Lettre n° 5832

Par la grâce de D.ieu,
7 Mar’hechvan 5718,
Brooklyn, New York,

Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav N. N.(1),

Je vous salue et vous bénis,

Il y a quelques temps déjà, j’ai reçu, avec plaisir, votre lettre m’annonçant l’arrivée d’une nouvelle classe de jeunes gens, des élèves en provenance du Maroc. Puisse D.ieu faire qu’ils se multiplient, qualitativement et quantitativement, c’est-à-dire par leur nombre et par le niveau de leurs connaissances, par leur bon comportement.

Des bancs se trouvent ainsi ajoutés dans la maison d’étude et, au final, il est donc une nécessité que se renforce et que se stabilise la situation de l’école de Sofrim(2), au moins par rapport aux attentes, comme j’en ai parlé, ici même, au ‘Hassid, Rav T. L. Ha Lévi(3). Ils(4) doivent donc avoir des études fixées de la partie révélée de la Torah et de la ‘Hassidout, prier avec ferveur, puis, pendant quelques heures par jour, alors que les autres élèves poursuivent leurs études figurant au programme de la Yechiva, ils se consacreront à cette mission sacrée, l’écriture du Séfer Torah, des Tefillin et des Mezouzot. En revanche, avant ces heures et après celles-ci, ils auront les mêmes responsabilités que tous les autres élèves de la Yechiva Tom’heï Temimim. Aucun d’entre eux ne doit donc être découragé, ce qu’à D.ieu ne plaise. En outre, ils doivent, pour tout ce qui concerne leur étude de la partie révélée de la Torah et de la ‘Hassidout, recevoir des instructions de leur enseignant et du recteur de Tom’heï Temimim, sauf pour les quelques heures consacrées à la Sofrout et aux lois s’y rapportant, pour lesquelles ces instructions leur seront données par le ‘Hassid, Rav T. L. Ha Lévi.

Cette étude sera conforme à l’enseignement de la Michna. Elle devra donc regrouper des amis. Or, deux jeunes gens, d’après ce que l’on m’a écrit, ont terminé leur formation et on déjà commencé à écrire des parchemins et à fabriquer des boîtiers. Il est donc nécessaire qu’au moins cinq élèves étudient la Sofrout. Il est même préférable qu’ils soient six ou plus, sans pour autant supprimer une classe de Tom’heï Temimim, dans la mesure du possible.

En fonction de tout cela, je suis certain que la direction de Tom’heï Temimim choisira les élèves qui conviennent, en vérifiant leurs aptitudes au moyen d’un examen. Pour qu’il n’y ait pas, par la suite, de déception et de temps perdu, il est, bien sûr, préférable que l’examen et la sélection interviennent, dans la mesure du possible, le plus rapidement, dans l’année scolaire. J’attends de bonnes nouvelles de cela, au plus vite.

Vous voudrez bien souligner aux élèves qui seront retenus que leur sort est enviable puisqu’ils se consacreront à cette mission sacrée, même si elle représente une responsabilité considérable, comme l’établissent différents textes. Ils écriront un Séfer Torah, des Tefillin, des Mezouzot et d’autres personnes affirment qu’ils sont aptes à le faire, ce qui veut bien dire que, d’en haut, on leur accorde les forces nécessaires pour recevoir une telle responsabilité et l’assumer.

De tout temps, et combien plus à l’heure actuelle, il n’est pas de mots pour définir le mérite que constitue la fourniture, au plus grand nombre, de bons Tefillin et de bonnes Mezouzot. Bien plus, l’ensemble de la Torah fut comparé aux Tefillin et la ‘Hassidout ajoute(5) qu’une Mezouza est comparée à toutes les Mitsvot. On peut le déduire également de la partie révélée de la Torah. En effet, la finalité des Tefillin, telle qu’elle est définie par la Hala’ha, est l’assujettissement à D.ieu du cœur et du cerveau, c’est-à-dire de l’aspect dominant de la personnalité. Car, la Mezouza est le sceau du Roi, Roi des rois, le Saint béni soit-Il, que portent tous les objets et tout ce qui se trouve dans Sa maison.

J’attends de bonnes nouvelles de tout cela et, compte tenu de l’urgence, cette lettre vous est adressée en express. Avec ma bénédiction de réussite en votre mission sacrée,

M. Schneerson,

Notes

(1) Le Rav Nissan Nemanow, directeur de la Yechiva Tom’heï Temimim Loubavitch de Brunoy, dans la région parisienne. Voir, à son sujet, les lettres n°4892 et 5977.
(2) Voir, à ce sujet, la lettre n°4961. Les jeunes gens en provenance du Maroc devaient, pour partie, devenir des élèves de cette école.
(3) Le Rav Tsvi Leïb Lewin, chargé de la direction de cette école.
(4) Les élèves de l’école de Sofrout.
(5) Sidour de l’Admour Hazaken, page 275a.