Lettre n° 6069
[21 Chevat 5718]
J’ai bien reçu votre lettre du dimanche de la Parchat Vaéra, avec ce qu’elle contenait. Entre temps, vous avez sûrement reçu mon précédent courrier. Il semble que j’ai bien anticipé la manière dont vous formuleriez votre proposition, dans votre dernière lettre.
A) Concernant ce qui est dit, dans cette lettre, à propos du Chema Israël, dont il convient de compléter les deux cent quarante huit mots et en particulier, à la conclusion de cette lettre, à propos du Chema Israël du coucher, il semble qu’une imprécision se soit glissée et je m’empresse de la corriger, sur la base de ce que j’ai trouvé dans mes notes et reproduit dans le Hayom Yom, à la date du 28 Adar Richon : “ Pour le Chema Israël du coucher, après la lecture des trois paragraphes, on ajoute le mot Emeth ”. Et, à la date du 17 Iyar : “ Dans le Chema Israël que l’on dit le matin, avant la prière, afin de s’acquitter de son obligation de lire le Chema à l’heure, on répète également les trois derniers mots et l’on ajoute le mot Emeth. Dans le Chema Israël que l’on dit en portant les Tefillin de Rabbénou Tam ou de Chimoucha Rabba, on ne répète pas les derniers mots, mais l’on dit Emeth ”.
Vous dites que l’on ajoute le mot Emeth également dans le Chema Israël du coucher. Ceci contredit l’explication que certains donnent, à propos du Sidour de l’Admour Hazaken, traitant de ce sujet : “ On dit le Chema Israël jusqu’à la fin du troisième paragraphe ”, ce qui semble exclure le mot Emeth. En fait, ce n’est pas ainsi qu’il faut le comprendre. Cette remarque veut dire que l’on doit effectivement réciter ces trois paragraphes. Quant à la nécessité de compléter les deux cent quarante huit mots du Chema Israël du coucher, je n’ai pas reçu d’enseignement clair. Mais, il me semble que les ‘Hassidim adoptent la position énoncée par le Chaar Ha Collel, commentant le Sidour, chapitre 36, paragraphe 4, selon laquelle il convient de répéter les mots : “ Je suis l’Eternel votre D.ieu ”.
B) Vous faites références au Psaume Yochev Be Séter(1), dans le Chema Israël du coucher et des différentes coutumes qui existent, à son sujet. Je suis surpris que vous ne précisiez ces différences, qui portent non seulement sur sa conclusion, mais aussi sur son début. D’après plusieurs avis, on commence à Vihi Noam(2). Et voici ce que l’on peut dire des références que vous citez :
1. En la matière, le Séfer ‘Hassidim a un avis particulier. Selon lui, un cantique portant sur les meurtrissures doit comporter les mots : “ Eternel, comme sont nombreux mes ennemis ”(3) et même commencer ainsi. C’est ce que disent les notes du Berit Olam sur le Séfer ‘Hassidim, basé sur le Yerouchalmi, traité Chabbat et fin du traité Erouvin.
2. Plus généralement, on peut s’étonner, car il n’est pas un seul exemple montrant que l’on décerne un titre spécifique à un chapitre de la Loi Ecrite, même s’il s’agit seulement d’une de ses parties et non de son intégralité. En l’occurrence, le cantique sur les meurtrissures est bien un passage de ce Psaume et non l’ensemble. Le Atéret Zekénim, au chapitre 298, citant le Tseror Ha Mor, Vaykra, indique que le Psaume, dans son ensemble, porte sur les meurtrissures, y compris le verset : “ Et, que la bienveillance… ”(2).
3. Certains achèvent leur lecture par Meoné’ha(4) et l’on peut accorder leur opinion avec celle considérant qu’il faut lire jusqu’à Ma’hsi(5). En effet, nos Sages disent qu’un verset qui n’est pas coupé doit être achevé. Et, il n’y a pas lieu de multiplier les controverses.
4. En tout état de cause, il faut prendre en compte la coutume, adoptée par tous, à l’issue du Chabbat, qui consiste à réciter intégralement le psaume Yochev Be Séter(1). Vous consulterez, à ce sujet, le Maté Moché le Zohar, tome 1, page 14b précise que l’on doit alors prononcer un cantique pour les meurtrissures. Pourquoi n’en serait-il pas de même pour le Chema Israël du coucher ? Bien entendu, on peut trouver d’autres raisons que celle du Zohar, justifiant que ce psaume soit dit, à l’issue du Chabbat, dans son intégralité. Et, vous savez ce que disent le Tour, cité par le Maguen Avraham, au chapitre 295 et le Ma’hatsit Ha Shekel : ce psaume compte cent trente six mots et il est propice pour obtenir une bénédiction. C’est pour cette raison que l’on répète le verset Vihi Noam(2), comme le précisent ces textes. Selon le Atéret Zekénim, précédemment cité, en revanche, il s’agit bien d’un psaume pour les meurtrissures.
Notes
(1) Le Psaume 91 : “ Il réside dans un lieu caché et élevé ”.
(2) Au dernier verset du Psaume précédent : “ Que la bienveillance de l’Eternel notre D.ieu soit avec nous ”.
(3) Psaume 3, 2.
(4) Psaume 91, intégralité du verset 9 : “ En l’Eternel, tu as placé ton abri ”.
(5) Psaume 91, moitié du verset 9 : “ L’Eternel est mon refuge ”.
J’ai bien reçu votre lettre du dimanche de la Parchat Vaéra, avec ce qu’elle contenait. Entre temps, vous avez sûrement reçu mon précédent courrier. Il semble que j’ai bien anticipé la manière dont vous formuleriez votre proposition, dans votre dernière lettre.
A) Concernant ce qui est dit, dans cette lettre, à propos du Chema Israël, dont il convient de compléter les deux cent quarante huit mots et en particulier, à la conclusion de cette lettre, à propos du Chema Israël du coucher, il semble qu’une imprécision se soit glissée et je m’empresse de la corriger, sur la base de ce que j’ai trouvé dans mes notes et reproduit dans le Hayom Yom, à la date du 28 Adar Richon : “ Pour le Chema Israël du coucher, après la lecture des trois paragraphes, on ajoute le mot Emeth ”. Et, à la date du 17 Iyar : “ Dans le Chema Israël que l’on dit le matin, avant la prière, afin de s’acquitter de son obligation de lire le Chema à l’heure, on répète également les trois derniers mots et l’on ajoute le mot Emeth. Dans le Chema Israël que l’on dit en portant les Tefillin de Rabbénou Tam ou de Chimoucha Rabba, on ne répète pas les derniers mots, mais l’on dit Emeth ”.
Vous dites que l’on ajoute le mot Emeth également dans le Chema Israël du coucher. Ceci contredit l’explication que certains donnent, à propos du Sidour de l’Admour Hazaken, traitant de ce sujet : “ On dit le Chema Israël jusqu’à la fin du troisième paragraphe ”, ce qui semble exclure le mot Emeth. En fait, ce n’est pas ainsi qu’il faut le comprendre. Cette remarque veut dire que l’on doit effectivement réciter ces trois paragraphes. Quant à la nécessité de compléter les deux cent quarante huit mots du Chema Israël du coucher, je n’ai pas reçu d’enseignement clair. Mais, il me semble que les ‘Hassidim adoptent la position énoncée par le Chaar Ha Collel, commentant le Sidour, chapitre 36, paragraphe 4, selon laquelle il convient de répéter les mots : “ Je suis l’Eternel votre D.ieu ”.
B) Vous faites références au Psaume Yochev Be Séter(1), dans le Chema Israël du coucher et des différentes coutumes qui existent, à son sujet. Je suis surpris que vous ne précisiez ces différences, qui portent non seulement sur sa conclusion, mais aussi sur son début. D’après plusieurs avis, on commence à Vihi Noam(2). Et voici ce que l’on peut dire des références que vous citez :
1. En la matière, le Séfer ‘Hassidim a un avis particulier. Selon lui, un cantique portant sur les meurtrissures doit comporter les mots : “ Eternel, comme sont nombreux mes ennemis ”(3) et même commencer ainsi. C’est ce que disent les notes du Berit Olam sur le Séfer ‘Hassidim, basé sur le Yerouchalmi, traité Chabbat et fin du traité Erouvin.
2. Plus généralement, on peut s’étonner, car il n’est pas un seul exemple montrant que l’on décerne un titre spécifique à un chapitre de la Loi Ecrite, même s’il s’agit seulement d’une de ses parties et non de son intégralité. En l’occurrence, le cantique sur les meurtrissures est bien un passage de ce Psaume et non l’ensemble. Le Atéret Zekénim, au chapitre 298, citant le Tseror Ha Mor, Vaykra, indique que le Psaume, dans son ensemble, porte sur les meurtrissures, y compris le verset : “ Et, que la bienveillance… ”(2).
3. Certains achèvent leur lecture par Meoné’ha(4) et l’on peut accorder leur opinion avec celle considérant qu’il faut lire jusqu’à Ma’hsi(5). En effet, nos Sages disent qu’un verset qui n’est pas coupé doit être achevé. Et, il n’y a pas lieu de multiplier les controverses.
4. En tout état de cause, il faut prendre en compte la coutume, adoptée par tous, à l’issue du Chabbat, qui consiste à réciter intégralement le psaume Yochev Be Séter(1). Vous consulterez, à ce sujet, le Maté Moché le Zohar, tome 1, page 14b précise que l’on doit alors prononcer un cantique pour les meurtrissures. Pourquoi n’en serait-il pas de même pour le Chema Israël du coucher ? Bien entendu, on peut trouver d’autres raisons que celle du Zohar, justifiant que ce psaume soit dit, à l’issue du Chabbat, dans son intégralité. Et, vous savez ce que disent le Tour, cité par le Maguen Avraham, au chapitre 295 et le Ma’hatsit Ha Shekel : ce psaume compte cent trente six mots et il est propice pour obtenir une bénédiction. C’est pour cette raison que l’on répète le verset Vihi Noam(2), comme le précisent ces textes. Selon le Atéret Zekénim, précédemment cité, en revanche, il s’agit bien d’un psaume pour les meurtrissures.
Notes
(1) Le Psaume 91 : “ Il réside dans un lieu caché et élevé ”.
(2) Au dernier verset du Psaume précédent : “ Que la bienveillance de l’Eternel notre D.ieu soit avec nous ”.
(3) Psaume 3, 2.
(4) Psaume 91, intégralité du verset 9 : “ En l’Eternel, tu as placé ton abri ”.
(5) Psaume 91, moitié du verset 9 : “ L’Eternel est mon refuge ”.