Lettre n° 5571

Par la grâce de D.ieu,
3 Tamouz 5717,
Brooklyn,

Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Mena’hem Zeev Ha Lévi(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai bien reçu votre lettre du 26 Sivan et vous avez sûrement reçu depuis longtemps ma réponse à vos précédents courriers.

Vous envisagez la rédaction d’appréciations(2) sur les cahiers des élèves. Il semble que vous omettez qu’il est nécessaire, pour ce faire, de s’extraire de ses autres activités, de se consacrer à celle-là, puis, après la rédaction de ces appréciations, de les mettre de côté afin de reprendre les autres points qui sont à l’ordre du jour. De fait, à la lecture de votre lettre, on pourrait penser que, pour une appréciation d’une ligne, il suffit du temps qu’il faut pour la lire et, le cas échéant, un instant avant et un instant après cela.

Si telle était l’organisation habituelle, si ces appréciations étaient attendues de ma part, il aurait fallu leur trouver un temps, mais, à quelqu’un comme vous, j’espère qu’il est inutile d’expliquer longuement que la responsabilité en incombe à la Yechiva fréquentée par ces élèves. Bien plus, même s’il fallait que je les vois et que je formule des remarques sur différents points, les appréciations aux élèves n’en devraient pas moins être faites au nom de la direction ou bien émaner d’elle. C’est de la sorte que l’on doit pratiquer dans chaque école. Plus encore, il y a même un doute, en la matière car, plus précisément, il s’agit d’élèves ‘hassidiques par nature, mais, du fait de la présence du penchant(3) dans le cœur de l’homme, ceux-ci doivent consentir un grand effort, ou même un effort conséquent.

Bien entendu, cela ne veut pas dire que je n’écrirai jamais d’appréciation. J’entends simplement souligner ce qui est, de toute façon, une évidence, c’est-à-dire qu’il ne s’agit pas d’une pratique pédagogique, y compris au sein des Yechivot Tom’heï Temimim. Je n’ai jamais entendu que l’on procède de la sorte, les années passées. Si le moment s’y prête et si cela est important, nous verrons ce qu’il y a lieu de faire.

Avec ma bénédiction,

M. Schneerson,

Notes

(1) Le Rav M. Z. Gringlass, de Montréal. Voir, à son sujet, la lettre n°5415.
(2) Le Rav Gringlass demandait au Rabbi de les rédiger sur les cahiers des élèves.
(3) Vers le mal.