conditions de l’époque et de l’endroit.
Une telle conception a conduit, de par le passé, et conduit encore, tout droit, étape par étape, vers le mouvement conservative, la réforme, l’assimilation et la disparition totale, ce qu’à D.ieu ne plaise. Le rôle et le pouvoir du Rav sont d’être l’intermédiaire, chargé de transmettre l’avis de la Torah. Celui-ci assume une mission qui lui est confiée par les piliers de la Torah, les Sages, les tous premiers Sages, tous ceux qui ont obtenu l’ordination, génération après génération, depuis Moché notre maître, qui reçut la Torah sur le mont Sinaï et fut l’émissaire de D.ieu. Or, un émissaire fidèle, s’il ne modifie pas la mission qui lui est confiée, détient la force et le pouvoir de celui qui le mandate. Ainsi, disent nos Sages, “ l’émissaire de l’homme est comme cet homme ” et il s’élève en sainteté, si l’on peut s’exprimer ainsi, jusqu’à “ l’Homme céleste siégeant sur le Trône(6) ”, Qui dit à chaque érudit : “ Je placerai Ma Parole dans ta bouche ”.
Un émissaire modifiant la mission qui lui est confiée se base sur sa propre volonté et sa propre force, c’est-à-dire sur la volonté et la force d’un homme de chair et d’os, ayant une existence matérielle de laquelle il est dit : “ La supériorité de l’homme…(7) ”. Et, s’il se fait passer pour un Rav, pour le berger d’une communauté ou d’un groupe, en Israël, que fera-t-il de la Parole de D.ieu, transmise par Son prophète (Yé’hezkel 34, 3-5), selon laquelle : “ Vous mangez les mets gras et vous vous vêtissez de la laine, mais vous n’avez pas guéri le malade, vous n’avez pas pansé celui qui est brisé, vous n’avez pas fait revenir celui qui est écarté, vous n’avez pas recherché celui qui est perdu. Ceux-là ont été la proie de tous les animaux du champ ”.
Puisse D.ieu faire que votre réunion ait le mérite et la réussite de motiver et de renforcer les membres de votre union et tous les Rabbanim qui, malgré les pressions intérieures et extérieures, assumeront pleinement cette fonction rabbinique, sans que leur jugement soit détourné ou dévoyé. Recevant la mission et la force de la Torah et de Celui Qui la donne et Seul dirige le monde entier, ils formeront de saintes communautés juives et les conduiront sur le chemin menant vers la maison de D.ieu, avec la largesse dans tous les domaines, jusqu’à ce que s’accomplisse la promesse selon laquelle : “ Je placerai au dessus d’eux un berger unique et David, Mon serviteur, les fera paître ”.
Avec mes respects et ma bénédiction de réussite en votre mission sacrée, pour renforcer la Torah de vérité, la vérité immuable de D.ieu et pour la diffuser.
M.Schneerson,
Notes
(1) La Parchat Balak, soit le 1er Tamouz.
(2) Le Rabbi note, en bas de page : “ Voir le Rambam, début des lois des insoumis ”.
(3) Reptile.
(4) Voir, à ce sujet, la lettre n°5378.
(5) Avancé par Kora’h.
(6) Le Rabbi note, en bas de page : “ Voir le Likouteï Torah de l’Admour Hazaken, auteur du Tanya et du Choul’han Arou’h, à la Parchat Vaykra, page 1c. ”
(7) Sur l’animal n’existe pas, car tout est vain.
dimanche de la Parchat “ Ce peuple
réside seul ” 5717(1),
Brooklyn, New York,
A tous les participants à la réunion annuelle
de l’union des Rabbanim,
que D.ieu vous accorde longue vie,
Je vous salue et vous bénis,
Vous m’avez fait savoir que votre réunion annuelle se tiendrait cette semaine, du lundi au mercredi et voici ma réponse. Avec l’aide de D.ieu, puisse cette réunion être consacrée à Son Nom, produire des fruits, des résultats concrets, afin de renforcer le Judaïsme traditionnel et de le diffuser dans les saintes communautés et institutions, au sein desquelles les membres de l’union exercent leur mission sacrée, de même qu’en tout endroit où s’étend leur influence.
Le Judaïsme traditionnel doit être diffusé au point d’être décisif et déterminant dans la vie de la communauté et ce qui la concerne comme dans la vie de l’individu et ce qui le touche. En effet, le rôle et la responsabilité des Rabbanim, de nos jours, n’est pas comparable à la fonction qui était la leur au préalable. Dans l’obscurité et le voile qui caractérisent notre période, alors que les esprits se trouvent dans une confusion effroyable, le Rav doit proclamer et proclamer encore que “ cette Torah émane du Créateur, de D.ieu, béni soit-Il et de nul autre. Et, l’on ne peut rien ajouter, rien retrancher à la Loi Ecrite et à la Loi Orale ”. Au sein de cette dernière, les juges d’Israël, “ piliers de l’enseignement ”, jouent un rôle essentiel, par “ les décisions, les décrets et les usages qu’ils enseignent publiquement ”(2). C’est là un des principes de notre foi.
Ce que la Torah interdisait auparavant reste donc exclu, encore maintenant, y compris aux Etats-Unis. Et, même si quelqu’un découvre cent cinquante raisons pour purifier le…(3), selon l’expression du traité Erouvin 13b, que vous consulterez, son interdiction n’en restera pas moins en vigueur. En ces dernières années, il est encore plus important et nécessaire d’assumer cette mission. D.ieu a pris en pitié Son peuple, Israël et les cœurs ont été fortement inspirés. Nombreux sont ceux, dans la jeune génération, qui recherchent la vérité intégrale.
Certains ont déjà pris conscience de la vérité, de notre Torah, Torah de vérité et ils ont changé concrètement leur mode de vie, au quotidien. D’autres s’engagent dans cette direction, mais ils ne sont pas encore parvenus au but final. D’autres encore ressentent à quel point leur existence est vide, mais, à défaut d’appui sur lequel ils peuvent baser fermement leur vie, ils sont dans l’attente et souhaitent que quelqu’un vienne leur expliquer ce qui leur arrive, les placer dans un rayon de lumière.
Le point commun à toutes ces catégories est le suivant. Tous lèvent les yeux vers le Rav, leur dirigeant, pour leur indiquer et leur enseigner la vérité telle qu’elle est, une Torah intègre et probe, sans compromis, lesquels sont toujours basés sur le mensonge(4), car leur nature même est la fausseté. Cette motivation et cette attente décuplent d’autant la responsabilité et le devoir du Rav, surtout s’il est jeune et a grandi dans l’environnement où ont évolués ceux qui recherchent la vérité. Celui-ci a donc l’obligation et le mérite de leur faire connaître un Judaïsme intégral et vrai, sans compromis, sans s’affecter devant les moqueurs, comme le dit le début du Choul’han Arou’h, sans craindre l’argument bien connu(5), selon lequel “ toute la communauté est sainte ”, de sorte qu’il ne faut pas faire de différence, dresser de barrières entre les différents courants, même si l’un modifie la Torah, même si la Hala’ha lui dénie la qualité de courant religieux, même si, bien au contraire, celui-ci lutte contre la foi de Moché et d’Israël, répandant l’hérésie dans le peuple juif.
Ce moment est propice pour renforcer les fondements de la Torah et des Mitsvot, sur la base des valeurs sacrées. Telle est le besoin de cette époque. La Techouva, la motivation qui se fait jour actuellement dans le peuple juif, ont un grand pouvoir. Que D.ieu nous garde d’ignorer ceux qui reviennent, de les condamner à des allers et retours incessants, demain, après-demain, plus tard, de les décevoir par des compromis. Chaque journée, chaque semaine qui s’écoule, non seulement ne peut plus être rattrapée, mais, bien plus, elle provoque la destruction et la désolation. En effet, les membres de la communauté et les chefs de famille, observant le comportement du Rav, en déduisent la valeur et l’importance de la Torah et des Mitsvot, dont ce Rav est l’emblème. En la matière, peu importe pour quelle raison le Rav se tait, par peur de perdre sa place, son honneur ou le nombre de personnes qui viennent le consulter. En tout état de cause, son silence est perçu comme une approbation du camp adverse et de sa conception, de la perte de la sainteté de la Torah pour l’adapter aux conditions de l’époque et de l’endroit.
Une telle conception a conduit, de par le passé, et conduit encore, tout droit, étape par étape, vers le mouvement conservative, la réforme, l’assimilation et la disparition totale, ce qu’à D.ieu ne plaise. Le rôle et le pouvoir du Rav sont d’être l’intermédiaire, chargé de transmettre l’avis de la Torah. Celui-ci assume une mission qui lui est confiée par les piliers de la Torah, les Sages, les tous premiers Sages, tous ceux qui ont obtenu l’ordination, génération après génération, depuis Moché notre maître, qui reçut la Torah sur le mont Sinaï et fut l’émissaire de D.ieu. Or, un émissaire fidèle, s’il ne modifie pas la mission qui lui est confiée, détient la force et le pouvoir de celui qui le mandate. Ainsi, disent nos Sages, “ l’émissaire de l’homme est comme cet homme ” et il s’élève en sainteté, si l’on peut s’exprimer ainsi, jusqu’à “ l’Homme céleste siégeant sur le Trône(6) ”, Qui dit à chaque érudit : “ Je placerai Ma Parole dans ta bouche ”.
Un émissaire modifiant la mission qui lui est confiée se base sur sa propre volonté et sa propre force, c’est-à-dire sur la volonté et la force d’un homme de chair et d’os, ayant une existence matérielle de laquelle il est dit : “ La supériorité de l’homme…(7) ”. Et, s’il se fait passer pour un Rav, pour le berger d’une communauté ou d’un groupe, en Israël, que fera-t-il de la Parole de D.ieu, transmise par Son prophète (Yé’hezkel 34, 3-5), selon laquelle : “ Vous mangez les mets gras et vous vous vêtissez de la laine, mais vous n’avez pas guéri le malade, vous n’avez pas pansé celui qui est brisé, vous n’avez pas fait revenir celui qui est écarté, vous n’avez pas recherché celui qui est perdu. Ceux-là ont été la proie de tous les animaux du champ ”.
Puisse D.ieu faire que votre réunion ait le mérite et la réussite de motiver et de renforcer les membres de votre union et tous les Rabbanim qui, malgré les pressions intérieures et extérieures, assumeront pleinement cette fonction rabbinique, sans que leur jugement soit détourné ou dévoyé. Recevant la mission et la force de la Torah et de Celui Qui la donne et Seul dirige le monde entier, ils formeront de saintes communautés juives et les conduiront sur le chemin menant vers la maison de D.ieu, avec la largesse dans tous les domaines, jusqu’à ce que s’accomplisse la promesse selon laquelle : “ Je placerai au dessus d’eux un berger unique et David, Mon serviteur, les fera paître ”.
Avec mes respects et ma bénédiction de réussite en votre mission sacrée, pour renforcer la Torah de vérité, la vérité immuable de D.ieu et pour la diffuser.
M.Schneerson,
Notes
(1) La Parchat Balak, soit le 1er Tamouz.
(2) Le Rabbi note, en bas de page : “ Voir le Rambam, début des lois des insoumis ”.
(3) Reptile.
(4) Voir, à ce sujet, la lettre n°5378.
(5) Avancé par Kora’h.
(6) Le Rabbi note, en bas de page : “ Voir le Likouteï Torah de l’Admour Hazaken, auteur du Tanya et du Choul’han Arou’h, à la Parchat Vaykra, page 1c. ”
(7) Sur l’animal n’existe pas, car tout est vain.