Lettre n° 6301

Par la grâce de D.ieu,
9 Sivan 5718,
Brooklyn,

Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav Chaoul Issa’har(1),

Je vous salue et vous bénis,

Après une longue interruption, j’ai reçu votre lettre datée du “ jour digne ”. En un moment propice, je mentionnerai votre nom et celui de votre épouse près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, conformément à ce que vous m’écrivez. Puisse D.ieu faire que vous me donniez de bonnes nouvelles de tout cela.

Nous venons de vivre la fête de Chavouot, temps du don de notre Torah, de laquelle il est dit qu’elle est “ gravée sur les tables ”. Et, nos Sages enseignent : “ Ne lis pas ‘Harout, gravée, mais ‘Hérout, liberté ”, une liberté de tout ce qui trouble(2). Vous me donnerez donc de bonnes nouvelles, d’un bien visible et tangible, matériellement et spirituellement. Avec ma bénédiction pour donner ces bonnes nouvelles,

N. B. : Comme vous le constatez, le Choul’han Arou’h pur de l’Admour Hazaken, au début du chapitre 494, justifie que l’on dise, à Chavouot, “ temps du don de notre Torah ” parce que nous calculons à l’avance la date de la fête, de sorte que celle-ci survient toujours le 6 Sivan, jour du don de la Torah. Vous objectez que, dans le Yerouchalmi, à la fin du traité Roch Hachana, on trouve une allusion, dans un verset de la Torah, à Chavouot, temps du don de la Torah. Bien entendu, cette question ne se pose pas sur l’Admour Hazaken mais sur la réalité concrète. Comme nos Sages le stipulent clairement, Chavouot peut être le 5 Sivan et il est alors, bien entendu, impossible de dire qu’il s’agit du temps du don de notre Torah, y compris d’après les propos du Maharal de Prague, au chapitre 27 du Tiféret Israël, que vous reproduisez dans votre lettre. En effet, selon tous les avis, le 5 Sivan est le cinquantième jour de l’Omer et non celui du don de la Torah. Or, nos Sages affirment que cette fête peut également survenir à cette date et il faut en conclure que l’enseignement du Yerouchalmi n’apporte qu’un appui, car “ il n’est rien que l’on ne puisse trouver en allusion dans la Torah ”. Et, de fait, on doit aussi répondre à une question plus forte que celle que vous posez. Différents textes établissent, en effet, un lien entre les deux pains qui étaient offerts à Chavouot, d’une part et le verset : “ Allez, combattez pour Mon pain ”, qui fait allusion au don de la Torah(3), d’autre part. Or, ces deux pains étaient offerts même lorsque Chavouot était le 5 Sivan.

Notes

(1) Le Rav C. I. Bick, de Bneï Brak. Voir, à ce sujet, la lettre n°6145.
(2) Voir la lettre n°6295.
(3) Qui est appelée “ Mon pain ”, le pain de D.ieu.