Lettre n° 6600

Par la grâce de D.ieu,
13 Kislev 5719,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du 8 Kislev, avec ce qui y était joint. Vous y décrivez à la fois votre état d’esprit et votre état de santé. Vous avez des pensées qui vous troublent. Or, vous savez quelle est la solution, en pareil cas. Il faut tout oublier, ce qui signifie, bien entendu, que vous ne devez pas lutter contre ces pensées. En effet, le simple fait de les combattre va à l’encontre de l’oubli. Il ne faut donc leur accorder aucune attention. Et, comme on pense en permanence, on écarte une pensée en se concentrant sur une autre, n’appartenant pas du tout à la même catégorie ou, mieux encore, liée à la Torah. De la sorte, s’accomplit la promesse selon laquelle un peu de lumière repousse beaucoup d’obscurité et combien plus est-ce le cas pour beaucoup de lumière.

Comme l’expliquent différents textes, en particulier le Likouteï Torah de l’Admour Hazaken, Vaykra, aux pages 30d et 52d, ce qui est gravé dans la mémoire se trouve en permanence dans l’homme, bien plus exerce une influence sur lui, même si celle-ci reste superficielle. En conséquence, il serait bon que vous connaissiez par cœur quelques chapitres de Michna et au moins un de Tanya. De temps à autre, vous les répéterez, oralement ou bien par la pensée. Mais, avant tout ce qui vient d’être dit, il faut méditer à la divine Providence. Comme l’explique le Baal Chem Tov, celle-ci s’applique à chacun en particulier, jusque dans le moindre détail de sa vie. Cette Providence émane de D.ieu, Qui est l’Essence du bien. Or, il est dans la nature de Celui Qui est bon de faire le bien. A n’en pas douter, une telle réflexion aura pour conséquence de susciter une joie véritable et un rejet de la tristesse, ainsi qu’il est dit : “ D.ieu est avec moi, je ne craindrai rien ”. Ces notions sont définies par différents passages du Tanya, comme l’indique l’index des sujets traités figurant dans l’édition parue aux éditions Kehot.

A l’occasion du jour lumineux du 19 Kislev, qui approche, je conclus ma lettre par une bénédiction pour que vous me donniez de bonnes nouvelles de tout cela, d’un bien visible et tangible, d’autant que la divine Providence vous a placé dans un rayon de lumière, de sorte que vous pouvez vous consacrer au bien véritable, “ bon pour les cieux et bon pour les créatures ”, un bien qui produit des fruits, selon l’expression du traité Kiddouchin 40a et qui est à la mesure du Saint béni soit-Il, mais d’une manière largement accrue, afin que vous receviez un bien abondant. Avec mes respects et ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles,