Lettre n° 5568
Par la grâce de D.ieu,
1er Tamouz 5717,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du 24 Sivan, dans laquelle vous m’écrivez que vous vous demandez souvent si la valeur des choses est diminuée parce que tout cela provient…(1).
Vous connaissez l’enseignement de nos Sages selon lequel un homme peut étudier la Torah d’une manière intéressée car c’est ainsi qu’à terme, il le fera de manière désintéressée. S’il en est ainsi de façon générale, combien plus est-ce le cas quand un homme s’arrête sur cette idée, y médite et en est touché. De la sorte, il parvient plus aisément à agir de manière désintéressée, même si, a priori, une autre motivation intervenait également. Bien plus, il peut même y avoir un doute(2), en la matière.
Et, l’essentiel, pour le futur, est le souvenir de la Michna affirmant que : “ L’acte est essentiel ” ou, selon la formulation du saint Zohar : “ L’acte est supérieur ”. Il est certes important de méditer à tout cela, d’établir un bilan moral. Mais, l’on connaît l’image(3) de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, selon laquelle un commerçant qui, à tout moment, délaisserait son négoce pour établir le bilan de ce qui s’est passé, comparerait les recettes aux dépenses, ne ferait pas avancer son affaire, bien au contraire. Il en est ainsi à tout moment.
Quand vous deviendrez ami et vous rapprocherez profondément des jeunes de l’association ‘Habad et des élèves de la Yechiva se trouvant dans votre entourage, quand vous prendrez la décision d’ôter les barrières trouvant leur source dans une éducation différente, reçue pendant l’enfance, cette proximité indirecte, s’ajoutant aux instructions directes que vous recevrez de leur part, de temps à autre, guidera votre voie et votre comportement dans la direction qui convient, c’est-à-dire vers un mode de vie ‘hassidique, au quotidien et non uniquement pendant le Chabbat, les fêtes et dans des situations exceptionnelles. Peu à peu, cela vous deviendra plus aisé et, si vous le désirez réellement, s’accomplira pour vous le dicton selon lequel l’habitude devient une seconde nature.
Il est difficile de donner un conseil, en la matière, alors que l’on est éloigné par la distance. Néanmoins, la nature des hommes établit qu’un changement radical, pouvant être constaté par tous, rend plus aisées les modifications profondes et l’accoutumance à un nouvel environnement. On peut ainsi, selon une expression en Yiddish, “ brûler le pont derrière soi ”. Pour vous, cela pourrait être le fait de porter la barbe. Vous consulterez également les notes du Tséma’h Tsédek, imprimées dans les additifs de son commentaire sur les Tehilim. En effet, le fait de conserver la barbe entière suscite les bénédictions célestes et permet de faire abstraction des jugements sévères et des accusations. A notre époque, qui peut se permettre de renoncer à cette grande miséricorde ? Qui n’en a pas besoin ?
Vous participerez sûrement à la réunion ‘hassidique des jours de la libération(4), les 12 et 13 Tamouz, qui approchent. En effet, nous célébrons, cette année, le trentième anniversaire de cette libération.
Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles,
Notes
(1) Parce que l’étude de la Torah n’est pas totalement désintéressée.
(2) Sur la présence de cette autre motivation.
(3) Voir, à ce sujet, la lettre n°4017.
(4) Du précédent Rabbi des prisons soviétiques.
5568*
Par la grâce de D.ieu,
1er Tamouz 5717,
Brooklyn,
Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et assume une mission sacrée, le Rav Douber(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre de ce dimanche, dans laquelle vous évoquez l’immense responsabilité incombant aux recteurs de Yechiva, du fait des difficultés, pour leurs élèves, de s’installer dans la vie de la manière qui convient(2). Vous soulignez à quel point il est ardu d’obtenir un poste d’enseignant ou de Rav car, en la matière, chacun fait ce qu’il veut.
Dans différents cas, les difficultés pour obtenir un poste d’enseignant ont trouvé une solution, ces dernières années. En tout état de cause, la question ne se pose pas uniquement pour les Yechivot. Cette situation prévaut chez tous les Juifs, en général, en tout ce qui concerne le Judaïsme et je suis surpris que vous n’évoquiez pas ce problème, dans les réunions des organisations orthodoxes, gérant ces questions, réunions rabbiniques ou réunions des partis religieux. Certes, il y a une grande distance entre les décisions de telles instances et leur application concrète. Pour autant, ces débats présentent un intérêt, car ils permettent d’éveiller l’opinion publique. Ainsi, au moins par certains aspects, la situation s’améliore. Or, tout effort est justifié, même s’il permet de sauver une seule âme juive.
Vous dites qu’en matière rabbinique, chacun fait ce que bon lui semble. Vous devriez vous concerter avec quelques jeunes Rabbanim ayant également pris conscience de ce point douloureux. En effet, chacun émet une plainte en restant dans son coin. Or, aux Etats-Unis, il est difficile d’exprimer un avis personnel. Il n’en serait pas de même si l’on s’organisait et si l’on émettait une protestation. Sans l’ombre d’un doute, cela ferait impression et la situation évoluerait.
Je vous adresse ma bénédiction pour que vous vous installiez de manière positive, à la fois matériellement et spirituellement, de même qu’avec joie. En effet, on sert D.ieu pendant les vingt quatre heures de la journée, car on doit mettre en pratique l’Injonction : “ En toutes tes voies, reconnais Le ”, comme le tranche le Choul’han Arou’h, Ora’h ‘Haïm, au chapitre 231.
Avec ma bénédiction,
Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,
Notes
(1) Le Rav D. Ganski, de Montréal.
(2) Ceux-ci doivent donc former des élèves sans savoir ce qu’ils deviendront par la suite.
1er Tamouz 5717,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du 24 Sivan, dans laquelle vous m’écrivez que vous vous demandez souvent si la valeur des choses est diminuée parce que tout cela provient…(1).
Vous connaissez l’enseignement de nos Sages selon lequel un homme peut étudier la Torah d’une manière intéressée car c’est ainsi qu’à terme, il le fera de manière désintéressée. S’il en est ainsi de façon générale, combien plus est-ce le cas quand un homme s’arrête sur cette idée, y médite et en est touché. De la sorte, il parvient plus aisément à agir de manière désintéressée, même si, a priori, une autre motivation intervenait également. Bien plus, il peut même y avoir un doute(2), en la matière.
Et, l’essentiel, pour le futur, est le souvenir de la Michna affirmant que : “ L’acte est essentiel ” ou, selon la formulation du saint Zohar : “ L’acte est supérieur ”. Il est certes important de méditer à tout cela, d’établir un bilan moral. Mais, l’on connaît l’image(3) de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, selon laquelle un commerçant qui, à tout moment, délaisserait son négoce pour établir le bilan de ce qui s’est passé, comparerait les recettes aux dépenses, ne ferait pas avancer son affaire, bien au contraire. Il en est ainsi à tout moment.
Quand vous deviendrez ami et vous rapprocherez profondément des jeunes de l’association ‘Habad et des élèves de la Yechiva se trouvant dans votre entourage, quand vous prendrez la décision d’ôter les barrières trouvant leur source dans une éducation différente, reçue pendant l’enfance, cette proximité indirecte, s’ajoutant aux instructions directes que vous recevrez de leur part, de temps à autre, guidera votre voie et votre comportement dans la direction qui convient, c’est-à-dire vers un mode de vie ‘hassidique, au quotidien et non uniquement pendant le Chabbat, les fêtes et dans des situations exceptionnelles. Peu à peu, cela vous deviendra plus aisé et, si vous le désirez réellement, s’accomplira pour vous le dicton selon lequel l’habitude devient une seconde nature.
Il est difficile de donner un conseil, en la matière, alors que l’on est éloigné par la distance. Néanmoins, la nature des hommes établit qu’un changement radical, pouvant être constaté par tous, rend plus aisées les modifications profondes et l’accoutumance à un nouvel environnement. On peut ainsi, selon une expression en Yiddish, “ brûler le pont derrière soi ”. Pour vous, cela pourrait être le fait de porter la barbe. Vous consulterez également les notes du Tséma’h Tsédek, imprimées dans les additifs de son commentaire sur les Tehilim. En effet, le fait de conserver la barbe entière suscite les bénédictions célestes et permet de faire abstraction des jugements sévères et des accusations. A notre époque, qui peut se permettre de renoncer à cette grande miséricorde ? Qui n’en a pas besoin ?
Vous participerez sûrement à la réunion ‘hassidique des jours de la libération(4), les 12 et 13 Tamouz, qui approchent. En effet, nous célébrons, cette année, le trentième anniversaire de cette libération.
Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles,
Notes
(1) Parce que l’étude de la Torah n’est pas totalement désintéressée.
(2) Sur la présence de cette autre motivation.
(3) Voir, à ce sujet, la lettre n°4017.
(4) Du précédent Rabbi des prisons soviétiques.
5568*
Par la grâce de D.ieu,
1er Tamouz 5717,
Brooklyn,
Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et assume une mission sacrée, le Rav Douber(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre de ce dimanche, dans laquelle vous évoquez l’immense responsabilité incombant aux recteurs de Yechiva, du fait des difficultés, pour leurs élèves, de s’installer dans la vie de la manière qui convient(2). Vous soulignez à quel point il est ardu d’obtenir un poste d’enseignant ou de Rav car, en la matière, chacun fait ce qu’il veut.
Dans différents cas, les difficultés pour obtenir un poste d’enseignant ont trouvé une solution, ces dernières années. En tout état de cause, la question ne se pose pas uniquement pour les Yechivot. Cette situation prévaut chez tous les Juifs, en général, en tout ce qui concerne le Judaïsme et je suis surpris que vous n’évoquiez pas ce problème, dans les réunions des organisations orthodoxes, gérant ces questions, réunions rabbiniques ou réunions des partis religieux. Certes, il y a une grande distance entre les décisions de telles instances et leur application concrète. Pour autant, ces débats présentent un intérêt, car ils permettent d’éveiller l’opinion publique. Ainsi, au moins par certains aspects, la situation s’améliore. Or, tout effort est justifié, même s’il permet de sauver une seule âme juive.
Vous dites qu’en matière rabbinique, chacun fait ce que bon lui semble. Vous devriez vous concerter avec quelques jeunes Rabbanim ayant également pris conscience de ce point douloureux. En effet, chacun émet une plainte en restant dans son coin. Or, aux Etats-Unis, il est difficile d’exprimer un avis personnel. Il n’en serait pas de même si l’on s’organisait et si l’on émettait une protestation. Sans l’ombre d’un doute, cela ferait impression et la situation évoluerait.
Je vous adresse ma bénédiction pour que vous vous installiez de manière positive, à la fois matériellement et spirituellement, de même qu’avec joie. En effet, on sert D.ieu pendant les vingt quatre heures de la journée, car on doit mettre en pratique l’Injonction : “ En toutes tes voies, reconnais Le ”, comme le tranche le Choul’han Arou’h, Ora’h ‘Haïm, au chapitre 231.
Avec ma bénédiction,
Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,
Notes
(1) Le Rav D. Ganski, de Montréal.
(2) Ceux-ci doivent donc former des élèves sans savoir ce qu’ils deviendront par la suite.