Lettre n° 5635

Par la grâce de D.ieu,
15 Mena’hem Av 5717,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre de la veille de Roch ‘Hodech Mena’hem Av et à celle qui la précédait. Vous me dites que vous vous apprêtez à commander des parchemins de Tefillin pour les membres de votre famille, constituée, à l’origine, de ‘Hassidim ‘Habad. Vous me demandez de quelle manière ceux-ci doivent être écrits.

Je suis surpris que vous ayez un doute, en la matière, car, “ dans l’endroit lié à Rav, on applique la coutume de Rav ”. En fait, le sens de votre question est sûrement le suivant. Selon vous, le comportement agréé par le Saint béni soit-Il est celui qui est adopté par la majeure partie du peuple juif. Or, je suis étonné par votre position, car il est bien évident que l’Admour Hazaken souhaitait également instaurer des Tefillin agréées par le Saint béni soit-Il. Et, il est tout aussi clair qu’à son époque, ceux qui adoptaient les pratiques que vous décrivez étaient moins nombreux qu’à l’heure actuelle, car, entre temps, la ‘Hassidout s’est répandue dans différents milieux. Malgré cela, l’Admour Hazaken demanda de faire précisément ce qu’il dit.

Abandonnez donc votre habitude de rechercher des questions et des contradictions ! Engagez-vous sur le droit chemin, en proclamant : “ Nous ferons et (ensuite) nous comprendrons ”. Empruntez la voie qui nous a été indiquée par nos saints maîtres, celle de l’ensemble du peuple juif, comme l’explique le Maguid, qui est aussi le maître du Baal Ha Haflaa, lui-même le maître de Rabbi Nathan Adler, le maître du ‘Hatam Sofer. En effet, le Maguid montre l’importance de la treizième porte, incluant en elle les douze autres. Vous consulterez, à ce sujet, l’introduction du Chaar Ha Collel, sur le Sidour.

Vous me dites que vous n’avez pas encore le moyen d’étudier et de ressentir la ‘Hassidout. En outre, vous en êtes empêché par le temps. Or, il est bien évident que la Torah de D.ieu est exempte de toute fausseté et il est dit que : “ le Saint béni soit-Il n’agit pas avec félonie envers Ses créatures ”. En l’occurrence, vous avez connaissance, depuis quelques temps déjà, de l’enseignement de la ‘Hassidout. Bien plus, vous avez commencé à l’étudier. De ce fait, s’applique pleinement à vous l’Injonction de nos Sages, énoncée au traité Erouvin 64a, selon laquelle “ celui qui dit : cette explication est belle, cette autre ne l’est pas ” reçoit l’effroyable punition définie par ce texte, que vous consulterez. En la matière, le texte fait bien référence à quelqu’un qui prétend que l’explication n’est “ pas belle ”, mais n’en fait pas moins partie de la Torah, au même titre que l’explication qui est “ belle ”. Pour autant, cet homme décide que, pour ce qui le concerne, il s’agit effectivement d’une “ explication ” qui “ n’est pas belle ”.

Tout ce qui vient d’être dit permet d’établir que vous pouvez effectivement étudier la ‘Hassidout, que vous êtes en mesure de surmonter les obstacles qui se dressent devant vous. Chaque jour qui passe sans que vous l’ayez étudiée est une perte que vous ne retrouverez pas, non seulement pour la ‘Hassidout elle-même, mais aussi pour la connaissance de la partie révélée de la Torah. En effet, le saint Zohar dit que la dimension profonde de la Torah en est l’âme, alors que sa partie révélée n’en est que le corps. Or, les termes employés par la Torah sont précis et l’on peut observer concrètement que le moindre manque, en l’âme, est ressenti par tout le corps. C’est une évidence.

Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles,

Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,