Lettre n° 5966
Par la grâce de D.ieu,
2 Tévet 5718,
Brooklyn,
Au grand Rav et Juste, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
est issu d’une illustre famille, le Rav Chalom Yé’hezkel
Shraga(1) Chlita,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai reçu votre lettre avec plaisir, mais celle-ci m’est parvenue en une période où des activités supplémentaires s’ajoutent à celles que j’assume d’ordinaire. Malheureusement, ces activités ne sont pas toutes joyeuses. Et, de fait, une activité joyeuse empêche également de se concentrer de la manière qui convient. En tout état de cause, pour accéder à votre requête, j’ai volé de mon temps afin de relire ces épreuves(2), comme je le note plus loin.
Le jour lumineux du 19 Kislev est celui de la victoire et de la délivrance de l’enseignement du Baal Chem Tov et de ‘Habad. Il est, selon l’expression du Rabbi Rachab, père de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, dans une lettre bien connue à propos de ce jour, le Roch Hachana de la ‘Hassidout que nos saints maîtres nous ont léguée, de l’enseignement du Baal Chem Tov. Peu après cela(3), on célèbre ‘Hanouka, pendant huit jours, dont les responsa du Rachba, au chapitre 9, expliquent l’importance. On peut également le déduire de l’explication précise qui est développée par le commentaire de ‘Hanouka de l’auteur du Tanya, imprimée dans le Torah Or, à la page 34c. Or, la bougie et la Mitsva sont constituées d’huile, qui fait allusion aux “ secrets des secrets de la Torah ”, comme le dit le saint Zohar.
Puisse donc D.ieu faire que ceci se prolonge tout au long de l’année, depuis les “ secrets des secrets de la Torah ” jusqu’à sa partie révélée et à l’action concrète découlant de cette étude. Notre Torah tranche que “ l’huile imbibe toute chose ”, conformément aux termes du verset : “ Tu seras intègre ” à la fois dans la partie révélée de la Torah, dans sa dimension cachée et dans l’action concrète.
Avec mes respects et ma bénédiction,
N. B. : Conformément à votre demande, je vous restitue votre fascicule.
Notes : sur le sujet proprement dit : Faut-il lire la Paracha des chefs de tribu, pendant les premiers jours de Nissan, dans un Séfer Torah ? Mon beau-père, le Rabbi, ne le faisait pas, bien qu’il en soit question dans le Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, chapitre 285, paragraphe 4, selon lequel il est bon, le vendredi, de lire deux fois chaque verset de la Paracha dans un Séfer Torah apte à l’emploi. Et, l’on sait que le comportement de mon beau-père, le Rabbi, était basé sur celui de son père et des générations précédentes. Mais, nos Sages remarquent qu’un même fleuve peut donner naissance à plusieurs affluents.
Sur la question qui est posée ici : Si on lit la Paracha des chefs de tribu dans le Séfer Torah, est-il bon, le Chabbat, de rapprocher cette lecture de celle, publique, de la Sidra, bien plus de la faire dans le même Séfer Torah, que l’on enroule alors jusqu’à la Parchat Nasso ? Bien que vous ne le notiez pas, il est clair qu’il y a un doute également, pour la même raison, à propos du Roch ‘Hodech Nissan, de même que les lundis et les jeudis. Mais, à mon sens, il n’en est pas ainsi :
A) Ceci semble être un ajout à la lecture publique de la Torah. Or, s’il est permis d’augmenter le nombre des appelés à la Torah, aucun texte, en revanche, ne permet d’en allonger la lecture. Certes, une différence est faite, y compris par ceux qui arrivent quand la communauté est au milieu de la prière, puisque l’on dit une bénédiction avant et après chaque lecture. Toutefois, il est envisageable que l’on ne dise pas de bénédiction pour la lecture obligatoire, comme l’explique le Chaareï Ephraïm, porte 8, chapitre 29.
B) On ne roule pas un Séfer Torah en public, si ce n’est quand on en a pas le choix, comme le dit le Ora’h ‘Haïm, au chapitre 144. Pour autant, il est peut-être possible de permettre cette pratique de la façon suivante :
1. Au final, pourquoi serait-il interdit d’allonger la lecture obligatoire ? S’agissant de la bénédiction des Cohanim, le traité Roch Hachana 28b développe un raisonnement particulier pour interdire l’ajout, ce qui veut dire que celui-ci aurait été envisageable, si ce n’était cette précision. C’est précisément pour cela qu’il convient de l’écarter. Or, en l’occurrence, il s’agit également d’étude de la Torah. Bien entendu, il en est ainsi uniquement si l’on ne multiplie pas les bénédictions et si l’on n’impose pas un effort démesuré à la communauté.
On peut tirer une preuve justifiant cette pratique en considérant l’ajout à la lecture de la Torah. En effet, celle-ci doit être achevée en trois ans et demi, comme c’est le cas en Terre Sainte, selon le Yam Chel Chlomo, à la fin du traité Baba Kama. Pour autant, la coutume la plus répandue veut que l’on achève cette lecture en un an.
On peut, toutefois, trouver une preuve en sens contraire dans le fait qu’à Sim’hat Torah, on relise plusieurs fois la même Paracha. En revanche, on ne le fait pas pour la Paracha précédente. Vous consulterez les responsa de mon arrière grand-père, le Tséma’h Tsédek, à la fin de la partie Ora’h ‘Haïm, selon lequel il est préférable de lire un passage nouveau. On peut expliquer, bien que difficilement, que la lecture porte effectivement sur les bénédictions.
De même, on peut tirer une preuve de l’interdiction de la discussion et des conditions relatives à la conclusion de l’étude de la Torah. Les avis, à ce sujet, sont cités dans le Chaareï Ephraïm, porte 7 et ses commentaires. La communauté adopte donc une position rigoriste et l’on ne dit pas qu’en tout état de cause, il faut lire la Torah sans bénédiction. Ainsi, on lit les deux versets et le Targoum de chaque Paracha, au plus tard, jusqu’à Sim’hat Torah. Certes, on peut encore s’interroger sur tout cela, mais ce point ne sera pas développé ici.
2. Les responsa Nahar Aparsemon, citées par le Chaareï Ra’hamim, porte 9, chapitre 123, disent que l’on roule le Séfer Torah devant la communauté pour empêcher qu’on le déplace. Mais, l’on peut expliquer difficilement, qu’il en est ainsi uniquement quand la communauté a intérêt à ce que l’on ne déplace pas le Séfer Torah, comme le dit le Maguen Avraham, au chapitre 144, paragraphe 7, ce qui n’est pas le cas en l’occurrence.
3. Même si un tel intérêt existe, mais qu’il y a un risque à transporter le Séfer Torah de cette façon, c’est-à-dire dans la synagogue, pour ceux qui l’utilisent afin de lire la Paracha des chefs de tribu, il faut considérer qu’un tel risque n’est pas du tout pris en compte. En l’occurrence, on transporte le Séfer Torah pour une lecture qui n’est qu’une coutume, qui n’est même pas mentionnée par le Choul’han Arou’h et le Ramah. C’est donc, selon cette conception, uniquement d’une maison à l’autre que le Séfer Torah ne peut pas être transporté. Le Zohar, tome 3, page 71b, précise : “ d’une synagogue à l’autre, a fortiori s’il faut traverser la rue ” et le Chaareï Ra’hamim, porte 9, chapitre 122, ajoute que ce risque n’existe pas réellement, s’il s’agit d’aller d’une pièce à l’autre.
4. Point qui est essentiel, à mon humble avis, il n’y a pas lieu de lire la Paracha des chefs de tribu avant la prière de Moussaf, car cette lecture commémore les sacrifices. Or, celui du Moussaf est plus fréquent et plus saint que les sacrifices des chefs de tribu. On peut se demander si la Paracha des chefs de tribu peut être adjointe à celle de Min’ha, car en plus de ce qui a été dit auparavant, se pose alors la question du Kaddish.
Quelques notes sur votre fascicule :
Page 1 : On lit ainsi la Paracha des chefs de tribu parce qu’on le fait également pour les deux versets de la Paracha et le Targoum. Pourtant, une différence existe, car cette dernière pratique a été introduite par le Talmud, ce qui n’est pas le cas pour la première.
Il y a également une différence fondamentale par le fait que la lecture des deux versets de la Paracha et du Targoum porte bien sur la Paracha qui est lue publiquement. Selon les termes du Rambam, reproduits dans le Choul’han Arou’h, au début du chapitre 285 : “ Même si un homme entend l’ensemble de la Torah, chaque Chabbat, avec la communauté, il doit en lire deux fois chaque verset, avec le Targoum ”. Selon le Ramban, par contre, cette obligation incombe uniquement à celui qui n’a pas écouté la lecture publique. Cette pratique est donc bien comparable à la lecture du Séfer Torah. Vous consulterez également le Toureï Zahav, au début du chapitre 285.
Page 9 : Cette lecture ne peut pas être faite avant Moussaf, afin de ne pas peser sur la communauté. On peut se demander si cette raison s’applique, en l’occurrence car, à l’heure actuelle, tous ceux qui prient dans les synagogues ont coutume de lire la Paracha des chefs de tribu. Dès lors, en quoi cela pèserait-il sur eux ? Quant à ceux qui s’écartent de la communauté, en la matière, on peut se demander s’il faut les encourager dans cette démarche en repoussant cette lecture.
De même, vous envisagez de la repousser après le Moussaf, comme on l’a fait pour la prière Ou Va Le Tsion, selon le Tour et Choul’han Arou’h, au chapitre 292. Pour cette raison, on peut retarder la lecture de la Paracha des chefs de tribu jusqu’à après le repas ou même après Min’ha, comme c’est le cas pour la prière Ou Va Le Tsion et pour la même raison.
Pages 9-11 : J’observe que vous citez ici l’apparence d’un ajout à la lecture de la Torah obligatoire et l’interdiction de rouler le Séfer Torah en public, points auxquels nous faisions allusion plus haut. S’agissant d’une pratique nouvelle, vous consulterez le Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, Ora’h ‘Haïm, chapitre 301, fin du paragraphe 60, d’après le Maguen Avraham. Et, l’on peut citer le chapitre 462, paragraphe 8, qui dit : “ cette pratique a été introduite de peur que… ”. Vous consulterez également le Beth Yossef. En tout état de cause, le Beth Chlomo dit le contraire de ce qu’expliquent les premiers et les derniers Sages. Vous consulterez également les Ikareï Ha Dat sur Ora’h ‘Haïm, chapitre 1, cité par le Sdeï ‘Hémed, recueil de lois, à l’article Roch Hachana.
Pour une certaine raison, l’envoi de cette lettre a été retardé et vous voudrez bien m’en excuser.
Notes
(1) Le Rav C. Y. S. Rubin Halbershtam, de Brooklyn, le Rabbi de Tchéchinov. Voir, à son sujet, la lettre n°3789.
(2) Celles d’un fascicule écrit par le Rabbi de Tchéchinov.
(3) Voir la lettre n°5963.
2 Tévet 5718,
Brooklyn,
Au grand Rav et Juste, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
est issu d’une illustre famille, le Rav Chalom Yé’hezkel
Shraga(1) Chlita,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai reçu votre lettre avec plaisir, mais celle-ci m’est parvenue en une période où des activités supplémentaires s’ajoutent à celles que j’assume d’ordinaire. Malheureusement, ces activités ne sont pas toutes joyeuses. Et, de fait, une activité joyeuse empêche également de se concentrer de la manière qui convient. En tout état de cause, pour accéder à votre requête, j’ai volé de mon temps afin de relire ces épreuves(2), comme je le note plus loin.
Le jour lumineux du 19 Kislev est celui de la victoire et de la délivrance de l’enseignement du Baal Chem Tov et de ‘Habad. Il est, selon l’expression du Rabbi Rachab, père de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, dans une lettre bien connue à propos de ce jour, le Roch Hachana de la ‘Hassidout que nos saints maîtres nous ont léguée, de l’enseignement du Baal Chem Tov. Peu après cela(3), on célèbre ‘Hanouka, pendant huit jours, dont les responsa du Rachba, au chapitre 9, expliquent l’importance. On peut également le déduire de l’explication précise qui est développée par le commentaire de ‘Hanouka de l’auteur du Tanya, imprimée dans le Torah Or, à la page 34c. Or, la bougie et la Mitsva sont constituées d’huile, qui fait allusion aux “ secrets des secrets de la Torah ”, comme le dit le saint Zohar.
Puisse donc D.ieu faire que ceci se prolonge tout au long de l’année, depuis les “ secrets des secrets de la Torah ” jusqu’à sa partie révélée et à l’action concrète découlant de cette étude. Notre Torah tranche que “ l’huile imbibe toute chose ”, conformément aux termes du verset : “ Tu seras intègre ” à la fois dans la partie révélée de la Torah, dans sa dimension cachée et dans l’action concrète.
Avec mes respects et ma bénédiction,
N. B. : Conformément à votre demande, je vous restitue votre fascicule.
Notes : sur le sujet proprement dit : Faut-il lire la Paracha des chefs de tribu, pendant les premiers jours de Nissan, dans un Séfer Torah ? Mon beau-père, le Rabbi, ne le faisait pas, bien qu’il en soit question dans le Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, chapitre 285, paragraphe 4, selon lequel il est bon, le vendredi, de lire deux fois chaque verset de la Paracha dans un Séfer Torah apte à l’emploi. Et, l’on sait que le comportement de mon beau-père, le Rabbi, était basé sur celui de son père et des générations précédentes. Mais, nos Sages remarquent qu’un même fleuve peut donner naissance à plusieurs affluents.
Sur la question qui est posée ici : Si on lit la Paracha des chefs de tribu dans le Séfer Torah, est-il bon, le Chabbat, de rapprocher cette lecture de celle, publique, de la Sidra, bien plus de la faire dans le même Séfer Torah, que l’on enroule alors jusqu’à la Parchat Nasso ? Bien que vous ne le notiez pas, il est clair qu’il y a un doute également, pour la même raison, à propos du Roch ‘Hodech Nissan, de même que les lundis et les jeudis. Mais, à mon sens, il n’en est pas ainsi :
A) Ceci semble être un ajout à la lecture publique de la Torah. Or, s’il est permis d’augmenter le nombre des appelés à la Torah, aucun texte, en revanche, ne permet d’en allonger la lecture. Certes, une différence est faite, y compris par ceux qui arrivent quand la communauté est au milieu de la prière, puisque l’on dit une bénédiction avant et après chaque lecture. Toutefois, il est envisageable que l’on ne dise pas de bénédiction pour la lecture obligatoire, comme l’explique le Chaareï Ephraïm, porte 8, chapitre 29.
B) On ne roule pas un Séfer Torah en public, si ce n’est quand on en a pas le choix, comme le dit le Ora’h ‘Haïm, au chapitre 144. Pour autant, il est peut-être possible de permettre cette pratique de la façon suivante :
1. Au final, pourquoi serait-il interdit d’allonger la lecture obligatoire ? S’agissant de la bénédiction des Cohanim, le traité Roch Hachana 28b développe un raisonnement particulier pour interdire l’ajout, ce qui veut dire que celui-ci aurait été envisageable, si ce n’était cette précision. C’est précisément pour cela qu’il convient de l’écarter. Or, en l’occurrence, il s’agit également d’étude de la Torah. Bien entendu, il en est ainsi uniquement si l’on ne multiplie pas les bénédictions et si l’on n’impose pas un effort démesuré à la communauté.
On peut tirer une preuve justifiant cette pratique en considérant l’ajout à la lecture de la Torah. En effet, celle-ci doit être achevée en trois ans et demi, comme c’est le cas en Terre Sainte, selon le Yam Chel Chlomo, à la fin du traité Baba Kama. Pour autant, la coutume la plus répandue veut que l’on achève cette lecture en un an.
On peut, toutefois, trouver une preuve en sens contraire dans le fait qu’à Sim’hat Torah, on relise plusieurs fois la même Paracha. En revanche, on ne le fait pas pour la Paracha précédente. Vous consulterez les responsa de mon arrière grand-père, le Tséma’h Tsédek, à la fin de la partie Ora’h ‘Haïm, selon lequel il est préférable de lire un passage nouveau. On peut expliquer, bien que difficilement, que la lecture porte effectivement sur les bénédictions.
De même, on peut tirer une preuve de l’interdiction de la discussion et des conditions relatives à la conclusion de l’étude de la Torah. Les avis, à ce sujet, sont cités dans le Chaareï Ephraïm, porte 7 et ses commentaires. La communauté adopte donc une position rigoriste et l’on ne dit pas qu’en tout état de cause, il faut lire la Torah sans bénédiction. Ainsi, on lit les deux versets et le Targoum de chaque Paracha, au plus tard, jusqu’à Sim’hat Torah. Certes, on peut encore s’interroger sur tout cela, mais ce point ne sera pas développé ici.
2. Les responsa Nahar Aparsemon, citées par le Chaareï Ra’hamim, porte 9, chapitre 123, disent que l’on roule le Séfer Torah devant la communauté pour empêcher qu’on le déplace. Mais, l’on peut expliquer difficilement, qu’il en est ainsi uniquement quand la communauté a intérêt à ce que l’on ne déplace pas le Séfer Torah, comme le dit le Maguen Avraham, au chapitre 144, paragraphe 7, ce qui n’est pas le cas en l’occurrence.
3. Même si un tel intérêt existe, mais qu’il y a un risque à transporter le Séfer Torah de cette façon, c’est-à-dire dans la synagogue, pour ceux qui l’utilisent afin de lire la Paracha des chefs de tribu, il faut considérer qu’un tel risque n’est pas du tout pris en compte. En l’occurrence, on transporte le Séfer Torah pour une lecture qui n’est qu’une coutume, qui n’est même pas mentionnée par le Choul’han Arou’h et le Ramah. C’est donc, selon cette conception, uniquement d’une maison à l’autre que le Séfer Torah ne peut pas être transporté. Le Zohar, tome 3, page 71b, précise : “ d’une synagogue à l’autre, a fortiori s’il faut traverser la rue ” et le Chaareï Ra’hamim, porte 9, chapitre 122, ajoute que ce risque n’existe pas réellement, s’il s’agit d’aller d’une pièce à l’autre.
4. Point qui est essentiel, à mon humble avis, il n’y a pas lieu de lire la Paracha des chefs de tribu avant la prière de Moussaf, car cette lecture commémore les sacrifices. Or, celui du Moussaf est plus fréquent et plus saint que les sacrifices des chefs de tribu. On peut se demander si la Paracha des chefs de tribu peut être adjointe à celle de Min’ha, car en plus de ce qui a été dit auparavant, se pose alors la question du Kaddish.
Quelques notes sur votre fascicule :
Page 1 : On lit ainsi la Paracha des chefs de tribu parce qu’on le fait également pour les deux versets de la Paracha et le Targoum. Pourtant, une différence existe, car cette dernière pratique a été introduite par le Talmud, ce qui n’est pas le cas pour la première.
Il y a également une différence fondamentale par le fait que la lecture des deux versets de la Paracha et du Targoum porte bien sur la Paracha qui est lue publiquement. Selon les termes du Rambam, reproduits dans le Choul’han Arou’h, au début du chapitre 285 : “ Même si un homme entend l’ensemble de la Torah, chaque Chabbat, avec la communauté, il doit en lire deux fois chaque verset, avec le Targoum ”. Selon le Ramban, par contre, cette obligation incombe uniquement à celui qui n’a pas écouté la lecture publique. Cette pratique est donc bien comparable à la lecture du Séfer Torah. Vous consulterez également le Toureï Zahav, au début du chapitre 285.
Page 9 : Cette lecture ne peut pas être faite avant Moussaf, afin de ne pas peser sur la communauté. On peut se demander si cette raison s’applique, en l’occurrence car, à l’heure actuelle, tous ceux qui prient dans les synagogues ont coutume de lire la Paracha des chefs de tribu. Dès lors, en quoi cela pèserait-il sur eux ? Quant à ceux qui s’écartent de la communauté, en la matière, on peut se demander s’il faut les encourager dans cette démarche en repoussant cette lecture.
De même, vous envisagez de la repousser après le Moussaf, comme on l’a fait pour la prière Ou Va Le Tsion, selon le Tour et Choul’han Arou’h, au chapitre 292. Pour cette raison, on peut retarder la lecture de la Paracha des chefs de tribu jusqu’à après le repas ou même après Min’ha, comme c’est le cas pour la prière Ou Va Le Tsion et pour la même raison.
Pages 9-11 : J’observe que vous citez ici l’apparence d’un ajout à la lecture de la Torah obligatoire et l’interdiction de rouler le Séfer Torah en public, points auxquels nous faisions allusion plus haut. S’agissant d’une pratique nouvelle, vous consulterez le Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, Ora’h ‘Haïm, chapitre 301, fin du paragraphe 60, d’après le Maguen Avraham. Et, l’on peut citer le chapitre 462, paragraphe 8, qui dit : “ cette pratique a été introduite de peur que… ”. Vous consulterez également le Beth Yossef. En tout état de cause, le Beth Chlomo dit le contraire de ce qu’expliquent les premiers et les derniers Sages. Vous consulterez également les Ikareï Ha Dat sur Ora’h ‘Haïm, chapitre 1, cité par le Sdeï ‘Hémed, recueil de lois, à l’article Roch Hachana.
Pour une certaine raison, l’envoi de cette lettre a été retardé et vous voudrez bien m’en excuser.
Notes
(1) Le Rav C. Y. S. Rubin Halbershtam, de Brooklyn, le Rabbi de Tchéchinov. Voir, à son sujet, la lettre n°3789.
(2) Celles d’un fascicule écrit par le Rabbi de Tchéchinov.
(3) Voir la lettre n°5963.