Lettre n° 598
Par la grâce de D.ieu,
10 Iyar 5710,
Au distingué ‘Hassid, qui craint D.ieu,
le Rav I.(1),
Je vous salue et vous bénis,
Vous trouverez ci-joint le fascicule qui vient de paraître. Vous voudrez bien le mettre à la disposition du plus grand nombre, de la manière qui convient le mieux(2).
Vous savez que l’influence accordée à l’élément qui reçoit par celui qui donne a pour but de donner naissance à un fruit. Pour cela, cette influence doit descendre, d’une étape vers l’autre et se modifier, jusqu’à ce que la naissance soit effective, jusqu’à ce qu’elle donne des fruits, qui en porteront d’autres, à leur tour.
Il faut, pour cela, traverser les neuf forces de l’âme, tout comme, de manière physique, on passe neuf étapes, qui sont neuf mois dans ce monde et neuf heures, dans le monde futur, lorsqu’une femme enfantera chaque jour, comme l’écrit l’Admour Hazaken, dont l’explication est reproduite et commentée par le Pirouch Hamilot, du Tséma’h Tsédek, à la fin de Yehi ‘Hevod.
Voici ce que dit le Tséma’h Tsédek, pour ce qui concerne notre propos: "A mon humble avis, la gestation dure neuf mois, car les mondes de Brya, Yetsira et Assya, ceux de l’existence effective, ne sont nullement comparables à celui d’Atsilout. Aussi, pour que l’influence puisse s’exercer dans le monde de Brya, elle doit d’abord passer par les neuf stades d’Atsilout(3), faute de quoi elle connaîtrait la chute, en parvenant ici-bas, du fait de l’emprise des forces du mal.
Ce processus peut être comparé à celui de la cassure des réceptacles(4). Et l’influence se perpétue donc uniquement grâce à son séjour en Mal’hout, l’Attribut de Royauté(5) qui est à l’origine de Brya, Yetsira et Assya. Dans le monde futur, en revanche, les mondes connaîtront une plus grande élévation et le Nom de D.ieu se lira tel qu’Il s’écrit. Une aussi longue gestation ne sera donc pas nécessaire. Neuf heures suffiront".
Bien que la naissance concrète et effective intervienne à l’issue de neuf mois, nos Sages disent, qu’au tiers de ce laps de temps, l’enfant est déjà reconnaissable(6), selon les traités Yebamot 35a, 37a, 42a, Sanhédrin 69a, Nidda 8b, le Yerouchalmi Yebamot et Nidda, à la même référence. Les commentateurs de la Torah citent cette explication, que l’on retrouve aussi dans les responsa Noda Bihouda, dernière version, Even Haézer, chapitre 19. Ceci ne sera pas développé ici.
Et la Hala’ha retient le principe selon lequel le foetus est reconnaissable, au plus tard, au bout de quatre vingt dix jours(7), selon le Choul’han Arou’h Even Haézer, chapitre 13, paragraphe 1. Ce laps de temps constitue, en effet, la période de reconnaissance.
Dans deux jours, nous parviendrons au terme de cette période de reconnaissance, à l’issue du décès de mon beau-père, le Rabbi. Je ne sais pas si une réunion ‘hassidique doit être organisée, à cette occasion. Cela dépend sans doute de l’endroit où l’on se trouve, mais, en tout état de cause, en tout lieu, chacun devra établir un bilan moral, méditer au fait qu’il nous a confié son esprit et que celui-ci doit donner des fruits, qui, à leur tour, en porteront d’autres.
Sans doute, tout ceci nous a-t-il été confié sans qu’un laps de temps aussi important ne soit nécessaire pour que puisse intervenir la naissance effective et, a fortiori, la reconnaissance. Néanmoins, quatre vingt dix jours suffisent pour qu’il soit possible de reconnaître et chacun sait ce qui peut découler d’un tel bilan moral.
L’attribut du bien est le plus fort et mon beau-père explique le contenu allégorique de Pessa’h Chéni, qui est rapporté dans le Hayom Yom: "Pessa’h Cheni enseigne que rien n’est jamais perdu. On peut toujours réparer. Celui qui est impur ou éloigné, même s’il est responsable d’un tel état de fait, même s’il l’a voulu, peut, malgré tout, réparer".
En vous souhaitant tout le bien,
Rav Mena’hem Schneerson,
* * *
Il est clair(8) que le chef de la génération n’accorde plus son influence, à l’heure actuelle, comme il le faisait auparavant. Il ne le fait plus de la même manière. Mais, celle-ci atteint son point culminant à la date du décès et elle est donc à même de provoquer chez celui qui la reçoit une naissance nouvelle, révélant la Divinité infinie auprès des créatures.
C’est pour cela que neuf mois sont nécessaires, que la reconnaissance est possible, dans la dimension profonde. Le temps et les jours, dans leur définition physique, découlent de ce processus et font ainsi allusion à ce qui est leur pendant moral.
* * *
Vous avez sans doute reçu, en leur temps, les fascicules et ce qui y était joint(9). Je suis surpris que vous ne me l’ayez pas encore confirmé. Comme vous me l’avez demandé, j’ai mentionné votre nom, lorsque je me trouvais près du tombeau.
Vous me dites(10) que l’on ne disait pas le Kaddish des orphelins avant la prière. On peut s’interroger, à ce propos, puisque mon beau-père, le Rabbi, a demandé de le faire, pendant la lecture des Tehilim qui précède la prière, durant le Chabbat au cours duquel on bénit le nouveau mois.
* * *
J’ai bien reçu votre lettre du 7 Iyar et les listes qui l’accompagnaient. Ces jours-ci, des reçus seront envoyés. Le Maamad(11) a été transmis, de même que les deux Mezouzot(12) pour rembourser la dette.
Vous m’interrogez sur le discours ‘hassidique de 5682(13), intitulé "Au milieu de ce jour". Voici, à mon humble avis, la réponse à votre question.
Les rives du fleuve s’élargissent naturellement, ce qui fait allusion au concept, qui se développe à partir de la source de l’intellect. Néanmoins, il n’en est ainsi qu’à partir du moment où le fleuve existe effectivement. Pour qu’il puisse se constituer, en revanche, une source est nécessaire, comme l’établit ce discours ‘hassidique.
On pourrait donc penser qu’il en est de même dans la relation entre ‘Ho’hma, la force de découverte intellectuelle et Bina, la force d’analyse raisonnée. Ce texte rétablit donc la réalité des faits.
* * *
A mon humble avis, il est bon qu’au moins une fois par semaine, une étude publique soit organisée. Au cours de celle-ci, une personne lira le texte et les autres écouteront, le discuteront et le commenteront. Dans la mesure du possible et si personne ne s’en formalise, on désignera par roulement celui qui lit.
On comprend la différence entre(14) "Le fleuve m’appartient et je l’ai fait", c'est-à-dire j’ai moi-même fait le fleuve, et "je me suis fait", c'est-à-dire je me suis fait moi-même et donc, a fortiori, ai-je fait le fleuve? Ainsi, le verset Yé’hezkel 29, 9, évoquant le châtiment, dit bien: "et j’ai fait", ce qui est suffisant pour châtier sévèrement. A l’opposé, décrivant toute la profondeur du mal de l’Egypte, le verset Yé’hezkel 29, 3, dit: "et je me suis fait".
On peut, à ce propos, s’interroger sur le chapitre 22 du Tanya, qui fait mention des deux versets à la fois. Et le Kountrass Oumayan, discours 3, chapitre 2, cite bien le Tanya, comme en atteste le manuscrit du Rabbi(15). Il y a donc une faute d’imprimerie dans l’édition courante et il faut rectifier la note explicative en conséquence.
* * *
Vous m’interrogez sur l’expression: "celui qui a son étude de la Torah à la main"(16), apparaissant dans le chapitre 40 du Tanya. Vous me demandez si cela s’applique aussi à la fin du chapitre 39, "s’il étudie de nouveau pour le Nom de D.ieu"(17).
Il est bien évident que c’est le cas et il est dit ensuite que cette élévation est bien obtenue. Néanmoins, vous avancez que Rav Achi a révisé la totalité de son étude afin de s’attacher encore plus profondément au Nom de D.ieu qu’auparavant. On peut se demander si c’était effectivement le cas.
En effet, il s’agit, dans ce texte, d’une étude qui n’est pas clairement consacrée au Nom de D.ieu(18). Or, celle-ci est nécessairement animée par l’amour de D.ieu naturel qui se trouve, à l’état latent, en chaque Juif, selon le chapitre 3 du Kountrass A’haron. En effet, il est évident que l’on parle de révélation par référence à ce qui est caché.
* * *
Vous m’interrogez sur le paragraphe 12 du discours ‘hassidique paru dans le fascicule de Pourim, selon lequel il existe une infinité de mondes spirituels. Vous faites remarquer que ce qui est infini ne peut découler d’une multitude finie, comme le dit le chapitre 11 de la Mitsva de la foi(19).
Les Sages du Zohar nous ont révélé que le nombre des mondes est infini, comme le rapporte ce fascicule et vous consulterez également, à ce sujet, le chapitre 46 du Tanya. De fait, la question que vous soulevez ne se pose pas, puisqu’il en est ainsi par le fait de D.ieu, pour Lequel l’impossibilité n’a pas de sens et Qui supporte deux éléments opposés.
Vous consulterez le Likouteï Torah Balak, au discours intitulé Mi Mana, chapitre 3 et le discours Sam’houni, figurant dans le Dére’h Emouna, au chapitre 2.
Notes
(1) Cette lettre fut adressée à plusieurs personnes. Voir, à ce propos, la lettre n°481.
(2) Voir, à ce propos, la lettre suivante.
(3)Voir, à ce propos, la lettre n°600.
(4) Dans le système de Tohou, qui précéda celui de Tikoun, de la réparation.
(5) Du monde d’Atsilout.
(6) Soit à l’issue de trois mois. Cette lettre est écrite trois mois après le décès du précédent Rabbi.
(7) Après la conception.
(8) Ce paragraphe fut ajouté sur l’exemplaire de cette lettre conservée par le secrétariat. Il apparaît également dans la lettre n°624.
(9) Ce paragraphe fut ajouté sur la lettre adressée au Rav Chlomo ‘Haïm Kasselman, de Terre Sainte. Voir, à son propos, la lettre n°425.
(10) Le Rav Kasselman écrivait, à l’issue du Chabbat 8 Adar: "J’ai eu le mérite de me trouver moi-même, le 2 Nissan 5680 (1920, lors du décès du Rabbi Rachab), à Rostov. Voici ce qu’était alors la pratique du Rabbi (Yossef Its’hak, fils du Rabbi Rachab). Pendant les sept jours du deuil, il avait demandé aux élèves de la Yechiva de venir, dans la maison du Rabbi, à six heures du matin et de lire tous les Tehilim. Après chaque livre, le Rabbi disait le Kaddish, selon l’usage. Mais, il ne le fit qu’un jour ou deux, je ne me souviens pas précisément pendant combien de temps. Lui-même, lisait les Tehilim dans une chambre à part et non avec les élèves de la Yechiva. Lorsqu’il fallait dire le Kaddish, il ouvrait la porte et le faisait. Une fois qu’il ouvrit la porte, le deuxième ou le troisième jour, il m’appela. Je me suis présenté devant lui et il m’a dit: "Mon père ne souhaite pas que l’on dise le Kaddish des orphelins avant la prière et il m’a demandé ce qu’il faut faire. J’ai proposé qu’après chaque livre de Tehilim, on lise également une Michna et que l’on dise ensuite le Kaddish des Sages". C’est ce que l’on a fait pendant le reste des sept jours". Voir, sur ce sujet, la lettre n°624.
(11) Voir, à ce propos, les lettres 513, 520, 548, 557, 566, 575 et 577.
(12) Les deux mille dollars.
(13) 1921, du précédent Rabbi.
(14) Deux versets rapportant les conceptions du Pharaon, dans sa relation avec le Nil, à l’origine de la subsistance de l’Egypte.
(15) Rachab.
(16) C'est-à-dire celui dont l’âme, regagnant les sphères célestes, conserve l’étude de la Torah qu’elle a accumulé dans ce monde, en ayant assuré l’élévation.
(17) Après ne pas l’avoir fait pendant un certain temps, assure-t-on ainsi l’élévation de cette étude?
(18) C’est à celle-ci qu’il s’agit d’apporter l’élévation.
(19) Dans le Dére’h Mitsvoté’ha, du Tséma’h Tsédek.
10 Iyar 5710,
Au distingué ‘Hassid, qui craint D.ieu,
le Rav I.(1),
Je vous salue et vous bénis,
Vous trouverez ci-joint le fascicule qui vient de paraître. Vous voudrez bien le mettre à la disposition du plus grand nombre, de la manière qui convient le mieux(2).
Vous savez que l’influence accordée à l’élément qui reçoit par celui qui donne a pour but de donner naissance à un fruit. Pour cela, cette influence doit descendre, d’une étape vers l’autre et se modifier, jusqu’à ce que la naissance soit effective, jusqu’à ce qu’elle donne des fruits, qui en porteront d’autres, à leur tour.
Il faut, pour cela, traverser les neuf forces de l’âme, tout comme, de manière physique, on passe neuf étapes, qui sont neuf mois dans ce monde et neuf heures, dans le monde futur, lorsqu’une femme enfantera chaque jour, comme l’écrit l’Admour Hazaken, dont l’explication est reproduite et commentée par le Pirouch Hamilot, du Tséma’h Tsédek, à la fin de Yehi ‘Hevod.
Voici ce que dit le Tséma’h Tsédek, pour ce qui concerne notre propos: "A mon humble avis, la gestation dure neuf mois, car les mondes de Brya, Yetsira et Assya, ceux de l’existence effective, ne sont nullement comparables à celui d’Atsilout. Aussi, pour que l’influence puisse s’exercer dans le monde de Brya, elle doit d’abord passer par les neuf stades d’Atsilout(3), faute de quoi elle connaîtrait la chute, en parvenant ici-bas, du fait de l’emprise des forces du mal.
Ce processus peut être comparé à celui de la cassure des réceptacles(4). Et l’influence se perpétue donc uniquement grâce à son séjour en Mal’hout, l’Attribut de Royauté(5) qui est à l’origine de Brya, Yetsira et Assya. Dans le monde futur, en revanche, les mondes connaîtront une plus grande élévation et le Nom de D.ieu se lira tel qu’Il s’écrit. Une aussi longue gestation ne sera donc pas nécessaire. Neuf heures suffiront".
Bien que la naissance concrète et effective intervienne à l’issue de neuf mois, nos Sages disent, qu’au tiers de ce laps de temps, l’enfant est déjà reconnaissable(6), selon les traités Yebamot 35a, 37a, 42a, Sanhédrin 69a, Nidda 8b, le Yerouchalmi Yebamot et Nidda, à la même référence. Les commentateurs de la Torah citent cette explication, que l’on retrouve aussi dans les responsa Noda Bihouda, dernière version, Even Haézer, chapitre 19. Ceci ne sera pas développé ici.
Et la Hala’ha retient le principe selon lequel le foetus est reconnaissable, au plus tard, au bout de quatre vingt dix jours(7), selon le Choul’han Arou’h Even Haézer, chapitre 13, paragraphe 1. Ce laps de temps constitue, en effet, la période de reconnaissance.
Dans deux jours, nous parviendrons au terme de cette période de reconnaissance, à l’issue du décès de mon beau-père, le Rabbi. Je ne sais pas si une réunion ‘hassidique doit être organisée, à cette occasion. Cela dépend sans doute de l’endroit où l’on se trouve, mais, en tout état de cause, en tout lieu, chacun devra établir un bilan moral, méditer au fait qu’il nous a confié son esprit et que celui-ci doit donner des fruits, qui, à leur tour, en porteront d’autres.
Sans doute, tout ceci nous a-t-il été confié sans qu’un laps de temps aussi important ne soit nécessaire pour que puisse intervenir la naissance effective et, a fortiori, la reconnaissance. Néanmoins, quatre vingt dix jours suffisent pour qu’il soit possible de reconnaître et chacun sait ce qui peut découler d’un tel bilan moral.
L’attribut du bien est le plus fort et mon beau-père explique le contenu allégorique de Pessa’h Chéni, qui est rapporté dans le Hayom Yom: "Pessa’h Cheni enseigne que rien n’est jamais perdu. On peut toujours réparer. Celui qui est impur ou éloigné, même s’il est responsable d’un tel état de fait, même s’il l’a voulu, peut, malgré tout, réparer".
En vous souhaitant tout le bien,
Rav Mena’hem Schneerson,
* * *
Il est clair(8) que le chef de la génération n’accorde plus son influence, à l’heure actuelle, comme il le faisait auparavant. Il ne le fait plus de la même manière. Mais, celle-ci atteint son point culminant à la date du décès et elle est donc à même de provoquer chez celui qui la reçoit une naissance nouvelle, révélant la Divinité infinie auprès des créatures.
C’est pour cela que neuf mois sont nécessaires, que la reconnaissance est possible, dans la dimension profonde. Le temps et les jours, dans leur définition physique, découlent de ce processus et font ainsi allusion à ce qui est leur pendant moral.
* * *
Vous avez sans doute reçu, en leur temps, les fascicules et ce qui y était joint(9). Je suis surpris que vous ne me l’ayez pas encore confirmé. Comme vous me l’avez demandé, j’ai mentionné votre nom, lorsque je me trouvais près du tombeau.
Vous me dites(10) que l’on ne disait pas le Kaddish des orphelins avant la prière. On peut s’interroger, à ce propos, puisque mon beau-père, le Rabbi, a demandé de le faire, pendant la lecture des Tehilim qui précède la prière, durant le Chabbat au cours duquel on bénit le nouveau mois.
* * *
J’ai bien reçu votre lettre du 7 Iyar et les listes qui l’accompagnaient. Ces jours-ci, des reçus seront envoyés. Le Maamad(11) a été transmis, de même que les deux Mezouzot(12) pour rembourser la dette.
Vous m’interrogez sur le discours ‘hassidique de 5682(13), intitulé "Au milieu de ce jour". Voici, à mon humble avis, la réponse à votre question.
Les rives du fleuve s’élargissent naturellement, ce qui fait allusion au concept, qui se développe à partir de la source de l’intellect. Néanmoins, il n’en est ainsi qu’à partir du moment où le fleuve existe effectivement. Pour qu’il puisse se constituer, en revanche, une source est nécessaire, comme l’établit ce discours ‘hassidique.
On pourrait donc penser qu’il en est de même dans la relation entre ‘Ho’hma, la force de découverte intellectuelle et Bina, la force d’analyse raisonnée. Ce texte rétablit donc la réalité des faits.
* * *
A mon humble avis, il est bon qu’au moins une fois par semaine, une étude publique soit organisée. Au cours de celle-ci, une personne lira le texte et les autres écouteront, le discuteront et le commenteront. Dans la mesure du possible et si personne ne s’en formalise, on désignera par roulement celui qui lit.
On comprend la différence entre(14) "Le fleuve m’appartient et je l’ai fait", c'est-à-dire j’ai moi-même fait le fleuve, et "je me suis fait", c'est-à-dire je me suis fait moi-même et donc, a fortiori, ai-je fait le fleuve? Ainsi, le verset Yé’hezkel 29, 9, évoquant le châtiment, dit bien: "et j’ai fait", ce qui est suffisant pour châtier sévèrement. A l’opposé, décrivant toute la profondeur du mal de l’Egypte, le verset Yé’hezkel 29, 3, dit: "et je me suis fait".
On peut, à ce propos, s’interroger sur le chapitre 22 du Tanya, qui fait mention des deux versets à la fois. Et le Kountrass Oumayan, discours 3, chapitre 2, cite bien le Tanya, comme en atteste le manuscrit du Rabbi(15). Il y a donc une faute d’imprimerie dans l’édition courante et il faut rectifier la note explicative en conséquence.
* * *
Vous m’interrogez sur l’expression: "celui qui a son étude de la Torah à la main"(16), apparaissant dans le chapitre 40 du Tanya. Vous me demandez si cela s’applique aussi à la fin du chapitre 39, "s’il étudie de nouveau pour le Nom de D.ieu"(17).
Il est bien évident que c’est le cas et il est dit ensuite que cette élévation est bien obtenue. Néanmoins, vous avancez que Rav Achi a révisé la totalité de son étude afin de s’attacher encore plus profondément au Nom de D.ieu qu’auparavant. On peut se demander si c’était effectivement le cas.
En effet, il s’agit, dans ce texte, d’une étude qui n’est pas clairement consacrée au Nom de D.ieu(18). Or, celle-ci est nécessairement animée par l’amour de D.ieu naturel qui se trouve, à l’état latent, en chaque Juif, selon le chapitre 3 du Kountrass A’haron. En effet, il est évident que l’on parle de révélation par référence à ce qui est caché.
* * *
Vous m’interrogez sur le paragraphe 12 du discours ‘hassidique paru dans le fascicule de Pourim, selon lequel il existe une infinité de mondes spirituels. Vous faites remarquer que ce qui est infini ne peut découler d’une multitude finie, comme le dit le chapitre 11 de la Mitsva de la foi(19).
Les Sages du Zohar nous ont révélé que le nombre des mondes est infini, comme le rapporte ce fascicule et vous consulterez également, à ce sujet, le chapitre 46 du Tanya. De fait, la question que vous soulevez ne se pose pas, puisqu’il en est ainsi par le fait de D.ieu, pour Lequel l’impossibilité n’a pas de sens et Qui supporte deux éléments opposés.
Vous consulterez le Likouteï Torah Balak, au discours intitulé Mi Mana, chapitre 3 et le discours Sam’houni, figurant dans le Dére’h Emouna, au chapitre 2.
Notes
(1) Cette lettre fut adressée à plusieurs personnes. Voir, à ce propos, la lettre n°481.
(2) Voir, à ce propos, la lettre suivante.
(3)Voir, à ce propos, la lettre n°600.
(4) Dans le système de Tohou, qui précéda celui de Tikoun, de la réparation.
(5) Du monde d’Atsilout.
(6) Soit à l’issue de trois mois. Cette lettre est écrite trois mois après le décès du précédent Rabbi.
(7) Après la conception.
(8) Ce paragraphe fut ajouté sur l’exemplaire de cette lettre conservée par le secrétariat. Il apparaît également dans la lettre n°624.
(9) Ce paragraphe fut ajouté sur la lettre adressée au Rav Chlomo ‘Haïm Kasselman, de Terre Sainte. Voir, à son propos, la lettre n°425.
(10) Le Rav Kasselman écrivait, à l’issue du Chabbat 8 Adar: "J’ai eu le mérite de me trouver moi-même, le 2 Nissan 5680 (1920, lors du décès du Rabbi Rachab), à Rostov. Voici ce qu’était alors la pratique du Rabbi (Yossef Its’hak, fils du Rabbi Rachab). Pendant les sept jours du deuil, il avait demandé aux élèves de la Yechiva de venir, dans la maison du Rabbi, à six heures du matin et de lire tous les Tehilim. Après chaque livre, le Rabbi disait le Kaddish, selon l’usage. Mais, il ne le fit qu’un jour ou deux, je ne me souviens pas précisément pendant combien de temps. Lui-même, lisait les Tehilim dans une chambre à part et non avec les élèves de la Yechiva. Lorsqu’il fallait dire le Kaddish, il ouvrait la porte et le faisait. Une fois qu’il ouvrit la porte, le deuxième ou le troisième jour, il m’appela. Je me suis présenté devant lui et il m’a dit: "Mon père ne souhaite pas que l’on dise le Kaddish des orphelins avant la prière et il m’a demandé ce qu’il faut faire. J’ai proposé qu’après chaque livre de Tehilim, on lise également une Michna et que l’on dise ensuite le Kaddish des Sages". C’est ce que l’on a fait pendant le reste des sept jours". Voir, sur ce sujet, la lettre n°624.
(11) Voir, à ce propos, les lettres 513, 520, 548, 557, 566, 575 et 577.
(12) Les deux mille dollars.
(13) 1921, du précédent Rabbi.
(14) Deux versets rapportant les conceptions du Pharaon, dans sa relation avec le Nil, à l’origine de la subsistance de l’Egypte.
(15) Rachab.
(16) C'est-à-dire celui dont l’âme, regagnant les sphères célestes, conserve l’étude de la Torah qu’elle a accumulé dans ce monde, en ayant assuré l’élévation.
(17) Après ne pas l’avoir fait pendant un certain temps, assure-t-on ainsi l’élévation de cette étude?
(18) C’est à celle-ci qu’il s’agit d’apporter l’élévation.
(19) Dans le Dére’h Mitsvoté’ha, du Tséma’h Tsédek.