Lettre n° 5851
Par la grâce de D.ieu,
17 Mar’hechvan 5718,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre de la fin de Tichri, dans laquelle vous m’écrivez que, dans certaines situations, vous éprouvez un profond découragement. Vous êtes alors brisé, anéanti et vous avez du mal à étudier, bien que vous ayez adopté les différentes pratiques définies, à ce propos, dans les livres.
Il me semble vous avoir déjà écrit que l’un des moyens de réparer une telle situation est de ne plus y penser. La logique élémentaire établit que l’on n’oublie pas une idée en luttant contre elle, ni en réfléchissant, pas même en se concentrant sur son aspect négatif. Il faut, bien au contraire, l’oublier complètement, sans même se demander comment réparer, sans méditer à son caractère négatif.
Néanmoins, on pense en permanence et l’oubli est donc possible uniquement en ayant une autre pensée, totalement différente, si possible liée à la Torah. Car, si un peu de lumière suffit à repousser beaucoup d’obscurité, combien plus peut le faire beaucoup de lumière, en particulier l’étude de la dimension profonde de la Torah, comme l’établissent différents textes. De même, il est expliqué, de diverses manières, d’après une réponse bien connue du Tséma’h Tsédek, imprimée dans ses responsa, porte des additifs, chapitre 62, que l’oubli est une nécessité absolue.
Vous me dites que vous éprouvez des difficultés à participer aux réunions ‘hassidiques, car vous n’avez pas le sens musical. Or, nos Sages disent que “ celui qui a mangé de l’ail en mangera encore ”. Il faut donc écarter totalement votre conclusion selon laquelle “ cela n’a aucun effet sur vous ”, car cela est impossible. En effet, un homme est, par nature, perméable, surtout en un moment propice. Et, comme vous le savez, un feuillet est tombé du ciel, pour affirmer l’importance de ce qui peut être réalisé par une réunion ‘hassidique.
Vous me demandez si un homme doit renoncer à sa propre élévation morale dans le but de préserver celle de son prochain. Comme vous le savez, Rabbi Akiva dit que “ Tu aimeras ton prochain comme toi-même ” est “ un grand principe de la Torah ”(1). Vous consulterez aussi l’explication de nos Sages, au traité Sotta 21b, répondant à la question : “ Quel est l’homme pieux qui est également un sot ? ”. Divers commentaires de nos Sages portent témoignage sur tout cela. Avant tout, vous savez quelle interprétation est donnée(2) du verset : “ La Tsédaka apporte l’élévation ”. Selon celle-ci, en effet, il est dit que “ son cerveau et son cœur deviennent mille fois plus affinés ”. Et, il est clair que la Tsédaka spirituelle, qui concerne l’âme n’est pas inférieure à la Tsédaka matérielle.
Bien entendu, il y a des règles, en la matière. Même s’il doit se consacrer aux autres, un élève de la Yechiva ne peut pas se permettre d’en supprimer le temps d’étude pour donner de la Tsédaka, matérielle ou spirituelle, comme l’établit le récit bien connu de nos Sages, rapporté par le Yerouchalmi, traité Pessa’him, chapitre 3, paragraphe 7. Vous consulterez également le traité Moéd Katan 9a.
Néanmoins, comme c’est le cas pour tout ce qui concerne notre Torah, Torah de vie, il faut trouver un juste milieu, comme l’explique longuement le Rambam, au début de ses lois des opinions. Pour autant, un homme n’est pas objectif, pour ce qui le concerne. Vous devez donc faire part de tout cela à vos amis, qui vous guideront. Puisse D.ieu faire que vous me donniez de bonnes nouvelles de votre action envers vous-même et envers les autres.
Avec ma bénédiction,
Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,
Notes
(1) Le Rabbi note, en bas de page : “ Voir également Iguéret Ha Kodech, au chapitre 16 ”.
(2) Le Rabbi note en bas de page : “ Au début du Torah Or ”.
17 Mar’hechvan 5718,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre de la fin de Tichri, dans laquelle vous m’écrivez que, dans certaines situations, vous éprouvez un profond découragement. Vous êtes alors brisé, anéanti et vous avez du mal à étudier, bien que vous ayez adopté les différentes pratiques définies, à ce propos, dans les livres.
Il me semble vous avoir déjà écrit que l’un des moyens de réparer une telle situation est de ne plus y penser. La logique élémentaire établit que l’on n’oublie pas une idée en luttant contre elle, ni en réfléchissant, pas même en se concentrant sur son aspect négatif. Il faut, bien au contraire, l’oublier complètement, sans même se demander comment réparer, sans méditer à son caractère négatif.
Néanmoins, on pense en permanence et l’oubli est donc possible uniquement en ayant une autre pensée, totalement différente, si possible liée à la Torah. Car, si un peu de lumière suffit à repousser beaucoup d’obscurité, combien plus peut le faire beaucoup de lumière, en particulier l’étude de la dimension profonde de la Torah, comme l’établissent différents textes. De même, il est expliqué, de diverses manières, d’après une réponse bien connue du Tséma’h Tsédek, imprimée dans ses responsa, porte des additifs, chapitre 62, que l’oubli est une nécessité absolue.
Vous me dites que vous éprouvez des difficultés à participer aux réunions ‘hassidiques, car vous n’avez pas le sens musical. Or, nos Sages disent que “ celui qui a mangé de l’ail en mangera encore ”. Il faut donc écarter totalement votre conclusion selon laquelle “ cela n’a aucun effet sur vous ”, car cela est impossible. En effet, un homme est, par nature, perméable, surtout en un moment propice. Et, comme vous le savez, un feuillet est tombé du ciel, pour affirmer l’importance de ce qui peut être réalisé par une réunion ‘hassidique.
Vous me demandez si un homme doit renoncer à sa propre élévation morale dans le but de préserver celle de son prochain. Comme vous le savez, Rabbi Akiva dit que “ Tu aimeras ton prochain comme toi-même ” est “ un grand principe de la Torah ”(1). Vous consulterez aussi l’explication de nos Sages, au traité Sotta 21b, répondant à la question : “ Quel est l’homme pieux qui est également un sot ? ”. Divers commentaires de nos Sages portent témoignage sur tout cela. Avant tout, vous savez quelle interprétation est donnée(2) du verset : “ La Tsédaka apporte l’élévation ”. Selon celle-ci, en effet, il est dit que “ son cerveau et son cœur deviennent mille fois plus affinés ”. Et, il est clair que la Tsédaka spirituelle, qui concerne l’âme n’est pas inférieure à la Tsédaka matérielle.
Bien entendu, il y a des règles, en la matière. Même s’il doit se consacrer aux autres, un élève de la Yechiva ne peut pas se permettre d’en supprimer le temps d’étude pour donner de la Tsédaka, matérielle ou spirituelle, comme l’établit le récit bien connu de nos Sages, rapporté par le Yerouchalmi, traité Pessa’him, chapitre 3, paragraphe 7. Vous consulterez également le traité Moéd Katan 9a.
Néanmoins, comme c’est le cas pour tout ce qui concerne notre Torah, Torah de vie, il faut trouver un juste milieu, comme l’explique longuement le Rambam, au début de ses lois des opinions. Pour autant, un homme n’est pas objectif, pour ce qui le concerne. Vous devez donc faire part de tout cela à vos amis, qui vous guideront. Puisse D.ieu faire que vous me donniez de bonnes nouvelles de votre action envers vous-même et envers les autres.
Avec ma bénédiction,
Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,
Notes
(1) Le Rabbi note, en bas de page : “ Voir également Iguéret Ha Kodech, au chapitre 16 ”.
(2) Le Rabbi note en bas de page : “ Au début du Torah Or ”.