Lettre n° 6310

Par la grâce de D.ieu,
11 Sivan 5718,
Brooklyn,

Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu, le Rav Israël Cohen,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du quarante quatrième jour de l’Omer, dans laquelle vous me dites que vous envisagez de rédiger un recueil de passages du saint Zohar, selon la même formule que le Eïn Yaakov, qui est une anthologie de passages du Talmud. Vous me demandez ce que j’en pense. Or, il m’est difficile de formuler un avis, en la matière car, selon la conception de la ‘Hassidout ‘Habad, le Zohar et, plus généralement, les livres de la dimension profonde de la Torah doivent être étudiés de la même façon que ceux de la partie révélée de la Torah, surtout à l’époque actuelle. Selon les termes du Ari, qui est encore vivant, “ il est une Mitsva de révéler cette sagesse ”. Néanmoins, il existe une pratique favorable selon laquelle celui qui, pour des raisons totalement indépendantes de sa volonté, ne peut pas étudier ces textes doit au moins en lire les mots. Là encore, il y a une similitude avec la partie révélée de la Torah et l’on sait ce qu’explique le Chneï Lou’hot Ha Berit, dans la dernière partie de son introduction. Il souligne, en effet, qu’une telle pratique favorable existe, de la même façon, pour les noms des cinq livres de la Torah.

Néanmoins, il est évident que l’on doit, dans toute la mesure du possible, diffuser cette étude et vous verrez les propos effroyables de Rabbi ‘Haïm Vital, dans l’introduction de Chaar Ha Hakdamot, qui sont basés sur le Zohar et les Midrashim de nos Sages, pour définir la punition de ceux qui empêchent cette étude et l’on peut en déduire l’immensité de la récompense. Il en résulte que seule une étude permettant une compréhension effective conduit à la délivrance. Comme il l’explique dans sa lettre bien connue, le Baal Chem Tov, se trouvant dans le Sanctuaire du Machia’h, obtint, à propos de sa venue, la réponse suivante : “ Lorsque tes sources se diffuseront à l’extérieur ”. Malgré cela, la diffusion de la Torah est particulièrement importante et je ne veux donc pas non plus vous donner un avis contraire, ce qu’à D.ieu ne plaise. Vous consulterez donc les Grands de la Tradition d’Israël en Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie. Vous leur demanderez leur avis sur tout cela.

Ce qui vient d’être dit concerne les autres personnes, mais, pour ce qui concerne votre propre personne et dans la mesure où vous avez été sensibilisé à tout cela, il est clair que vous devez accroître le temps que vous consacrez à l’étude de la dimension profonde de la Torah, en la comprenant de manière effective. En outre, le Choul’han Arou’h, Ora’h ‘Haïm, à la fin du chapitre 50 et le Maguen Avraham font référence à l’étude de la Loi Orale. Vous connaissez aussi le dicton de l’Admour Hazaken, auteur du Tanya et Décisionnaire de la partie cachée de la Torah, auteur du Choul’han Arou’h et Décisionnaire de la partie révélée de la Torah, selon lequel cette fixation doit être non seulement dans le temps, mais aussi dans l’âme. Bien plus, ceci doit être essentiel, c’est une évidence. Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles,

Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,