Lettre n° 6526

Par la grâce de D.ieu,
25 Tichri 5719,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai bien reçu votre lettre du premier jour de ‘Hol Ha Moéd Soukkot. Vous me dites que vous avez peur de vous engager à être un ‘Hassid ‘Habad, du fait du lourd impératif que constitue l’étude de la ‘Hassidout. Il est clair que l’on peut apporter plusieurs réponses à cette question. Les raisons les plus essentielles sont les suivantes :

A) Il ne s’agit pas là d’un impératif nouveau. Jour après jour, à deux reprises, chacun accepte le joug de la Royauté céleste et celui des Mitsvot, en lisant le Chema Israël, comme le dit la Michna, au traité Bera’hot, chapitre 2, Michna 2. Or, cette étude fait elle-même partie du joug des Mitsvot lequel, dès lors qu’on l’accepte, présente différents aspects.

B) En outre, cet impératif n’est pas lourd, car l’étude de la ‘Hassidout, au même titre que celle de toutes les autres parties de la Torah, est organisée du plus simple vers le plus complexe.

C) Par la suite de cette démarche, quand on connaît un peu mieux le contenu de cet enseignement, sa profondeur et, en même temps, sa clarté, on a de plus en plus envie de l’étudier, de plus en plus de plaisir à le faire et ces deux sentiments transforment l’obligation en désir et en plaisir.

Vous connaissez le récit relatif à l’Admour Hazaken(1), auteur du Tanya qui, quand il commença la diffusion de cet enseignement, celui de ‘Habad, en Russie et en Lettonie, passa par Shklov, ville qui était alors le bastion des opposants à cet enseignement et à tout ce qui le concerne. Là, il monta sur l’estrade, dans la grande synagogue et, en chantant, comme il en avait l’habitude, il prononça le verset : “ Goûtez et voyez, car D.ieu est bon : Goûtez et vous verrez comme D.ieu est bon ”. Ses propos enflammés émanaient de son cœur et ils pénétrèrent dans le cœur de ceux qui l’entendirent, comme les ‘Hassidim le transmettent, d’une génération à l’autre, jusqu’à la nôtre. Des dizaines de jeunes gens coururent donc après lui, qui se consacrèrent par la suite à l’étude de la ‘Hassidout et devinrent, au final, des piliers de la communauté ‘hassidique.

Vous craignez également que, du fait de l’étude de la ‘Hassidout, vous ne pourrez plus vous concentrer sur vos recherches. Vous pouvez donc consacrer à cette étude le temps libre que vous laissent ces recherches. Dans un premier temps, cela sera suffisant. Je répète, à plusieurs reprises, la nécessité et l’importance de cette étude, car chacun d’entre nous a une Mitsva de procéder ainsi et nos Sages précisent(2) : “ cent fois, s’il le faut ”. Puisse D.ieu faire, conformément au point que je développais dans ma lettre adressée à tous(3), cette année, à l’occasion de Roch Hachana, que vous observiez les difficultés telles qu’elles sont réellement, c’est-à-dire dans toute leur petitesse. Une décision en ce sens de votre part, prise avec une forte détermination, peut donc les faire disparaître. Avec mes respects et ma bénédiction afin de donner de bonnes décisions de tout cela,

Notes

(1) Voir, à ce propos, le Likouteï Si’hot, tome 11, page 330.
(2) A propos de la Mitsva de faire des remontrances à son prochain.
(3) Il s’agit de la lettre n°6499.