Lettre n° 5688
Par la grâce de D.ieu,
28 Mena’hem Av 5717,
Brooklyn,
Aux membres du comité de Kfar ‘Habad,
que D.ieu vous accorde longue vie,
Je vous salue et vous bénis,
A) Je vous ai adressé, hier, un télégramme afin de vous prévenir que, d’après moi, le montant dépensé par le Kfar pour installer l’électricité, qui sera remboursé par l’Agence juive, doit être investi dans la construction du nouveau quartier de Kfar ‘Habad. En effet, cette construction est indispensable au développement du village. Si ceux qui sont intéressés par un tel développement le réalisent maison par maison, l’action sera sûrement désordonnée et qui sait combien de temps cela durera ? Il n’en est pas de même quand on bâtit tout un quartier, qui peut donc être planifié, en fonction des frontières du Kfar et en sorte qu’une harmonie règne entre les maisons. Dès que cette construction commencera, vous en ferez une publication, en précisant que ceux qui sont intéressés peuvent s’inscrire afin d’acquérir ces maisons en cours de construction, à condition bien sûr d’être en adéquation avec l’esprit qui doit régner à Kfar ‘Habad, conformément à la volonté de son fondateur, qui le dirige, mon beau-père, le Rabbi(1).
Je suis arrivé à cette décision(2), il y a quelques temps déjà, mais je ne voyais pas comment trouver la somme nécessaire pour commencer tout un quartier. Le fait que ce montant est remboursé est donc une preuve de plus que nos saints maîtres invoquent une grande miséricorde pour tout ce qui concerne le Kfar et pour obtenir une réussite transcendant la nature. J’ai également écrit, dans le télégramme, que l’on doit commencer tout cela au plus tôt. En effet, si ceux qui sont intéressés constatent que les choses traînent, on peut penser qu’ils s’installeront ailleurs.
Peut-être des projets ont-ils été conçus, sur l’utilisation de ces sommes pour d’autres destinations, mais il est bien évident que l’intérêt commun passe avant l’intérêt personnel. De plus, il est sûr qu’une occasion se présentera certainement de réaliser ce qui ne requiert que de petites sommes. Il n’en est pas de même pour ce qui exige un montant conséquent. Par ailleurs, ces montants ne doivent pas être consacrés aux projets pour lesquels on peut espérer une subvention d’une certaine caisse ou de donateurs. Il n’en est pas de même pour des maisons individuelles, que l’on ne peut imaginer de faire subventionner par les différents fonds ou par les administrations.
Je souligne également ceci. Je ne veux pas dire que ce montant couvrira le coût total du nouveau quartier. En effet, plusieurs administrations doivent intervenir, en pareil cas. De plus, il me semble que Kfar ‘Habad possède des droits spécifiques en tant qu’implantation proche de la frontière. Sa présence intéresse non seulement le ministère du développement, mais aussi celui de la sécurité. Toutefois, ces ministères n’accordent qu’une partie de la subvention, moins que sa moitié, me semble-t-il. Les montants remboursés doivent donc être consacrés aux frais restant à la charge du Kfar. Il est certain qu’à terme, ces sommes seront restituées à la caisse du comité du Kfar, intégralement ou, tout au moins, pour leur plus large part. En effet, les logements qui sont construits ne seront pas donnés à titre gracieux. Alors, on pourra encore se demander ce qu’il convient de faire de ces sommes.
B) Y a-t-il lieu de craindre que la construction d’un nouveau quartier modifie la manière dont l’Agence juive considère le Kfar ? Vous semblez dire que cette relation se détériorera, car le caractère d’implantation agricole en sera diminué. Mais, concrètement, cela importe peu. En effet, le terrain sur lequel ces maisons seront construites ne peut pas rester inoccupé. On y fera donc des maisons chancelantes que l’on louera ou que l’on vendra, ne pouvant faire autrement, à ceux qui ne satisfont pas aux exigences du Kfar. Ceci, à n’en pas douter, détériorera encore plus clairement les relations avec l’Agence juive, car ces personnes ne seront ni agriculteurs, ni adaptés à l’esprit de l’endroit. Il n’en sera pas de même, de la façon qui vient d’être décrite.
C) Ce qui vient d’être dit permet d’établir quelle est ma position, pour ce qui concerne l’endroit où l’on doit bâtir ce nouveau quartier. Celui-ci doit être situé là où il ne réduit pas les surfaces réservées à l’agriculture. D’après la carte, il me semble que le lieu le plus adapté soit le vieux village. S’il faut, pour cela, supprimer quelques maisons chancelantes, on le fera puisqu’il y a là, en tout état de cause, une nécessité, mais qu’on l’aurait fait par étapes, comme je le disais, ce qui aurait coûté plus cher. En pareil cas, il n’y aurait pas eu de plan global, ce qui est le cas, en revanche, de cette façon.
D) Il me semble vous avoir déjà écrit plusieurs fois qu’il est indispensable, pour différentes raisons, et non uniquement du fait des relations avec l’Agence juive, que le nombre des agriculteurs ne diminue pas et même qu’il augmente, dans toute la mesure du possible. Je suis surpris que vous ne formuliez aucune proposition, pour les terrains entourant le Kfar, afin de les acquérir et de les intégrer au domaine du village. Plusieurs d’entre eux conviendraient pour ce projet. Ceci et tout ce qui y ressemble devraient être les activités essentielles du comité du Kfar. Non seulement il y a là un point essentiel, mais, en outre, si l’on développe le Kfar, on suscitera de nouvelles sources de revenu, de nouveaux emplois, ce qui réduira les causes de friction, à l’origine des discordes. Nos Sages disent, en effet, que : “ Quand les portes sont achevées, le riche commerçant tape à la porte et entre dans la maison ”. Or, d’une formulation positive, on peut également déduire une formulation négative(3).
E) Il est bien entendu que le développement du Kfar doit être non seulement matériel, mais aussi spirituel. Il doit se marquer, en particulier, dans le domaine de l’éducation, ce qui exige les meilleures forces pédagogiques que l’on puisse se procurer. Un effort pour les obtenir est justifié, d’autant que l’on ressent, en Terre Sainte, un grand manque d’enseignants et d’enseignantes. En outre, vous savez que ‘Habad a des exigences particulières, en matière d’éducation.
F) Vous me demandez si ce projet, dans la mesure où il se fait, doit passer par monsieur Chazar ou non. Je lui en ai longuement parlé, lors de sa visite ici. Il a promis que, pour atteindre le but, non seulement il donnerait de son temps, mais, bien plus, il lui apporterait toute son attention, afin de s’assurer que tout ce qui touche au Kfar soit conforme au nom et à la volonté de son fondateur, mon beau-père, le Rabbi. De plus, il faut se garder de froisser sa relation et son estime, pour tout ce qui touche au Kfar. Vous ne ferez donc rien sans lui, surtout dans un domaine qui a clairement été évoqué avec lui.
G) Vous me demandez si vous pouvez participer à la collecte de fonds organisée, à l’étranger, par un certain parti. Je suis surpris que vous puissiez avoir un doute en la matière, alors que, comme vous le savez, ‘Habad n’est affilié à aucun parti et se place même au-dessus des partis, depuis plusieurs centaines d’années. C’est un des fondements de sa réussite. Dès lors, comment envisager une telle proposition et comment formuler cette question ?
Avec ma bénédiction de réussite en tout ce qui concerne le Kfar, conformément à ce qui est voulu et à l’objectif assigné, dans l’attente de bonnes nouvelles de tout cela,
N. B. : Tout ceci confirme que j’ai bien reçu vos lettres du 5 et du 17 Tamouz, puisse cette date être transformée en allégresse et en joie. La présente en est la réponse. Je suis surpris que, depuis lors, non seulement je ne reçois pas, de votre part, de nouvelles détaillées, mais, bien plus, je n’ai même pas de nouvelles du tout. Je viens de recevoir le compte-rendu de la réunion du 21 Mena’hem Av.
Notes
(1) Voir, à ce sujet, la lettre n°5744.
(2) De faire construire un nouveau quartier à Kfar ‘Habad.
(3) Si les portes ne sont pas achevées, le riche commerçant ne tape pas à la porte et n’entre pas dans la maison.
28 Mena’hem Av 5717,
Brooklyn,
Aux membres du comité de Kfar ‘Habad,
que D.ieu vous accorde longue vie,
Je vous salue et vous bénis,
A) Je vous ai adressé, hier, un télégramme afin de vous prévenir que, d’après moi, le montant dépensé par le Kfar pour installer l’électricité, qui sera remboursé par l’Agence juive, doit être investi dans la construction du nouveau quartier de Kfar ‘Habad. En effet, cette construction est indispensable au développement du village. Si ceux qui sont intéressés par un tel développement le réalisent maison par maison, l’action sera sûrement désordonnée et qui sait combien de temps cela durera ? Il n’en est pas de même quand on bâtit tout un quartier, qui peut donc être planifié, en fonction des frontières du Kfar et en sorte qu’une harmonie règne entre les maisons. Dès que cette construction commencera, vous en ferez une publication, en précisant que ceux qui sont intéressés peuvent s’inscrire afin d’acquérir ces maisons en cours de construction, à condition bien sûr d’être en adéquation avec l’esprit qui doit régner à Kfar ‘Habad, conformément à la volonté de son fondateur, qui le dirige, mon beau-père, le Rabbi(1).
Je suis arrivé à cette décision(2), il y a quelques temps déjà, mais je ne voyais pas comment trouver la somme nécessaire pour commencer tout un quartier. Le fait que ce montant est remboursé est donc une preuve de plus que nos saints maîtres invoquent une grande miséricorde pour tout ce qui concerne le Kfar et pour obtenir une réussite transcendant la nature. J’ai également écrit, dans le télégramme, que l’on doit commencer tout cela au plus tôt. En effet, si ceux qui sont intéressés constatent que les choses traînent, on peut penser qu’ils s’installeront ailleurs.
Peut-être des projets ont-ils été conçus, sur l’utilisation de ces sommes pour d’autres destinations, mais il est bien évident que l’intérêt commun passe avant l’intérêt personnel. De plus, il est sûr qu’une occasion se présentera certainement de réaliser ce qui ne requiert que de petites sommes. Il n’en est pas de même pour ce qui exige un montant conséquent. Par ailleurs, ces montants ne doivent pas être consacrés aux projets pour lesquels on peut espérer une subvention d’une certaine caisse ou de donateurs. Il n’en est pas de même pour des maisons individuelles, que l’on ne peut imaginer de faire subventionner par les différents fonds ou par les administrations.
Je souligne également ceci. Je ne veux pas dire que ce montant couvrira le coût total du nouveau quartier. En effet, plusieurs administrations doivent intervenir, en pareil cas. De plus, il me semble que Kfar ‘Habad possède des droits spécifiques en tant qu’implantation proche de la frontière. Sa présence intéresse non seulement le ministère du développement, mais aussi celui de la sécurité. Toutefois, ces ministères n’accordent qu’une partie de la subvention, moins que sa moitié, me semble-t-il. Les montants remboursés doivent donc être consacrés aux frais restant à la charge du Kfar. Il est certain qu’à terme, ces sommes seront restituées à la caisse du comité du Kfar, intégralement ou, tout au moins, pour leur plus large part. En effet, les logements qui sont construits ne seront pas donnés à titre gracieux. Alors, on pourra encore se demander ce qu’il convient de faire de ces sommes.
B) Y a-t-il lieu de craindre que la construction d’un nouveau quartier modifie la manière dont l’Agence juive considère le Kfar ? Vous semblez dire que cette relation se détériorera, car le caractère d’implantation agricole en sera diminué. Mais, concrètement, cela importe peu. En effet, le terrain sur lequel ces maisons seront construites ne peut pas rester inoccupé. On y fera donc des maisons chancelantes que l’on louera ou que l’on vendra, ne pouvant faire autrement, à ceux qui ne satisfont pas aux exigences du Kfar. Ceci, à n’en pas douter, détériorera encore plus clairement les relations avec l’Agence juive, car ces personnes ne seront ni agriculteurs, ni adaptés à l’esprit de l’endroit. Il n’en sera pas de même, de la façon qui vient d’être décrite.
C) Ce qui vient d’être dit permet d’établir quelle est ma position, pour ce qui concerne l’endroit où l’on doit bâtir ce nouveau quartier. Celui-ci doit être situé là où il ne réduit pas les surfaces réservées à l’agriculture. D’après la carte, il me semble que le lieu le plus adapté soit le vieux village. S’il faut, pour cela, supprimer quelques maisons chancelantes, on le fera puisqu’il y a là, en tout état de cause, une nécessité, mais qu’on l’aurait fait par étapes, comme je le disais, ce qui aurait coûté plus cher. En pareil cas, il n’y aurait pas eu de plan global, ce qui est le cas, en revanche, de cette façon.
D) Il me semble vous avoir déjà écrit plusieurs fois qu’il est indispensable, pour différentes raisons, et non uniquement du fait des relations avec l’Agence juive, que le nombre des agriculteurs ne diminue pas et même qu’il augmente, dans toute la mesure du possible. Je suis surpris que vous ne formuliez aucune proposition, pour les terrains entourant le Kfar, afin de les acquérir et de les intégrer au domaine du village. Plusieurs d’entre eux conviendraient pour ce projet. Ceci et tout ce qui y ressemble devraient être les activités essentielles du comité du Kfar. Non seulement il y a là un point essentiel, mais, en outre, si l’on développe le Kfar, on suscitera de nouvelles sources de revenu, de nouveaux emplois, ce qui réduira les causes de friction, à l’origine des discordes. Nos Sages disent, en effet, que : “ Quand les portes sont achevées, le riche commerçant tape à la porte et entre dans la maison ”. Or, d’une formulation positive, on peut également déduire une formulation négative(3).
E) Il est bien entendu que le développement du Kfar doit être non seulement matériel, mais aussi spirituel. Il doit se marquer, en particulier, dans le domaine de l’éducation, ce qui exige les meilleures forces pédagogiques que l’on puisse se procurer. Un effort pour les obtenir est justifié, d’autant que l’on ressent, en Terre Sainte, un grand manque d’enseignants et d’enseignantes. En outre, vous savez que ‘Habad a des exigences particulières, en matière d’éducation.
F) Vous me demandez si ce projet, dans la mesure où il se fait, doit passer par monsieur Chazar ou non. Je lui en ai longuement parlé, lors de sa visite ici. Il a promis que, pour atteindre le but, non seulement il donnerait de son temps, mais, bien plus, il lui apporterait toute son attention, afin de s’assurer que tout ce qui touche au Kfar soit conforme au nom et à la volonté de son fondateur, mon beau-père, le Rabbi. De plus, il faut se garder de froisser sa relation et son estime, pour tout ce qui touche au Kfar. Vous ne ferez donc rien sans lui, surtout dans un domaine qui a clairement été évoqué avec lui.
G) Vous me demandez si vous pouvez participer à la collecte de fonds organisée, à l’étranger, par un certain parti. Je suis surpris que vous puissiez avoir un doute en la matière, alors que, comme vous le savez, ‘Habad n’est affilié à aucun parti et se place même au-dessus des partis, depuis plusieurs centaines d’années. C’est un des fondements de sa réussite. Dès lors, comment envisager une telle proposition et comment formuler cette question ?
Avec ma bénédiction de réussite en tout ce qui concerne le Kfar, conformément à ce qui est voulu et à l’objectif assigné, dans l’attente de bonnes nouvelles de tout cela,
N. B. : Tout ceci confirme que j’ai bien reçu vos lettres du 5 et du 17 Tamouz, puisse cette date être transformée en allégresse et en joie. La présente en est la réponse. Je suis surpris que, depuis lors, non seulement je ne reçois pas, de votre part, de nouvelles détaillées, mais, bien plus, je n’ai même pas de nouvelles du tout. Je viens de recevoir le compte-rendu de la réunion du 21 Mena’hem Av.
Notes
(1) Voir, à ce sujet, la lettre n°5744.
(2) De faire construire un nouveau quartier à Kfar ‘Habad.
(3) Si les portes ne sont pas achevées, le riche commerçant ne tape pas à la porte et n’entre pas dans la maison.