Lettre n° 6639

Par la grâce de D.ieu,
11 Tévet 5719,
Brooklyn,

Je vous bénis et vous salue,

Je fais réponse à votre lettre du 13/12, dans laquelle vous me décrivez les différents événements auxquels vous et votre mari avez été confrontés. Vous en établissez un bilan final et vous me dites que votre situation n’a jamais été bonne, qu’elle ne l’est pas plus à l’heure actuelle. Et, l’on peut en déduire naturellement le regard que vous portez sur votre état. Or, je suis surpris que vous parveniez à une telle conclusion. Car, vous écrivez vous-même qu’il ne reste que quelques rescapés de votre famille(1) et que vous êtes de ceux-là. Vous m’écrivez, en outre, que plusieurs problèmes et maladies ont trouvé leur solution. De même, vous faites référence à votre mari et vous dites que l’on ne pouvait s’imaginer…(2), qu’il a pu réaliser… que vous disposez tous les deux d’un logement.

Si l’on prend tout cela en compte et si l’on observe votre situation, non seulement d’une manière superficielle, mais aussi en fonction de ce qui se passe concrètement dans votre maison, comment le bilan final pourrait-il être celui que vous décrivez ? Bien entendu, il faut demander à D.ieu que tout aille mieux et encore mieux, car Il est l’Essence du bien et il est dans la nature de Celui Qui est bon de faire le bien. Pour autant, on ne doit pas ignorer Ses bienfaits, tels qu’on les a déjà observés. Bien plus, vous dites vous-même qu’il s’agit de bienfaits évidents, de miracles avérés. Je souligne, en outre, le point qui suit. Je ne veux pas dire que l’on doit ignorer ce dont on a besoin. Je ne prétends pas non plus que vous ne manquez d’aucun élément essentiel. J’entends uniquement vous souligner ici le bien, dans la plus large mesure, que vous et votre mari avez pu observer par vos yeux de chair.

Un autre point, à ce sujet, n’est pas moins important. Comme l’explique notre sainte Torah, la quantité de bénédictions divines qu’un homme reçoit dépend, pour une large part, de la manière dont il les reçoit, c’est-à-dire du comportement qu’il adopte, en la matière, de la façon dont il prend conscience de ces bienfaits. C’est de cette manière qu’il élargit le canal et les réceptacles grâce auxquels il obtiendra ces bienfaits dans un proche avenir et, plus généralement, dans le futur. L’un des moyens efficaces, en ce domaine, est le suivant. Si l’on veut élargir les bénédictions de D.ieu, on doit rendre service à son prochain, matériellement ou spirituellement. En effet, chacun se doit de donner de la Tsédaka matérielle et l’on a donc les moyens de le faire. Or, il en est de même, dans le domaine spirituel. Tout d’abord, on accomplit, ce faisant, une Injonction de la Torah, “ tu aimeras ton prochain comme toi-même ”, de laquelle Rabbi Akiva dit qu’elle est “ un grand principe de la Torah ” et c’est bien ainsi que l’on multiplie les bénédictions de D.ieu. En outre, on tire d’un tel comportement la satisfaction morale, puisque l’on observe le fruit positif de son effort. Et, cela exerce un effet, direct et indirect, en permettant que s’améliore son état de santé, que l’on considère sa propre situation et celle de son entourage d’une manière différente.

Il serait bon de faire vérifier les Tefillin de votre mari et les Mezouzot de votre maison. En outre, vous respecterez l’usage positif des femmes juives qui consiste à donner de la Tsédaka, chaque fois que vous allumez les bougies, à la veille du Chabbat et des fêtes. Avec ma bénédiction,

Notes

(1) A l’issue de la Shoa.
(2) Au préalable, qu’il parviendrait à de tels acquis.