Lettre n° 6105

Par la grâce de D.ieu,
10 Adar 5718,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre de la veille du Chabbat, avec la demande de bénédiction qui sera lue, en un moment propice, près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera. Vous me décrivez brièvement vos activités actuelles destinées à renforcer le Judaïsme et à le diffuser, de même que la situation de l’association que vous avez créée.

Vous me dites que l’on a limité les efforts envers les jeunes gens qui n’ont jamais fréquenté la Yechiva, car vous avez observé que les élèves de Yechiva ont eux-mêmes besoin d’être encouragés. Je ne comprends pas quelle contradiction il peut y avoir entre ces deux actions. Bien au contraire, on peut observer, dans la pratique qu’en confiant à quelqu’un la mission de renforcer chez son prochain l’amour de la Torah et la crainte de D.ieu, on l’encourage lui-même et, selon l’expression de nos Sages, il “ s’humecte au point d’humecter les autres ”. Vous me décrivez la situation matérielle de l’association, les dépenses qui dépassent les ressources. Bien entendu, il n’y a pas lieu de s’en affecter. Il en est ainsi pour tout ce qui concerne la Torah et pour toute activité communautaire digne de ce nom.

Vous évoquez le fait de se couvrir la tête(1). J’ai, à maintes reprises, communiqué ma position, en la matière. A notre époque, un simple foulard ne tient malheureusement pas. En effet, la femme qui le porte est ainsi systématiquement mise à l’épreuve(2). Se couvrira-t-elle toute la tête ou bien seulement une partie de celle-ci, afin de ne pas avoir honte, face à ceux qui se moquent ? Bien souvent, ce risque est imaginaire. Mais, parfois, il peut être réel. Il n’en est pas de même s’il s’agit d’une perruque(3), car on ne peut pas l’ôter en public.

Vous me dites qu’elle se coupera les cheveux et que vous le souhaitez tous les deux. C’est effectivement la meilleure solution. Elle portera ensuite une perruque découverte(4), mais l’on procède de la sorte, depuis plusieurs générations déjà, sans que cela n’ait de conséquence. Bien entendu, il faut observer la pratique en usage dans votre endroit et vérifier que cette manière d’agir n’y déroge pas, ce qu’à D.ieu ne plaise. Toutefois, intrinsèquement, il convient bien sûr de couper les cheveux et de porter une perruque, ce qui est infiniment plus judicieux que toutes les autres manières(5).

Comme vous l’écrivez dans votre lettre, vous avez sûrement commencé votre enseignement public du Tanya et de la ‘Hassidout. Vous l’intensifierez et le mérite de ce qui est public vous viendra en aide. Je fais également réponse à la nouvelle que vous me donnez, concernant l’état de votre épouse. D.ieu fera que sa grossesse se passe bien, qu’elle soit facile. Elle aura un enfant en bonne santé, en son temps et aisément.

Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles, pour un Pourim joyeux et actif,

Notes

(1) Pour une femme et la meilleure manière de le faire.
(2) Puisqu’elle peut toujours l’enlever lorsqu’il la gêne.
(3) Voir, à ce sujet, la lettre n°5985.
(4) Sans foulard au-dessus de la perruque.
(5) De se couvrir les cheveux.