Lettre n° 6115

Par la grâce de D.ieu,
17 Adar 5718,
Brooklyn,

Aux dirigeants du réseau(1) en notre Terre Sainte,
puisse-t-elle être restaurée et rebâtie,
que D.ieu vous accorde longue vie,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à la lettre rédigée par le ‘Hassid qui craint D.ieu, Rav Its’hak Gansburg, dans laquelle est reproduite une lettre de la personne affirmant qu’elle peut intervenir pour faire mettre une école à la disposition du réseau ‘Habad à trois conditions. Celle-ci doit être mixte. Les enseignants ne doivent pas exercer d’activités politiques. Les moniteurs de ‘Habad travailleront en étroite collaboration avec le comité de la jeunesse du mouvement des Mochavim. La direction du réseau me demande ce que j’en pense et, s’agissant de ces trois conditions, ma réponse est très claire :

A) Pour ce qui est de la mixité, ce point a maintes fois été évoqué. Il y a là un principe fondamental de l’éducation, d’un point de vue non seulement religieux, mais aussi moral. Cette idée est de plus en plus largement reconnue, y compris chez les non Juifs et chez ceux qui ne sont pas pieux. On peut le vérifier aux Etats Unis et dans plusieurs autres pays. En effet, on a pu constater ce qui résulte d’une éducation mixte, même si, à titre exceptionnel, pour de jeunes enfants et pour une très courte période, on peut fermer les yeux dans un certain endroit et dans une certaine classe. En revanche, comment être dans le doute quand la mixité fait partie du programme et qu’elle en est un principe fondamental, au mépris du Choul’han Arou’h ?

B) Il en est de même pour le second point. Comme vous le savez, la conception de ‘Habad est de s’écarter de toute forme de politique, quelle qu’elle soit. Je suis donc surpris que l’on énonce une telle condition, alors que telle est, en tout état de cause, la position de ‘Habad, refusant de se mêler à la politique, que celle-ci soit de droite ou de gauche.

C) Ceci s’applique également au troisième point, qui est radicalement à l’opposé du paragraphe précédent. Le comité de la jeunesse du mouvement des Mochavim énonce, dans son programme, plusieurs orientations politiques. Ceci contredit effectivement le second paragraphe, demandant à ‘Habad de ne pas se mêler de politique. Il est évident que le comité de la jeunesse ne changera pas de programme, de manière dérogatoire, dans les endroits où il y a une école ‘Habad, par rapport à ce qu’il pratique dans les endroits où il n’y en a pas. Bien entendu, l’exigence que ‘Habad fasse participer ses élèves aux réunions nationales de la jeunesse, organisées par le mouvement des Mochavim, est résolument politique, comme l’a montré le passé et comme le montre encore le présent. Ceci fait partie de leur programme de travail.

La fin du paragraphe, selon laquelle il faut prendre en compte les besoins religieux des participants n’arrange en rien ce qui a été dit au préalable(2). En effet, on peut satisfaire pleinement les besoins religieux et, simultanément, militer dans plusieurs partis politiques. Le programme des réunions et leurs conséquences auront nécessairement un aspect profondément politique.

Avec ma bénédiction de réussite en votre mission sacrée,

Notes

(1) Des écoles Ohaleï Yossef Its’hak Loubavitch.
(2) Cela ne garantit pas la neutralité politique.