Lettre n° 6401

Par la grâce de D.ieu,
16 Tamouz 5718,
Brooklyn,

Je vous bénis et vous salue,

Je n’ai pas reçu de lettre, de votre part, depuis bien longtemps déjà. Certes, je peux vous accorder des circonstances atténuantes, du fait de ce qui s’est malheureusement passé. Mais, selon un dicton bien connu, les circonstances atténuantes interviennent uniquement pour accorder à l’homme une récompense ou une punition. En revanche, il n’en découle rien, de manière concrète, pour ce qu’un homme doit accomplir envers lui-même, envers ses proches, envers sa famille, dans les milieux les plus immédiats comme les plus éloignés, envers tous les Juifs en général. Au final, tels sont bien la finalité de l’homme et son désir véritable. On ne peut se contenter de ce qui est fait, rechercher la position la plus aisée, même si celle-ci suffit pour recevoir la meilleure récompense. On doit faire en sorte d’agir de toutes les façons possibles, comme je le disais plus haut.

S’il en est ainsi pour chacun et chacune, sans que l’on sache ce qu’ils peuvent accomplir, combien plus est-ce le cas pour ceux qui ont déjà beaucoup fait, dont on a pu constater la réussite, dont les accomplissements ont été positifs pour tout un groupe de personnes, en différents domaines. Tout cela apparaît alors beaucoup plus clairement et c’est effectivement le cas, pour ce qui vous concerne. En effet, vous avez pu observer le résultat positif de votre action auprès des femmes ‘Habad. Je vous écris tout cela parce que je considère que l’absence de nouvelles, de votre part, provient de votre manque d’activité. Je voudrais donc ajouter un autre point. L’événement auquel je faisais allusion, le décès de votre frère, le Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu, aux multiples accomplissements, doit vous conduire à multiplier votre activité et vos réalisations. En effet, tous les Juifs croient que l’âme est immuable. Cela est si évident que les non Juifs eux-mêmes acceptent la véracité de ce principe.

Il est donc bien clair que l’on ne s’attache pas à la chair et aux os, mais à l’âme, que l’on observe à travers le corps. De ce fait, même si le lien entre l’âme et le corps est parvenu à son terme, on peut encore, par ses bonnes actions, provoquer la satisfaction de cette âme. Bien plus, on peut le faire plus largement et plus profondément, car cette âme, après avoir été libérée du corps, n’en subit plus les limitations. En revanche, elle obtient alors ce qu’elle ne pouvait avoir, se trouvant encore dans le corps, du fait de ses limites. Bien plus, elle devient même sensible aux accomplissements les plus discrets. J’espère que ce qui vient d’être dit sera suffisant pour éclairer le comportement que vous devez avoir maintenant. Si vos actions, jusqu’à maintenant, ont été “ bonnes pour les cieux et bonnes pour les créatures ”, il s’impose, désormais, non seulement de les poursuivre, mais aussi de les élargir, quantitativement et qualitativement. Votre propre action et l’influence que vous exercerez sur les autres causeront la satisfaction de l’âme du défunt.

Nous venons de vivre les jours de la fête de la libération, les 12 et 13 Tamouz, au cours desquels on a pu observer la victoire de la Torah et la suppression de l’obscurité de l’exil. Puisse donc D.ieu révéler maintenant la libération de tout ce qui fait obstacle. En bonne santé et avec largesse d’esprit, vous multiplierez vos actions positives, afin d’éclairer l’obscurité de l’exil. J’espère recevoir, par retour du courrier, de bonnes nouvelles de tout ce qui vient d’être dit. Avec ma bénédiction,