Lettre n° 6221
Par la grâce de D.ieu,
4 Iyar 5718,
Brooklyn,
Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
se consacre aux besoins communautaires, ayant de
multiples connaissances, le Rav C. Y.(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre du premier jour de Roch ‘Hodech Iyar et celle qui la précédait. Il y a deux semaines, vous a été envoyé, en recommandé, par la poste, l’index des notions de Kabbala dans les écrits du Ari Zal(2), conformément à votre demande. Sans doute m’en accuserez-vous réception.
Je suis certain que vous avez pris connaissance, avec toute l’attention requise, du discours du professeur Segal, auquel D.ieu accordera longue vie. Je suis surpris que vous n’en fassiez pas mention. De fait, c’est bien là le point central et déterminant de toutes ces conceptions qui ont été combattues par nos maîtres, les Grands d’Israël, quand ils se sont dressés, à l’époque, contre les vents qui soufflaient sur la rue juive. Toutefois, si nous en avions eu le mérite, ces paroles auraient été prononcées par ceux qui assument une mission sacrée en Terre Sainte, les dirigeants de parti s’exprimant au nom de la religion ou, a fortiori, par des Rabbanim.
De fait, plus un Rav possède un titre prestigieux, plus il devrait faire entendre son appel, son cri et sa plainte. Mais, nous n’avons pas le mérite de tout cela et toutes ces personnes ne cessent de prononcer des éloges, des louanges et des cantiques. Ils ont clairement tranché que la délivrance a d’ores et déjà commencé, alors que ceux qui ont émis une telle décision connaisse la Hala’ha, énoncée par le Rambam, à propos de la délivrance et de ce qui la concerne. Reprenant la formulation bien connue de la prophétie, ils affirment que tout va bien pour le Judaïsme, la Torah et les Mitsvot, que tout ira bien à l’avenir, que la situation va en s’améliorant, d’un instant à l’autre.
Or, qui est celui qui n’a pas honte de dire la vérité ? Précisément l’un des hommes dont les opinions, concernant les livres sacrés, sont bien connues. Malgré cela, il a été touché, en son cœur, par la guerre menée contre D.ieu et contre Sa Torah ou, en tout état de cause, contre la Torah. Et, puisse D.ieu faire que les Rabbanim et les partis religieux ne se mobilisent pas contre lui pour contredire ses propos, en mettant en avant les “ preuves ” qu’ils ont opposées à tous ceux qui tenaient le même discours, quoique en des termes moins virulents. Comme je l’ai écrit à propos de certains points, un tel comportement qui défie la logique du domaine de la sainteté et le bon sens immédiat est effroyable. Mais, ces hommes religieux ne font pas attention à tout cela. Ils ne se disent pas qu’il pourrait y avoir un doute, qu’il y a matière à discuter, que l’on peut dire et écrire exactement le contraire de ce qu’ils publient.
Cet homme reçoit des subventions émanant de fonds publics. Bien plus, il assume des responsabilités dans le domaine de l’éducation, ce qui veut dire qu’il a une responsabilité accrue auprès de ses élèves et des élèves de ses élèves. Il est donc intéressant de savoir si les administrations prendront officiellement position contre lui, bruyamment et en se servant des termes qui ont été prononcés à l’encontre de ceux qui se trouvent actuellement en prison pour les mêmes raisons, qui n’ont pas connu la Sagesse d’Israël en Allemagne, n’y ont pas obtenu le titre de professeur, mais sont Rav, juge, Cho’het, enseignant ou même élève de Yechiva, à Méa Chéarim. Il est significatif qu’il y ait ici un hebdomadaire bénéficiant du soutien du département de la Torah, au sein de l’Agence juive. Or, celui-ci n'a pas eu le choix et il a dû publier le discours de ce professeur. Tout au plus l’a-t-il fait en ses dernières pages. Et, dans le même numéro, mais à une place meilleure et plus large, on trouve également un article de réponse, qui conteste tout cela.
Vous dites, à la fin de votre lettre, que nous avons eu de la peine. Je ne dispose pas de l’article auquel vous faites allusion, mais je me souviens de ce que j’ai dit et écrit, à ce sujet. Ces propos étaient bien loin de la virulence de ce discours. Il me semble avoir déjà précisé qu’en pareil cas, je souhaite, tout d’abord, avoir connaissance des détails, quand on affirme que de la peine a été causée. En outre, j’ai ajouté qu’il n’y a pas lieu de cacher que j’ai “ des amis bien intentionnés ”, m’informant de tout cela, mais qui déforment les paroles et, bien souvent, les exagèrent. Sans doute complèterez-vous cette description à la prochaine occasion. Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles, en bonne santé,
M. Schneerson,
Notes
(1) Le Rav Chlomo Yossef Zevin, de Jérusalem. Voir, à son sujet, les lettres n°6012 et 6415.
(2) Voir, à ce sujet, la lettre n°5772.
4 Iyar 5718,
Brooklyn,
Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
se consacre aux besoins communautaires, ayant de
multiples connaissances, le Rav C. Y.(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre du premier jour de Roch ‘Hodech Iyar et celle qui la précédait. Il y a deux semaines, vous a été envoyé, en recommandé, par la poste, l’index des notions de Kabbala dans les écrits du Ari Zal(2), conformément à votre demande. Sans doute m’en accuserez-vous réception.
Je suis certain que vous avez pris connaissance, avec toute l’attention requise, du discours du professeur Segal, auquel D.ieu accordera longue vie. Je suis surpris que vous n’en fassiez pas mention. De fait, c’est bien là le point central et déterminant de toutes ces conceptions qui ont été combattues par nos maîtres, les Grands d’Israël, quand ils se sont dressés, à l’époque, contre les vents qui soufflaient sur la rue juive. Toutefois, si nous en avions eu le mérite, ces paroles auraient été prononcées par ceux qui assument une mission sacrée en Terre Sainte, les dirigeants de parti s’exprimant au nom de la religion ou, a fortiori, par des Rabbanim.
De fait, plus un Rav possède un titre prestigieux, plus il devrait faire entendre son appel, son cri et sa plainte. Mais, nous n’avons pas le mérite de tout cela et toutes ces personnes ne cessent de prononcer des éloges, des louanges et des cantiques. Ils ont clairement tranché que la délivrance a d’ores et déjà commencé, alors que ceux qui ont émis une telle décision connaisse la Hala’ha, énoncée par le Rambam, à propos de la délivrance et de ce qui la concerne. Reprenant la formulation bien connue de la prophétie, ils affirment que tout va bien pour le Judaïsme, la Torah et les Mitsvot, que tout ira bien à l’avenir, que la situation va en s’améliorant, d’un instant à l’autre.
Or, qui est celui qui n’a pas honte de dire la vérité ? Précisément l’un des hommes dont les opinions, concernant les livres sacrés, sont bien connues. Malgré cela, il a été touché, en son cœur, par la guerre menée contre D.ieu et contre Sa Torah ou, en tout état de cause, contre la Torah. Et, puisse D.ieu faire que les Rabbanim et les partis religieux ne se mobilisent pas contre lui pour contredire ses propos, en mettant en avant les “ preuves ” qu’ils ont opposées à tous ceux qui tenaient le même discours, quoique en des termes moins virulents. Comme je l’ai écrit à propos de certains points, un tel comportement qui défie la logique du domaine de la sainteté et le bon sens immédiat est effroyable. Mais, ces hommes religieux ne font pas attention à tout cela. Ils ne se disent pas qu’il pourrait y avoir un doute, qu’il y a matière à discuter, que l’on peut dire et écrire exactement le contraire de ce qu’ils publient.
Cet homme reçoit des subventions émanant de fonds publics. Bien plus, il assume des responsabilités dans le domaine de l’éducation, ce qui veut dire qu’il a une responsabilité accrue auprès de ses élèves et des élèves de ses élèves. Il est donc intéressant de savoir si les administrations prendront officiellement position contre lui, bruyamment et en se servant des termes qui ont été prononcés à l’encontre de ceux qui se trouvent actuellement en prison pour les mêmes raisons, qui n’ont pas connu la Sagesse d’Israël en Allemagne, n’y ont pas obtenu le titre de professeur, mais sont Rav, juge, Cho’het, enseignant ou même élève de Yechiva, à Méa Chéarim. Il est significatif qu’il y ait ici un hebdomadaire bénéficiant du soutien du département de la Torah, au sein de l’Agence juive. Or, celui-ci n'a pas eu le choix et il a dû publier le discours de ce professeur. Tout au plus l’a-t-il fait en ses dernières pages. Et, dans le même numéro, mais à une place meilleure et plus large, on trouve également un article de réponse, qui conteste tout cela.
Vous dites, à la fin de votre lettre, que nous avons eu de la peine. Je ne dispose pas de l’article auquel vous faites allusion, mais je me souviens de ce que j’ai dit et écrit, à ce sujet. Ces propos étaient bien loin de la virulence de ce discours. Il me semble avoir déjà précisé qu’en pareil cas, je souhaite, tout d’abord, avoir connaissance des détails, quand on affirme que de la peine a été causée. En outre, j’ai ajouté qu’il n’y a pas lieu de cacher que j’ai “ des amis bien intentionnés ”, m’informant de tout cela, mais qui déforment les paroles et, bien souvent, les exagèrent. Sans doute complèterez-vous cette description à la prochaine occasion. Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles, en bonne santé,
M. Schneerson,
Notes
(1) Le Rav Chlomo Yossef Zevin, de Jérusalem. Voir, à son sujet, les lettres n°6012 et 6415.
(2) Voir, à ce sujet, la lettre n°5772.