Lettre n° 595

Par la grâce de D.ieu,
8 Iyar 5710,

Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu ...

Je vous salue et vous bénis,

Il m’a été donné d’apprendre que vous êtes actuellement très émotif, nerveux. Vous avez sûrement entendu de mon beau-père, le Rabbi et étudié, dans ses causeries, ses discours et ses lettres, que le hasard n’existe pas et que tout est effet de la divine Providence. Pour notre part, nous devons nous efforcer de conformer nos actions à la Volonté de D.ieu. Qui suis-je pour savoir exactement ce qu’attend la divine Providence? Néanmoins, j’ai eu connaissance de ce fait et mon intervention peut, peut-être, être positive, au moins partiellement. C’est la raison pour laquelle je prends l’initiative de vous écrire cette lettre.

On ne m’a pas dit la raison de votre nervosité, mais il y a tout lieu de penser qu’elle vient de l’insatisfaction que vous inspire votre propre situation. Votre âme divine n’est pas contente de votre état moral et votre âme animale, de votre état matériel. Le corps et le système nerveux s’en ressentent.

Il m’est difficile d’entrer dans le détail sur la manière dont vous décrivez votre situation, telle que vous l’analysez. En effet, je n’ai pas entendu vos arguments de votre propre bouche.

Je me contenterai donc d’une réponse générale, c'est-à-dire de décrire votre état tel que je le perçois. D’après la Torah, vous être concerné plus que moi et mon avis est donc plus objectif que le vôtre. Il est le suivant.

Mon beau-père, le Rabbi vous a placé dans un rayon de lumière, celui de la Torah. Bien plus, il ne s’est pas contenté de cela et vous a également donné le luminaire de la Torah. Vous-même et les professeurs qui travaillent pour vous, êtes des ‘Hassidim, qui étudient la ‘Hassidout abondamment, moyennement ou, tout au moins, quelque peu. Vous insufflez à vos élèves la crainte de D.ieu, qui est la finalité de la Torah et des Mitsvot.

Mais, mon beau-père, le Rabbi, ne s’est pas non plus arrêté là et, depuis lors, il vous tient par la main et vous guide, en tout ce qui vous concerne. Vous avez fondé un foyer basé sur la Torah et la Mitsva. D.ieu merci, vous avez eu et vous avez encore de quoi assurer votre subsistance et celle des membres de votre famille. Vous avez reçu de mon beau-père, le Rabbi, des bénédictions pour qu’il en soit de même à l’avenir. Bien plus, vous avez même la possibilité de donner largement de la Tsédaka.

Voici donc, globalement, votre situation morale et physique. Dès lors, comment expliquer votre émotion? Parce que tout est accordé et qu’il faut encore faire des efforts? Quelle est cette amertume? Est-ce parce que vous devez entrer en relation avec de simples personnes?

A n’en pas douter, les forces et le temps du Rabbi étaient précieux. Il avait, plus que tout autre, le droit d’exiger. Malgré cela, il a tout supporté, jusqu’au bout.

Dès lors, qui peut se permettre de se plaindre, d’affirmer qu’il ne souhaite pas une telle situation, en conclure qu’il n’est pas capable de l’assumer, qu’il se retire, qu’il est nerveux?

Rav ..., tout cela est-il justifié?

Vous saluerez tous les membres de votre famille, à qui je souhaite tout le bien,

Vous trouverez ci-joint un fascicule qui vient de paraître.