Lettre n° 5992
Par la grâce de D.ieu,
16 Tévet 5718,
Brooklyn, New York,
A monsieur Pin’has Steinwaks,
Je vous salue et vous bénis,
Le Rav ‘Hadakov m’a fait part de la discussion qu’il a eue avec vous. C’est la raison pour laquelle je vous écris la présente, malgré les nombreuses lettres que j’avais reçues auparavant et qui attendent toujours leur réponse. Je commence donc par vous remercier. J’ai bien reçu votre livre “ Les Juifs du souvenir ” et je vous en remercie. Le but du souvenir est de lier l’homme à sa mémoire, ce qui doit exercer une influence sur lui. Puisse donc D.ieu faire que le souvenir des personnes à propos desquelles vous écrivez influence les lecteurs de votre livre, qui suivront la voie des ces Juifs du souvenir, le chemin de la vie selon la Tradition d’Israël.
* * *
Vous m’interrogez et formulez des remarques sur la conversation que vous avez eue avec le Rav ‘Hadakov :
A) Vous connaissez le problème posé par le nom d’Erets Israël ou celui d’état d’Israël. Je précise bien qu’il s’agit d’un problème posé par ce nom et uniquement cela. En effet, ce nom a été fixé par le D.ieu d’Israël, comme le dit la Torah, en particulier dans la prophétie de Yé’hezkel (40, 2) : “ Dans les visions célestes, Il me conduisit en Erets Israël ”. Nos Sages, dans la Michna, la Guemara et le Midrash parlent de la Terre Sainte, du pays particulier, ainsi qu’il est dit : “ Quand vous parviendrez dans le pays ”. Bien entendu, comme en tout ce qui est décidé par le Créateur du monde, Qui le dirige, en tout ce qui a trait à la Torah et aux Mitsvot, un homme n’a pas le pouvoir de changer ce nom ou de le modifier pour parler d’état d’Israël, même si la majorité l’accepte. Il n’y a pas lieu de prévoir un vote, sur ce point.
Le refus d’un vote sur ce qui est dit dans la Torah est un principe fondamental. Il n’y a pas là une simple discussion sur un mot ou sur une expression. Il s’agit d’un point ayant une incidence concrète, car une différence existe réellement entre ces dénominations. Le royaume des Khazars, après leur conversion au Judaïsme, devint l’état d’Israël, mais non Erets Israël. Chaque fois que l’on cite mes propos, je tiens à ce que le nom mentionné soit celui qui figure dans la Torah, celui de la tradition vieille de trois millénaires.
B) Les notions d’installation en Erets Israël et de retour à Tsion sont, bien entendu, différentes. Certains les confondent et mentionnent l’une à la place de l’autre. Ceci a eu et a encore pour effet plusieurs confusions et des conclusions erronées. L’installation en Erets Israël est un concept de la Torah. Selon certains avis, il était en vigueur à l’époque du Temple, quand les Juifs se trouvaient sur leur terre. Selon d’autres, il reste valable également pendant le temps de l’exil. Le retour à Tsion, au sens littéral, est lié à la délivrance, à l’issue de l’exil. Bien entendu, il s’applique après la destruction du Temple, puisqu’il s’agit d’un retour. Une telle idée n’est pas nouvelle et elle n’est pas issue de rien. Elle apparaît dans la Torah, par exemple au verset Tehilim 126, 1.
Tels sont les propos du grand maître, le Rambam, dans son Michné Torah, à propos du retour à Tsion, au chapitre 11 des lois des rois : “ Le roi Machia’h se dressera et il rétablira la royauté de David à son état originel, à son gouvernement premier. Il reconstruira le Temple et il rassemblera les exilés d’Israël. La Torah porte témoignage à son propos, ainsi qu’il est dit : D.ieu fera revenir ta captivité. Il te prendra en pitié, te rassemblera encore ”. A la fin de ce chapitre, le Rambam ajoute : “ Un roi se dressera, de la maison de David, versé dans la Torah et se consacrant aux Mitsvot comme David, son ancêtre, selon la Loi Ecrite et la Loi Orale. Il conduira tous les Juifs à suivre la Torah et à la renforcer. Il reconstruira le Temple à sa place et rassemblera les exilés d’Israël ”.
Comme on le sait, le Rambam est précis en chaque mot qu’il emploie dans son Michné Torah, de même que dans l’ordre qu’il adopte, ce qu’il introduit en premier et ce qu’il cite en dernier. De fait, la Hala’ha précise que l’ordre de la Torah en est partie intégrante. Tout d’abord, viendra donc le roi Machia’h, qui rétablira la royauté. Par la suite, il reconstruira le Temple et, ensuite seulement, il réunira les exilés d’Israël, conformément à la promesse de la Torah : “ Il te rassemblera encore. Si tu es repoussé à l’extrémité du ciel, D.ieu te conduira ”. Comme le disait le paragraphe précédent, une décision de la Torah ne peut pas être mise au vote et tranchée selon l’avis majoritaire.
Différents enseignements de nos Sages confortent et expliquent tout cela. Néanmoins, j’ai choisi ici la décision hala’hique figurant dans un livre qui est accepté par l’ensemble de notre peuple, les enfants d’Israël. Comme on l’a dit, cet ouvrage est particulièrement précis, dans les mots qu’il emploie et dans l’ordre qu’il adopte. Il est, bien sûr, inutile de souligner que le point commun à tout ce qui vient d’être dit et à la discussion que l’on a eue, à propos de l’autre rive du Jourdain et, plus généralement, des frontières d’Erets Israël est partie intégrante de la Terre Sainte, partie intégrante de la délivrance du peuple d’Israël.
Il est interdit et même impossible de renoncer au nom d’Erets Israël, même si l’on propose de le remplacer par celui d’état d’Israël. En outre, il est tout aussi interdit et impossible de renoncer au retour à Tsion, même si l’on propose de le remplacer par une installation en Erets Israël, même si cette installation est le fait de dizaines de milliers de personnes. Il est interdit et impossible de renoncer à une partie d’Erets Israël, quelle qu’elle soit, même si la majorité l’accepte.
L’assurance nous a été donnée que le refus de la concession rapproche l’issue de l’exil, exil du corps et exil de l’âme, qu’au final, cette attitude permettra la délivrance, notre délivrance et la libération de nos âmes.
Avec mes respects et ma bénédiction,
16 Tévet 5718,
Brooklyn, New York,
A monsieur Pin’has Steinwaks,
Je vous salue et vous bénis,
Le Rav ‘Hadakov m’a fait part de la discussion qu’il a eue avec vous. C’est la raison pour laquelle je vous écris la présente, malgré les nombreuses lettres que j’avais reçues auparavant et qui attendent toujours leur réponse. Je commence donc par vous remercier. J’ai bien reçu votre livre “ Les Juifs du souvenir ” et je vous en remercie. Le but du souvenir est de lier l’homme à sa mémoire, ce qui doit exercer une influence sur lui. Puisse donc D.ieu faire que le souvenir des personnes à propos desquelles vous écrivez influence les lecteurs de votre livre, qui suivront la voie des ces Juifs du souvenir, le chemin de la vie selon la Tradition d’Israël.
* * *
Vous m’interrogez et formulez des remarques sur la conversation que vous avez eue avec le Rav ‘Hadakov :
A) Vous connaissez le problème posé par le nom d’Erets Israël ou celui d’état d’Israël. Je précise bien qu’il s’agit d’un problème posé par ce nom et uniquement cela. En effet, ce nom a été fixé par le D.ieu d’Israël, comme le dit la Torah, en particulier dans la prophétie de Yé’hezkel (40, 2) : “ Dans les visions célestes, Il me conduisit en Erets Israël ”. Nos Sages, dans la Michna, la Guemara et le Midrash parlent de la Terre Sainte, du pays particulier, ainsi qu’il est dit : “ Quand vous parviendrez dans le pays ”. Bien entendu, comme en tout ce qui est décidé par le Créateur du monde, Qui le dirige, en tout ce qui a trait à la Torah et aux Mitsvot, un homme n’a pas le pouvoir de changer ce nom ou de le modifier pour parler d’état d’Israël, même si la majorité l’accepte. Il n’y a pas lieu de prévoir un vote, sur ce point.
Le refus d’un vote sur ce qui est dit dans la Torah est un principe fondamental. Il n’y a pas là une simple discussion sur un mot ou sur une expression. Il s’agit d’un point ayant une incidence concrète, car une différence existe réellement entre ces dénominations. Le royaume des Khazars, après leur conversion au Judaïsme, devint l’état d’Israël, mais non Erets Israël. Chaque fois que l’on cite mes propos, je tiens à ce que le nom mentionné soit celui qui figure dans la Torah, celui de la tradition vieille de trois millénaires.
B) Les notions d’installation en Erets Israël et de retour à Tsion sont, bien entendu, différentes. Certains les confondent et mentionnent l’une à la place de l’autre. Ceci a eu et a encore pour effet plusieurs confusions et des conclusions erronées. L’installation en Erets Israël est un concept de la Torah. Selon certains avis, il était en vigueur à l’époque du Temple, quand les Juifs se trouvaient sur leur terre. Selon d’autres, il reste valable également pendant le temps de l’exil. Le retour à Tsion, au sens littéral, est lié à la délivrance, à l’issue de l’exil. Bien entendu, il s’applique après la destruction du Temple, puisqu’il s’agit d’un retour. Une telle idée n’est pas nouvelle et elle n’est pas issue de rien. Elle apparaît dans la Torah, par exemple au verset Tehilim 126, 1.
Tels sont les propos du grand maître, le Rambam, dans son Michné Torah, à propos du retour à Tsion, au chapitre 11 des lois des rois : “ Le roi Machia’h se dressera et il rétablira la royauté de David à son état originel, à son gouvernement premier. Il reconstruira le Temple et il rassemblera les exilés d’Israël. La Torah porte témoignage à son propos, ainsi qu’il est dit : D.ieu fera revenir ta captivité. Il te prendra en pitié, te rassemblera encore ”. A la fin de ce chapitre, le Rambam ajoute : “ Un roi se dressera, de la maison de David, versé dans la Torah et se consacrant aux Mitsvot comme David, son ancêtre, selon la Loi Ecrite et la Loi Orale. Il conduira tous les Juifs à suivre la Torah et à la renforcer. Il reconstruira le Temple à sa place et rassemblera les exilés d’Israël ”.
Comme on le sait, le Rambam est précis en chaque mot qu’il emploie dans son Michné Torah, de même que dans l’ordre qu’il adopte, ce qu’il introduit en premier et ce qu’il cite en dernier. De fait, la Hala’ha précise que l’ordre de la Torah en est partie intégrante. Tout d’abord, viendra donc le roi Machia’h, qui rétablira la royauté. Par la suite, il reconstruira le Temple et, ensuite seulement, il réunira les exilés d’Israël, conformément à la promesse de la Torah : “ Il te rassemblera encore. Si tu es repoussé à l’extrémité du ciel, D.ieu te conduira ”. Comme le disait le paragraphe précédent, une décision de la Torah ne peut pas être mise au vote et tranchée selon l’avis majoritaire.
Différents enseignements de nos Sages confortent et expliquent tout cela. Néanmoins, j’ai choisi ici la décision hala’hique figurant dans un livre qui est accepté par l’ensemble de notre peuple, les enfants d’Israël. Comme on l’a dit, cet ouvrage est particulièrement précis, dans les mots qu’il emploie et dans l’ordre qu’il adopte. Il est, bien sûr, inutile de souligner que le point commun à tout ce qui vient d’être dit et à la discussion que l’on a eue, à propos de l’autre rive du Jourdain et, plus généralement, des frontières d’Erets Israël est partie intégrante de la Terre Sainte, partie intégrante de la délivrance du peuple d’Israël.
Il est interdit et même impossible de renoncer au nom d’Erets Israël, même si l’on propose de le remplacer par celui d’état d’Israël. En outre, il est tout aussi interdit et impossible de renoncer au retour à Tsion, même si l’on propose de le remplacer par une installation en Erets Israël, même si cette installation est le fait de dizaines de milliers de personnes. Il est interdit et impossible de renoncer à une partie d’Erets Israël, quelle qu’elle soit, même si la majorité l’accepte.
L’assurance nous a été donnée que le refus de la concession rapproche l’issue de l’exil, exil du corps et exil de l’âme, qu’au final, cette attitude permettra la délivrance, notre délivrance et la libération de nos âmes.
Avec mes respects et ma bénédiction,