Lettre n° 5629

Par la grâce de D.ieu,
7 Mena’hem Av 5717,
Brooklyn, New York,

Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
se consacre aux besoins communautaires,
a des comportements généreux, est issu
d’une illustre famille, le Rav C. Z.(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai reçu, avec plaisir, votre lettre du 15 Tamouz et j’ai éprouvé une satisfaction particulière en y lisant que vous avez pris part à la réunion ‘hassidique de la fête de la libération, à Kfar ‘Habad, en présence de plusieurs personnes qui ont été les témoins visuels de ce qui s’est alors passé, qui ont partagé les souffrances de l’époque. En effet, ce que l’on voit ne peut nullement être comparé à ce que l’on entend. En outre, celui qui a vu est en mesure de communiquer son enthousiasme à celui qui entend, surtout quand ce dernier possède les qualités ‘hassidiques qui lui permettent d’écouter. Grâce à l’un et à l’autre, le bienfait et la plénitude se révèlent à la fois pour celui qui entend et perçoit ce qu’on lui décrit comme une réalité, d’une part, pour celui qui a vu et qui bénéficie lui-même de l’élan qu’il a suscité chez son auditeur, d’autre part.

J’ai reçu une lettre du Rav Kalman Kahana(2), à laquelle étaient jointes les informations concernant la Chemitta. Il m’a précisé qu’il m’envoyait tout cela à votre demande et je vous en remercie. Vous faites allusion à la situation agricole du Kfar(3) et l’on vous a sûrement communiqué ma position, à ce sujet. Tous ceux qui sont susceptibles d’assumer une telle activité doivent continuer à le faire, comme l’établit également une lettre de l’Admour Haémtsahi(4).

J’ai été particulièrement content de ce que vous me dites à propos de monsieur Ben Barak. Puisse D.ieu faire que sa participation à la réunion ‘hassidique du jour de la libération lui permette également de percevoir le message. En effet, l’un des principes fondamentaux de la ‘Hassidout, basé sur le verset : “ sans que l’homme ne puisse distinguer le début de la fin ”, affirme que, du fait de la pitié que D.ieu éprouve pour chaque aspect de la création, de Sa Volonté que le bien soit entier, Il a fait en sorte que chacun puisse à la fois recevoir et donner. Bien plus, D.ieu, si l’on peut s’exprimer ainsi, dit de Lui-même : “ Tu auras soif de l’action de Tes mains ”, c’est-à-dire de ce que nos Sages appellent le service de D.ieu, en précisant : “ Quand les Juifs font la Volonté de D.ieu, ils ajoutent de la force à la Puissance céleste ”.

A ce propos, je voudrais souligner encore une fois la nécessité d’étendre le Kfar, sans écarter, bien entendu, la possibilité de fonder un second village, quand celui-ci aura été pleinement développé. Ceci permettra d’écarter, à l’avenir, la question des noms(5), afin qu’elle ne puisse plus être soulevée.

J’ai lu, avec plaisir, dans votre lettre, que vous contacterez monsieur Jubiler à propos de la diffusion des écrits de l’Admour Hazaken(6). La fête de la libération vient de passer et mon beau-père, le Rabbi, nous a précisé qu’il ne s’agissait pas d’une délivrance personnelle, mais bien de celle de la ‘Hassidout ‘Habad, dans son ensemble. Puisse donc D.ieu faire que ce jour libère tout ce qui concerne la diffusion de la ‘Hassidout et, en particulier, les écrits du père de l’enseignement de ‘Habad, l’Admour Hazaken.

Vous évoquez le logement des élèves de la Yechiva Torat Emet. Depuis longtemps déjà, ceci fait partie de mon programme, en particulier en ce qui concerne les jeunes gens qui vont se marier et qui, pour différentes raisons, s’installent dans la ville sainte de Jérusalem, bien que le logement y soit très cher. Malgré cela, ils y élisent domicile et, au final, ils parviennent à louer ou à acheter un appartement. On peut donc leur faire confiance pour la participation au loyer du logement qu’ils vous ont promis. Mon beau-père, le Rabbi, avait coutume de se servir des forces des jeunes. En conséquence, quand tout cela entrera en phase d’application, j’ai l’intention d’assortir l’attribution d’un logement aux jeunes à la condition de consacrer leur temps à la communauté, en étant enseignant ou bien moniteur, à Jérusalem même ou bien dans un autre endroit, au moins pendant quelques temps. En effet, les besoins, en la matière, sont de plus en plus importants et j’espère que l’on peut organiser l’aide, en la matière, sans remettre en cause ce qui est accordé au Kfar.

Bien entendu, j’ai suivi les discussions du comité exécutif. Chacun recherche ce qui va en son sens et pourra lui être utile, le moment venu. Or, j’observe avec satisfaction que, pas à pas, on se rapproche des conceptions de la Tradition. Il y a, tout d’abord, ce dont nous avons parlé, le fait qu’actuellement, tous s’accordent pour admettre que cela(7) n’est pas la venue du Machia’h, même si celui-ci “ se tient derrière notre mur ”. Or, ce mur tient bon, malgré les fenêtres, les crevasses qui y ont été ouvertes et par lesquelles le Machia’h observe et scrute. De plus, on vient de faire un pas essentiel en avant, en affirmant que tous, y compris ceux qui résident en Terre Sainte, sont avant tout des Juifs et, ensuite seulement des résidents d’Erets Israël. Comme nous en avions parlé, il faut rechercher les points communs et les domaines dans lesquels tous peuvent croiser les bras, bien plus marcher ensemble. Or, on se dirige effectivement dans cette direction et cela est réjouissant.

Vous avez sûrement participé au colloque international sur la recherche qui vient de s’achever. Je vous joins le compte-rendu de ce qui a été dit devant les enfants de notre colonie de vacances d’été Gan Israël. Ces explications sont basées sur les propos des maîtres de la ‘Hassidout. Au cours de mon travail, j’ai pu remarquer que la formulation de la ‘Hassidout dans des termes compréhensibles par ceux qui, pour l’heure, se trouvent encore à l’extérieur est particulièrement difficile. Or, notre époque est celle de la diffusion, en particulier envers ceux qui se trouvent à l’extérieur.

Pour conclure par des paroles de consolation, en ces jours qui appartiennent aux trois semaines(8), au cours desquels on réduit sa joie, je soulignerai qu’il n’y a pas là une punition, une expression de désespoir, ce qu’à D.ieu ne plaise, mais, bien au contraire, une période de réparation de ce qui a provoqué la destruction et la dévastation. Et, cette réparation découle de ce que disent nos Sages, à propos du verset : “ Cantique d’Assaf, Eternel, ils sont venus ”. Ceux-ci soulignent, en effet, qu’Il déversa Sa colère sur le bois et sur les pierres, c’est-à-dire sur l’aspect superficiel du Temple, dont la dimension profonde se trouve en chacun et en chacune, comme l’expliquent nos Sages, à propos du verset : “ Ils Me feront un Sanctuaire et Je résiderai parmi eux ”. Car, le cœur d’Israël est en éveil. En purifiant et en sanctifiant le Sanctuaire profond qui se trouve dans le cœur de chaque Juif et de chaque Juive, on peut bâtir pour Lui une demeure ici-bas et mériter, très prochainement, la reconstruction du Temple, par notre juste Machia’h.

Avec mes respects et ma bénédiction de réussite,

Notes

(1) Chnéor Zalman Chazar. Voir, à son sujet, la lettre n°5375.
(2) Responsable de Poaleï Agoudat Israël. Il s’agit de la lettre n°5614.
(3) Kfar ‘Habad.
(4) Voir les Iguerot Kodech de l’Admour Haémtsahi, lettre n°39.
(5) L’abandon du précédent nom de Kfar ‘Habad, Sfarya. Voir, à ce sujet, la lettre n°5344.
(6) Voir, à ce sujet, la lettre n°5580.
(7) La création d’un état.
(8) Commémorant la destruction du Temple. Voir, à ce sujet, les lettres n°5617 et 5626.