Lettre n° 5911

Par la grâce de D.ieu,
10 Kislev 5718,
Brooklyn, New York,

Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu et se consacre aux
besoins communautaires, a des comportements généreux,
est issu d’une illustre famille, le Rav C. Z.(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai reçu la bonne nouvelle de la visite que vous ont rendue les représentants de Kfar ‘Habad et des administrations concernées(2). Une réunion a été tenue sous votre présidence, qui a envisagé l’édification d’un quartier de Kfar ‘Habad. J’ai bon espoir que cette réunion aura bientôt un effet concret, conformément à l’importance d’un tel accomplissement.

On confère un mérite à un jour propice et ce jour est celui de la délivrance, de la victoire de l’Admour Haémtsahi, successeur de son père, l’Admour Hazaken. D’après une lettre de mon beau-père, le Rabbi, imprimée à la fin du recueil des résumés et des notes sur le Tanya, à la page 122, celui-ci fit savoir que “ grâce à l’abnégation dont il fit preuve pour la ‘Hassidout, il a été tranché par le Tribunal céleste qu’en tout ce qui concerne la Torah, la crainte de D.ieu et les bons comportements, ceux qui sont liés à lui et suivent sa voie auraient la main haute ”. Ceci conforte ma conviction selon laquelle, même si quelques difficultés surgissent, on saura les surmonter et, non seulement ceci se réalisera, mais, en outre, il en sera ainsi d’une manière optimale et au plus vite.

Comme je vous l’ai écrit dans mon précédent courrier, j’ai bon espoir que vous participerez à la réunion ‘hassidique de Kfar ‘Habad, au jour de la délivrance, “ fête de toutes les fêtes ”, le 19 Kislev, date de la libération et de la victoire de l’Admour Hazaken, de même que celle de la ‘Hassidout et de tout ce qui la concerne. Ce moment sera donc propice pour annoncer ce nouveau quartier au cours de la réunion. En effet, l’importance d’une réunion ‘hassidique permet de briser les limites et de supprimer les barrières, y compris celle qui existe entre le souhaitable et le judicieux, d’une part, le possible, d’autre part. De cette façon, on aura une véritable opportunité d’obtenir ce qui est souhaitable et judicieux, de sorte que l’on s’en servira pleinement.

D’après ce que l’on m’écrit, il a été question, lors de cette réunion, d’un quartier qui aurait des dimensions réduites. Or, mon beau-père, le Rabbi, avait coutume de souligner l’accent mis par le Baal Chem Tov sur la signification du verset : “ Ton début sera difficile et ”, précisément grâce à cela, “ ta fin se développera considérablement ”. Il faut donc limiter ce “ début difficile ” à la parole et, concrètement, adopter d’emblée des dimensions larges. Dans la mesure où cela est possible, je formule la demande pressante que ce quartier, dans un premier temps, compte au moins vingt quatre habitations. Je demande également que l’on achève les maisons des artisans, que l’on commence et que l’on termine celles qui n’ont pas encore été entamées. Je veux espérer que, grâce à votre intervention et à la décision du Tribunal céleste précédemment citée, cette construction et cette première étape pourront être achevées pour la fête de la libération de mon beau-père, le Rabbi, les 12 et 13 Tamouz prochains.

Je me permets de vous déléguer afin d’accomplir une Mitsva en un autre aspect de ce qui vient d’être dit. Je vous joins un chèque d’une collecte effectuée à Londres, au profit du comité du Kfar, à titre de participation à la construction de ce quartier. Un second chèque est ma propre participation à cette construction. Son montant correspond, bien entendu, à l’engagement pris par le comité du Kfar. Je vous remercie de bien vouloir faire parvenir ces chèques à destination.

Nos Sages disent(3) que “ celui qui construit s’appauvrit ”, mais, à la même page du traité Yebamot 63a, ils affirment aussi que “ celui qui ne possède pas une construction n’est pas un homme ”. Je pense que cette contradiction apparente peut recevoir l’explication suivante. Pour construire un édifice, un édifice véritable, qui entoure et englobe l’homme et tout ce qui le concerne, afin qu’il connaisse la plus haute élévation et assume pleinement sa condition d’homme, “ à l’image de D.ieu ”, on ne peut se contenter des biens que l’on possède à l’évidence, des forces révélées de l’âme, car ce n’est pas de la sorte que l’on construit une maison qui soit un édifice éternel. On doit donc “ s’appauvrir ”, c’est-à-dire investir toutes ses forces révélées et puiser également des forces cachées, profondes.

C’est donc de cette façon que l’on pose des fondations, que l’on construit les murs, jusqu’au toit, compris. Dès lors, “ la splendeur de l’homme consiste à résider dans la maison ”, puisque l’on a fait son travail, on s’est investi en lui et l’on a obtenu un résultat. Il en est bien ainsi dans le domaine spirituel, surtout d’après ce qu’explique la ‘Hassidout, dans le discours ‘hassidique de l’Admour Hazaken, intitulé “ Chant, cantique pour l’inauguration de la Maison ”, qui est imprimé dans le Likouteï Torah.

En abordant la question de cette manière, il est une certitude que ce quartier sera bâti avec les dimensions précédemment décrites, même si, selon moi, tout cela s’appelle encore un “ début difficile ”. J’espère qu’en l’occurrence, s’accomplira l’affirmation selon laquelle “ celui qui a cent pièces en veut deux cents, celui qui en a deux cents en veut quatre cents ”. Quand vous et ceux qui vous suivent observeront la réussite que connaîtra la construction de ce quartier, vous souhaiterez sûrement le double, puis le quadruple, avec l’aide de D.ieu. Au final, cette volonté s’accomplira également.

Avec mes respects et ma bénédiction, afin de donner de bonnes nouvelles de tout cela et pour que la réunion ‘hassidique soit joyeuse et fructueuse,

Notes

(1) Chnéor Zalman Chazar. Voir, à son sujet, la lettre n°5893.
(2) Par l’aménagement de Kfar ‘Habad.
(3) Voir, à ce sujet, la lettre n°5703.