Lettre n° 634

Par la grâce de D.ieu,
Veille de Roch ‘Hodech
Tamouz 5710, Brooklyn,

Au comité directeur de la vingtième huitième
conférence nationale d’Agoudat Israël, en Amérique,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du 20 Sivan 5710.

Toute question relative à l’existence du peuple juif, qu’elle soit secondaire ou fondamentale, appelle une attention particulière de la part d’une instance devant statuer sur ce qui a une incidence sur la Torah et le Judaïsme.

De fait, des questions de vie ou de mort sont parfois soulevées, qui peuvent être matérielles ou spirituelles, mettre en cause quelques personnes ou toute une communauté. Celles-là requièrent un grand effort, une concentration de toutes les forces et beaucoup d’empressement, pour que le salut puisse être obtenu.

C’est dans ces termes que peut, à l’heure actuelle, être définie la question de l’éducation des enfants des immigrants s’installant en Terre Sainte. Il est nécessaire de les sauver de l’hérésie et de la destruction morale, ce qu’à D.ieu ne plaise.

Mon beau-père, le Rabbi, chef du peuple juif, qui n’était affilié à aucun parti, a oeuvré, avec abnégation, pendant des dizaines d’années, bien au delà de ce qui aurait pu être accompli dans le cadre d’un parti. Chaque fois qu’un danger s’est présenté pour Israël, ce qu’à D.ieu ne plaise, il s’est efforcé d’agir auprès de tous les cercles qui pouvaient contribuer au salut. En son temps, il a commencé à coordonner les forces pour sauver ces enfants.

Ses efforts ont d’ores et déjà porté leurs fruits. Néanmoins, ces enfants sont encore en danger. Le problème de leur éducation et de leur formation se pose donc, dans toute sa gravité.

En conséquence, toute réunion de Juifs soucieux du bien d’Israël doit être une plate forme dans laquelle sera clairement revendiquée la solution, dans les meilleurs délais, de ce problème inquiétant. Il faut prendre des résolutions, pour mobiliser tous les moyens de nature à faire disparaître les obstacles et les projectiles, d’où qu’ils parviennent, déniant à ces enfants le droit d’être éduqués au sein de la Torah et du Judaïsme.

En fait, dans notre pays également, le salut de la jeunesse demande un intense et large effort, dont l’un des aspects est la lutte contre l’indifférence du public, qui s’est déjà habitué à l’idée qu’un faible pourcentage des enfants juifs reçoive une bonne éducation. Tout au plus, poussera-t-on un soupir, face à cette terrible situation et l’on se contentera de cela.

L’action de mon beau-père, le Rabbi, dans ce domaine, fut également couronnée d’un grand succès. Mais, pour que la situation soit satisfaisante, le chemin est encore très long. Il faudra beaucoup de forces et de moyens pour que l’éducation, aux Etats Unis, soit acceptable.

J’ai bon espoir que la conférence nationale mettra ces deux questions en bonne place, sur son ordre du jour, l’éducation des enfants des immigrants, en notre Terre Sainte et celle de la jeunesse, aux Etats Unis, qui reste encore éloignée de la Tradition. Ainsi, l’on entendra sa voix et son action se marquera dans l’action concrète, car l’acte est essentiel.

Avec mes respects et ma bénédiction à tous les participants. Que votre réunion soit fructueuse, qu’elle renforce les fondements de la foi et diffuse la Torah et la crainte de D.ieu,

Mena’hem Schneerson,