Lettre n° 5951

Par la grâce de D.ieu,
Première lumière de ‘Hanouka 5718,
Brooklyn, New York,

Aux ‘Hassidim de Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et
rebâtie, aux jeunes, à la jeunesse en particulier,
que D.ieu vous accorde longue vie,

Je vous salue et vous bénis,

En cette fête des lumières, il est sûrement inutile d’expliquer et de souligner la portée du nom donné par nos maîtres, dont le mérite nous protégera, à leurs disciples, les élèves de la Yechiva Tom’heï Temimim : “ des bougies pour éclairer ”. Un autre texte en explique longuement la signification et dit, en particulier, que chacun doit illuminer son entourage par “ la bougie (qui) est une Mitsva et la Torah (qui) est une lumière ”, de même que par le luminaire de la Torah(1). Or, l’attribution d’un nom constitue une révélation, un dévoilement de la source, de l’origine cachée, vers l’action concrète. Selon différents textes de ‘Hassidout, le nom est le moyen de lier l’âme au corps.

Ceci(2) nous permettra de comprendre la controverse que l’on trouve à propos du point suivant : Adam donna-t-il un nom également aux poissons, comparés aux créatures du monde caché, qui ne peuvent se révéler ? En fait, ce monde caché lui-même est considéré comme révélé par rapport à celui qui le dépasse. C’est sur cette idée que se fonde l’opinion selon laquelle les poissons reçurent également un nom. A ce sujet, vous consulterez, en particulier, les Tossafot, au traité ‘Houlin 66b, le ‘Hizkouni et le Radak sur le verset Béréchit 2, 19, le Midrash ‘Hasser Ve Yatir.

Ce titre a été décerné aux élèves de la Yechiva Tom’heï Temimim. Il est donc certain qu’il s’applique également aux élèves de ces élèves. Car, tel est bien l’objectif d’une bonne éducation, grâce à laquelle le disciple s’identifie au maître. Depuis lors, la Yechiva Tom’heï Temimim a été exilée de sa première localisation, la ville de Loubavitch. Il est donc nécessaire d’assumer le titre et le rôle de “ bougie pour éclairer ” en tout endroit où l’un des élèves a été exilé et a fortiori là où il s’en trouve plusieurs, avec leurs enfants et leurs petits-enfants.

Il est clair qu’il est plusieurs manières, plusieurs façons d’éclairer, certaines essentielles, d’autres accessoires, d’autres encore auxquelles on a recours à défaut de pouvoir faire autrement. Toutefois, la voie prépondérante, droite et simple est celle de l’éducation, l’effort pour que celle-ci soit judicieuse, un effort physique, financier et moral. Ces trois possibilités sont définies à propos de la Tsédaka et des bonnes actions, que l’éducation englobe également.

Il est certain également que ce rôle reçoit une importance bien plus grande, en une période et dans un endroit où chaque instant est particulièrement précieux, dans le domaine éducatif. En effet, les possibilités sont accordées à de nombreux Juifs et Juives de s’élever, d’une étape vers l’autre. L’inaction, en la matière, met leur avenir en danger.

Il est sans doute inutile de souligner qu’en Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie par notre juste Machia’h, ce principe s’applique dans toute sa force, car il y a de nombreux immigrants, avec les familles de leurs enfants et de leurs petits-enfants. Ceux-ci doivent, dans un premier temps, s’installer, en tout ce qui les concerne, en général et dans le domaine de l’éducation, en particulier. De cela dépend tout leur avenir.

En fonction de tout cela, j’adresse un appel et une requête à tous les ‘Hassidim, en particulier aux jeunes. Chacun d’entre eux se demandera s’il est apte à se consacrer à l’éducation des fils et filles d’Israël. Toutefois, nul n’est objectif, pour ce qui concerne sa propre personne et son raisonnement peut donc être faussé. On consultera donc des spécialistes, en la matière. Et, ceux qui possèdent des aptitudes pour cela s’efforceront, dans la mesure du possible, de se consacrer physiquement à l’éducation, en tant qu’enseignant ou enseignante, éducateur ou éducatrice, directeur d’école.

Ceux qui sont certains de n’avoir aucune aptitude, dans ce domaine se mobiliseront pour renforcer et développer les écoles basées sur les valeurs sacrées. Le point essentiel, en la matière, est l’action menée auprès des parents. Si ces derniers désirent réellement le bonheur de leurs fils et de leurs filles, non seulement dans le monde futur mais aussi dans celui-ci, non seulement de manière spirituelle mais aussi matériellement, ils doivent leur donner une éducation basée sur les valeurs sacrées, dans l’esprit de la Tradition d’Israël. Tout effort, toute intervention en ce sens sont justifiés, puisque l’avenir de ces enfants est en cause.

Il résulte de tout ce qui vient d’être dit que je demande à chacun et à chacune de ceux qui sont susceptibles de posséder les qualités nécessaires pour être enseignant ou enseignante de rechercher immédiatement à mettre à profit les aptitudes qu’ils peuvent avoir dans ce domaine, dans les proportions les plus larges. En effet, tels sont le besoin et la nécessité du moment.

Puisse D.ieu faire que ces jours de ‘Hanouka, au cours desquels on éclaire d’une manière sans cesse croissante(3), “ à la porte de sa maison, vers l’extérieur ”, multiplient également ces “ bougies pour éclairer ”. Celles qui éclairent déjà intensifieront leur clarté, jusqu’au point le plus éloigné, conformément à l’expression : “ Tes sources se répandront à l’extérieur ”. Celles qui, pour une raison quelconque, n’éclairent pas encore, mettront en évidence la bougie qu’elles possèdent, jusqu’à ce que “ la flamme s’élève d’elle-même ”, de la manière décrite par Iguéret Ha Techouva, de l’Admour Hazaken, à la fin du chapitre 9, en sorte qu’un engagement redoublé permette d’accroître sa sagesse, afin de combler les manques des années passées, au cours desquelles on n’aurait pas pleinement utilisé les forces que l’on a reçues.

Commentant le verset : “ Il dit Ses Paroles à Yaakov ”, nos Sages disent que “ Il ordonne à Israël de faire ce qu’Il met Lui-même en pratique ”. Puisse donc D.ieu mettre en pratique l’Injonction : “ Et, tu enseigneras à tes enfants ” envers les fils et filles d’Israël, leur accorder la sagesse, le discernement et la connaissance, dans les domaines généraux et en ce qui les concerne personnellement. Et que, dans la largesse, la joie et l’enthousiasme, ils illuminent leur entourage, par “ la bougie (qui) est une Mitsva et la Torah (qui) est une lumière ”, de même que par le luminaire de la Torah.

Dans l’attente de bonnes nouvelles de tout cela, je conclus en adressant ma bénédiction pour une considérable réussite à tous ceux qui participeront à cette action, de même qu’à tous les membres de leur famille. Puissent-ils tous recevoir la bénédiction, matérielle et spirituelle à la fois.

Mena’hem Schneerson,

Notes

(1) Sa dimension profonde, exprimée par la ‘Hassidout.
(2) Ce passage apparaît également dans la lettre n°1875, dont la date n’est peut-être pas exacte.
(3) En augmentant chaque jour le nombre des bougies qui sont allumées.