Lettre n° 6217
Par la grâce de D.ieu,
3 Iyar 5718,
Brooklyn,
Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu et se consacre
aux besoins communautaires, le Rav Douber(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du neuvième jour, selon le compte des enfants d’Israël(2). Je suis surpris que vous ne m’écriviez pas de quelle manière vous avez profité des jours de Pessa’h pour renforcer les activités communautaires auxquelles vous vous consacrez, dont le point central et profond est la diffusion des sources(3), jusqu’à ce qu'elles parviennent à l’extérieur. En effet, j’ai bon espoir que ces jours propices ont bien été utilisés de cette façon. A propos des “ fêtes pour la joie ”, il est expliqué, en effet, que “ la joie brise les barrières ”. Dès lors, l’activité, en ce domaine, est plus aisée et plus fructueuse.
S’agissant de votre télégramme, dont le contenu est une demande de bénédiction qui sera lue, en un moment propice, près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, de même que des bonnes nouvelles selon lesquelles on peut espérer que l’étude s’étende sur l’ensemble de la journée(4), puisse D.ieu faire que s’accomplisse en ces élèves l’espoir de nos saints maîtres et qu’ils soient des 'Hassidim, craignant D.ieu et érudits. Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de vos activités communautaires et de vos préoccupations personnelles.
N. B. : L’expression précédemment mentionnée, que nous avons entendue à différentes reprises, est bien, dans l’ordre, ‘Hassid, craignant D.ieu et érudit. De fait, on peut justifier une telle formulation. En effet, c’est, en premier lieu, la ‘Hassidout qui est nécessaire. L’Admour Hazaken explique qu’elle a pour effet de faire disparaître sa propre personnalité au profit de celle de l’autre, sans craindre de se causer du tort à soi-même pourvu qu’il en résulte du bien pour son prochain. Et, l’on connaît la preuve, étayant sa conception, que l’Admour Hazaken trouve dans l’enseignement de nos Sages, au traité Nidda 17a et dans le commentaire des Tossafot, selon lequel : “ Celui qui les brûle est un ‘Hassid ”(5). En réduisant son orgueil et la conscience de son ego, on fait de la place pour la crainte de D.ieu. Nos Sages affirment, en effet, dans le traité Sotta 5a, à propos de l’orgueilleux : “ Le Saint béni soit-Il dit : Nous ne pouvons résider ensemble dans le monde ”, ni totalement, ni même partiellement.
Vous consulterez également la causerie de mon beau-père, le Rabbi, du 19 Kislev 5733(6), au paragraphe 3, rapportant l’enseignement de l’Admour Hazaken, selon lequel l’homme qui a naturellement un cœur large, mais ne se consacre pas à la ‘Hassidout afin d’améliorer son comportement, est considéré comme s’il n’honorait pas la Présence divine. En pareil cas, il est clair que l’on ne peut pas craindre D.ieu. En revanche, si l’on possède au moins cette crainte, la “ Crainte inférieure ”(7), on pourra acquérir la sagesse. Car cette dernière est inconcevable si l’on ne craint pas D.ieu. L’homme dépourvu de cette crainte qui développe des explications ne fera que multiplier la sottise. Vous consulterez cette explication de l’Admour Hazaken. Il n'en est pas de même, en revanche, si l’on adopte l’ordre qui a été énoncé(8). En pareil cas, on devient effectivement un érudit.
Le mot Lamdan, érudit, a, de fait, un Noun final, indication d’une situation habituelle, comme le constatent le traité Baba Metsya 33a et le Likouteï Torah, Parchat Bamidbar, à la page 31a et Parchat Devarim, à la page 20b, développant l’explication ‘hassidique du Noun final. En effet, l’étude de la Torah est considérée comme l’ensemble des Commandements et elle conduit à les mettre en pratique. Car, l’acte est essentiel.
Notes
(1) Le Rav D. Baumgarten, de Buenos Aires, Argentine. Voir, à son sujet, la lettre n°5711.
(2) Le neuvième jour de l’Omer, soit le 24 Nissan.
(3) De la ‘Hassidout.
(4) Et non uniquement sur une partie de celle-ci, dans l’école dirigée par le Rav Baumgarten.
(5) Celui qui brûle ses ongles encourt un danger, au même titre que quiconque brûle une partie de son corps. Pour autant, une autre personne, marchant sur ces ongles, pourrait elle-même en souffrir et, de ce fait, un ‘Hassid n’hésitera pas à se mettre lui-même en danger pour ne pas risquer de causer du tort à son prochain.
(6) 1932.
(7) Celle qui n’est pas inspirée directement par D.ieu, mais par la crainte de la punition ou de l’effet négatif de la faute.
(8) D’abord la ‘Hassidout, puis la crainte de D.ieu et enfin l’érudition.
3 Iyar 5718,
Brooklyn,
Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu et se consacre
aux besoins communautaires, le Rav Douber(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du neuvième jour, selon le compte des enfants d’Israël(2). Je suis surpris que vous ne m’écriviez pas de quelle manière vous avez profité des jours de Pessa’h pour renforcer les activités communautaires auxquelles vous vous consacrez, dont le point central et profond est la diffusion des sources(3), jusqu’à ce qu'elles parviennent à l’extérieur. En effet, j’ai bon espoir que ces jours propices ont bien été utilisés de cette façon. A propos des “ fêtes pour la joie ”, il est expliqué, en effet, que “ la joie brise les barrières ”. Dès lors, l’activité, en ce domaine, est plus aisée et plus fructueuse.
S’agissant de votre télégramme, dont le contenu est une demande de bénédiction qui sera lue, en un moment propice, près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, de même que des bonnes nouvelles selon lesquelles on peut espérer que l’étude s’étende sur l’ensemble de la journée(4), puisse D.ieu faire que s’accomplisse en ces élèves l’espoir de nos saints maîtres et qu’ils soient des 'Hassidim, craignant D.ieu et érudits. Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de vos activités communautaires et de vos préoccupations personnelles.
N. B. : L’expression précédemment mentionnée, que nous avons entendue à différentes reprises, est bien, dans l’ordre, ‘Hassid, craignant D.ieu et érudit. De fait, on peut justifier une telle formulation. En effet, c’est, en premier lieu, la ‘Hassidout qui est nécessaire. L’Admour Hazaken explique qu’elle a pour effet de faire disparaître sa propre personnalité au profit de celle de l’autre, sans craindre de se causer du tort à soi-même pourvu qu’il en résulte du bien pour son prochain. Et, l’on connaît la preuve, étayant sa conception, que l’Admour Hazaken trouve dans l’enseignement de nos Sages, au traité Nidda 17a et dans le commentaire des Tossafot, selon lequel : “ Celui qui les brûle est un ‘Hassid ”(5). En réduisant son orgueil et la conscience de son ego, on fait de la place pour la crainte de D.ieu. Nos Sages affirment, en effet, dans le traité Sotta 5a, à propos de l’orgueilleux : “ Le Saint béni soit-Il dit : Nous ne pouvons résider ensemble dans le monde ”, ni totalement, ni même partiellement.
Vous consulterez également la causerie de mon beau-père, le Rabbi, du 19 Kislev 5733(6), au paragraphe 3, rapportant l’enseignement de l’Admour Hazaken, selon lequel l’homme qui a naturellement un cœur large, mais ne se consacre pas à la ‘Hassidout afin d’améliorer son comportement, est considéré comme s’il n’honorait pas la Présence divine. En pareil cas, il est clair que l’on ne peut pas craindre D.ieu. En revanche, si l’on possède au moins cette crainte, la “ Crainte inférieure ”(7), on pourra acquérir la sagesse. Car cette dernière est inconcevable si l’on ne craint pas D.ieu. L’homme dépourvu de cette crainte qui développe des explications ne fera que multiplier la sottise. Vous consulterez cette explication de l’Admour Hazaken. Il n'en est pas de même, en revanche, si l’on adopte l’ordre qui a été énoncé(8). En pareil cas, on devient effectivement un érudit.
Le mot Lamdan, érudit, a, de fait, un Noun final, indication d’une situation habituelle, comme le constatent le traité Baba Metsya 33a et le Likouteï Torah, Parchat Bamidbar, à la page 31a et Parchat Devarim, à la page 20b, développant l’explication ‘hassidique du Noun final. En effet, l’étude de la Torah est considérée comme l’ensemble des Commandements et elle conduit à les mettre en pratique. Car, l’acte est essentiel.
Notes
(1) Le Rav D. Baumgarten, de Buenos Aires, Argentine. Voir, à son sujet, la lettre n°5711.
(2) Le neuvième jour de l’Omer, soit le 24 Nissan.
(3) De la ‘Hassidout.
(4) Et non uniquement sur une partie de celle-ci, dans l’école dirigée par le Rav Baumgarten.
(5) Celui qui brûle ses ongles encourt un danger, au même titre que quiconque brûle une partie de son corps. Pour autant, une autre personne, marchant sur ces ongles, pourrait elle-même en souffrir et, de ce fait, un ‘Hassid n’hésitera pas à se mettre lui-même en danger pour ne pas risquer de causer du tort à son prochain.
(6) 1932.
(7) Celle qui n’est pas inspirée directement par D.ieu, mais par la crainte de la punition ou de l’effet négatif de la faute.
(8) D’abord la ‘Hassidout, puis la crainte de D.ieu et enfin l’érudition.