Lettre n° 600

[Après le 10 Iyar 5710]

Vous m’interrogez sur ma lettre du 10 Iyar(1), qui rapportait l’explication du Tséma’h Tsédek à propos des mondes d’Atsilout, Brya, Yetsira et Assya, soulignant que l’influence accordée à ces derniers est retenue dans l’Attribut de Mal’hout du monde d’Atsilout. Vous en déduisez que l’évolution se fait au sein même du monde d’Atsilout, c'est-à-dire de l’élément qui donne, avant même que cette influence ne parvienne à l’élément qui reçoit.

De fait, le Tséma’h Tsédek choisit l’image de la gestation pour décrire la relation entre les éléments masculin et féminin. Mal’hout, du monde d’Atsilout, est, en ce sens, la source des créatures et l’origine de Brya, Yetsira et Assya, c'est-à-dire de l’élément qui reçoit. Le Tséma’h Tsédek parle bien de: "Mal’hout, l’Attribut de Royauté, qui est à l’origine de Brya, Yetsira et Assya". Et le Torah Or, à la fin de la Parchat Terouma, confirme que Mal’hout est, en Atsilout, l’origine de Brya, Yetsira et Assya.

De même, vous me demandez quelle est la relation entre tout cela et le décès.

Celle-ci a été expliquée. En effet, trois mois se sont écoulés entre le décès et le 10 Iyar. Jusqu’à la date du décès, l’influence du Rabbi était accordée de manière évidente. Depuis cette date, elle est dispensée sous une forme plus élevée et elle reçoit ainsi une dimension nouvelle. En effet, "les Justes sont plus grands...(2)". L’influence qu’ils accordent l’est donc également.

Pour établir le bilan de ce qui a été obtenu jusqu’au décès, trois mois sont physiquement nécessaires, afin que l’enfant soit reconnaissable. Cette reconnaissance doit donc intervenir, au plus tard, le 10 Iyar, même s’il ne s’agit pas encore de la naissance effective de ce qui a découlé des bénédictions accordées par mon beau-père, le Rabbi, alors qu’il vivait encore dans ce monde.

Je dis bien "au plus tard", pour souligner qu’il ne s’agit pas nécessairement de trois mois complets. De plus, celui qui accorde l’influence peut parfois le faire sans que celui qui la reçoit n’ait à la conserver durant neuf mois. Dès lors, la reconnaissance peut intervenir avant la fin des trois mois. En effet, une partie de la modification nécessaire pour recevoir l’influence(3) a déjà été réalisée par celui qui l’accorde.

Il n’est pas nécessaire que chaque influence soit systématiquement reçue de la manière la plus profonde, de sorte que quarante ans soient nécessaires au disciple pour percevoir l’enseignement de son maître. De nombreuses fois, c’est effectivement le cas, mais l’on ne peut considérer que le disciple doive attendre quarante ans pour chaque mot, chaque phrase qu’il recueille de son maître.

C’est également le cas pour ce qui fait l’objet de notre propos.

Notes

(1) La lettre n°598.
(2) Après avoir quitté ce monde que de leur vivant.
(3) Après le décès, compte tenu des modifications que celui-ci lui a fait subir.